26 - Jalousie

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"Ouais Blondasse, c'est exactement comme ça qu'on escalade une poubelle !

Venez me sortir de là bande de cons !"


- 6 ans plus tôt -

- Carrie -

Le long fleuve tranquille de ma vie reprend. Ce qu'elle peut être vide sans les garçons. En toute sincérité, s'il n'y avait pas l'art, je crois que je sombrerais dans une profonde dépression.

Mes cours se passent bien, je fais de mon mieux pour m'intéresser aux matières, mais c'est difficile quand votre esprit est coincé loin d'ici, au milieu d'un quotidien rempli de musique et d'amour.

Les semaines passent, avec chacune leur lot de bonnes ou mauvaises nouvelles.

D'abord il y a cet appel des garçons, qui me hurlent avec joie et fierté que la musique et les paroles ont été validées par le producteur. Qu'ils commencent l'enregistrement.

Ensuite, il y a Lionel qui demande la main de ma mère. J'en pleure dans les bras de ma maman, parce qu'elle en a tellement bavé et elle a été si seule durant sa vie. Elle mérite plus que personne d'être heureuse.

— Tu seras la plus belle des mariées, je lui murmure dans les cheveux.

— Non, me sanglote-t-elle, ça sera toi ma chérie, et j'ai tellement hâte.

Mon cœur grossit, et l'espace d'un instant, je me plais à m'imaginer en robe blanche moi aussi.

Après ça, une enveloppe Kraft vient assombrir mon quotidien, contenant la réponse négative de ma demande d'acceptation dans une école d'art que j'admirais tant. Durant des jours entiers je pleure en relisant inlassablement la courte lettre d'explication l'accompagnant. « Les photos de vos œuvres ne correspondent pas à l'art enseigné dans cet établissement, mais merci de l'intérêt que vous nous avez porté ». A cause d'elle je suis pleine de doutes et ne veux plus peindre. Je ne souris même plus.

Dix jours plus tard, on frappe à la porte. Lionel ouvre et mon hurlement dans les escaliers retentit dans tous le voisinage quand je découvre deux têtes dans le salon, une claire et une brune. Ils ont loué une chambre d'hôtel près de la gare, ils sont venus pour le week-end, mais sont surtout venus pour me remonter le moral. Le premier jour nous nous baladons dans les rues et je leur montre tous les endroits que j'aime et fréquente depuis mon enfance. C'est si rafraichissant. Le soir-même nous nous rendons dans un bar, nous flirtons et nous chamaillons autour d'une bouteille de Vodka. Harry se met minable, nous devons même le trainer jusqu'à la chambre. Louis le balance sur le lit et nous commençons à lui faire tout un tas de tresses, riant aux éclats lorsqu'il tente vainement de nous repousser avec sa main toute molle. Après ça Louis m'entraîne dans la douche et m'y fait tendrement l'amour. Je fonds sous le jet d'eau chaude pressée dans son étreinte, et fonds d'autant plus de tout ce qu'il me murmure à l'oreille, qui fait tant grossir mon cœur. Après ça nous nous endormons chacun d'un côté de la dépouille d'Harry. Au matin, ce sont ses vociférations qui nous réveillent en sursaut, lorsqu'il découvre sa tête tressée dans le miroir. En les défaisant, il se retrouve avec une véritable afro, qui manque me faire pisser de rire. Rarement je l'ai vu si furax.

— Putain quelle bande de chieurs ! Vous êtes encore pire que ma gueule de bois !

Des tas de choses tombent violemment dans la salle de bain, Louis et moi nous regardons en plissant les lèvres coupables.

— Je crois qu'il nous faut d'urgence des cafés, me glisse-t-il en sortant des draps. Il y a un Starbucks dans ce patelin ?

— Non, mais il y a le Mac'Café à cinq minutes.

No Rules ║ Feel Real - T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant