No Rules ║ Feel Real - T2

34 - En boite

— En voilà un autre ! Putain je te jure que si je retrouve encore une seule photo de ton cul en première page, je t'achète un burkini.

— Chouette. Et le droit de vote, je pourrai le garder ?

— Flotte et m'emmerde pas !

- Carrie -

Deux semaines que nous filons le parfait amour, sans exagérer. Si par le passé il m'est déjà arrivé d'employer ce terme pour qualifier notre relation, c'est que je me trompais. Je ne savais pas encore, je ne me doutais pas.

Nous sommes tellement heureux, et chaque matin est plus génial encore que le précédent. Enfin... presque tous.

Contrairement à nos autres si doux réveils, une sonnerie particulièrement insupportable nous arrache prématurément de nos rêves. Le bras de Louis traverse nos joues pour éteindre l'alarme du téléphone, écrasant au passage nos grommèlements.

— Il fait encore nuit putain, râle Harry en nous tournant le dos, qu'ils aillent tous se faire voir !

— Devenir célèbre ou faire une grasse mat'. Quel dilemme on t'a posé là, baille mon autre amoureux dans le creux de mon cou.

— Toi aussi va mourir.

Louis ronronne puis tend le bras pour venir jouer avec ses boucles noires.

— J'espère pour vous que c'est tes doigts Carrie, gronde le brun.

— Oui-oui, fais-je en frottant mes yeux ensommeillés.

Louis sourit largement contre ma peau tandis que j'enlace fort sa tête.

-

C'est étrange de quitter le camping si tôt le matin, il est calme et endormi. Il n'y a que les personnes âgées qui déambulent doucement dans les allées baignées par les lueurs de l'aurore.

Louis est au volant, Harry fait la gueule. J'enlace leurs cous tour à tour, embrasse leurs joues puis leur murmure des choses à l'oreille. L'Américaine fonce sur l'autoroute et nous rejoignons la destination une heure plus tard.

Le soleil est enfin bien levé, je peux retirer le châle de mes épaules. Harry saute par-dessus la portière pendant que Louis m'ouvre la nôtre. Il récupère sa guitare et nous traversons le parking.

C'est un petit bâtiment moderne totalement impersonnel, qui renferme des bureaux et quelques salles insonorisées à la paroi de verre. Nous sommes accueillis par une jeune équipe très joviale qui nous conduit vers la plus grosse « boite » au fond.

— Vous passez dans vingt minutes les gars.

Louis se penche me voler un baiser puis ils disparaissent à l'intérieur des vitres. Des consignes me sont données rapidement par Hélène aux cheveux bleus et elle m'assoit sur la rangée de sièges face au box.

Il n'y a que moi, ça m'intimide un peu vu les bureaux ouverts tout autour, mais Hélène me ramène un chocolat chaud et me met à l'aise. Dès qu'elle me pose le casque audio sur la tête, j'entends tout ce qu'il passe à l'intérieur.

Dans ce box, Louis est tout sourire autour de la table ronde. Un type l'aide à brancher sa guitare sèche puis il s'attèle aux réglages du micro d'Harry. Dès que l'animateur cesse de parler et passe une musique, ils blaguent un peu et font les présentations.