Prologue

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La rue, la voilà, c'est celle-ci, le GPS me dit que je suis arrivé.

Dans un créneau parfait, je gare mon Audi rutilante puis pose un pied sur le trottoir. Mon regard détaille le bâtiment tandis que je réajuste mon costume et place mes Ray-Ban sur mon nez. C'est étrange, elle est intentionnellement couverte de graffitis cette façade, des sortes de tags de buildings ou d'autres architectures monochrome et modernes. La vitrine laisse deviner les œuvres très bizarres et contemporaines que contient cet endroit.

Pas de doutes c'est bien ici.

Quelques passages de mes doigts dans le mouvement de mes cheveux et je me lance vers la devanture. J'ouvre la porte et pénètre dans le grand hall à la lumière tamisée. J'avance de quelques pas et ne sais plus où donner de la tête. Des sculptures d'aciers, des œuvres défragmentées, des compositions de plâtre éclairées de leds, des tableaux immenses... il y en a de partout.

— Bonjour, je peux vous aider ?

Une jeune femme arrive dans le claquement de ses talons, la démarche un peu rude. Elle se poste devant moi et me détaille sans chaleur. C'est une rousse sacrément bien gaulée qui semble renfermer un caractère explosif.

— Oui, j'aimerais parler à la propriétaire.

Son œil se plisse et sa voix se fait cinglante, bien loin de l'accueil agréable qu'on attend d'une vendeuse :

— Vous êtes journaliste ?

— Pardon ?

Un timbre plus doux retentit sur le côté.

— Maddie !

Nous tournons la tête et je ne peux réprimer un mince sourire, parce qu'elle est là, c'est elle.

Cette autre jeune femme approche dans une jolie robe fourreau asymétrique. Ses jambes sont immenses, sa taille délicieusement fine et ses cheveux blonds lui coulent sur les épaules quand elle s'arrête contre la rousse, la grondant de ses yeux caramel.

— Pardonnez-la, les hommes en costume la rendent nerveuse ces derniers temps.

Mes yeux clignent puis se baissent sur mon Armani bleu. Ce serait bien la première fois qu'une femme lui reprocherait quoi que ce soit à ce costume.

Elles se sourient, la Maddie me jette encore un œil suspicieux puis s'éloigne. La main de la jolie blonde se tend et je la lui serre, retirant mes lunettes et les accrochant au col de ma chemise.

— Je suis Carrie Stanfield, me dit-elle, que puis-je pour vous ?

— Rick Mendes, enchanté. J'ai fait l'acquisition d'un appartement d'architecte et on m'a vivement recommandé votre galerie pour le décorer.

Son regard s'illumine et j'étire mon sourire des grandes occasions.

— Venez dans mon bureau, vous allez m'exposer le projet et me parler de l'agencement, nous consulterons le catalogue des artistes.

Elle me devance et je la suis en contemplant ses jolies hanches onduler. Elle est grande, plus grande que je ne l'avais imaginé. Après une courte marche elle ouvre une porte en acier et nous pénétrons dans son bureau : une réplique miniature de la galerie, remplie d'œuvres très modernes et presque dérangeantes.

Je m'installe dans un fauteuil en cuir sombre et elle me propose à boire, je lui demande donc un whisky. Elle se penche me le servir et je ne rate rien du spectacle, plantant mes dents dans ma lèvre. Elle me le donne mais ne s'installe pas derrière son bureau, elle tire l'autre fauteuil près du mien et déplie un catalogue énorme entre nous. Je réceptionne l'autre pan et elle commence alors son discours bien rôdé.

No Rules ║ Feel Real - T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant