Je me cogne le nez contre un torse. Je relève la tête rapidement et vois un garçon qui a l'air un peu plus âgé que moi, je dirai dix-huit ans. Il me prends Caleb des mains, et je lui saute dessus. Personne ne me prend mon petit-frère.
"- Je suis en train de t'aider ! Tu es débile ou quoi ?? "
Je le regarde, confuse, et il commence à courir en me faisant signe de le suivre. Je regarde derrière moi, et vois les Traqueurs se rapprocher rapidement de moi. Je commence à courir dans la direction où le garçon est parti, je ne vais pas laisser Caleb seul avec ce fou. Je tournes dans une ruelle, et j'aperçois le mec sur un toit. Il me montre d'un geste de tête une échelle, et je montes aussi rapidement que possible, et arrivée à au moins cinq mètres de haut, je sens une main se refermer contre mon mollet. Je regardes vers le bas et vois un des Traqueurs me tenir fermement. L'autre arrive essoufflé, et je remue ma jambe pour qu'il me lâche, ce qu'il ne fait pas. Je sors mon revolver d'un des deux sacs que je porte, et lui tire dans la main. Il me lâche dans un hurlement et s'écrase au sol. Du haut, on peut voir un filet de sang sortir de sa bouche. Le deuxième Traqueur me regarde avec haine, et sors sa mitraillette. Je continue de monter le plus vite possible, et je sens une balle me transpercer la jambe. Puis une deuxième. Je lâches un cri de douleur, et m'agripper de plus en plus au barreau de l'échelle. Je portes ma main à ma cuisse, là où sont mes blessures, et appuie fermement dessus pour faire arrêter le sang de couler. Je hurles de douleur, et n'arrives à entendre un coup de feu. " C'est la fin, me dis-je, je vais mourir ici. " Mais bizarrement, je ne tombe pas. Je me retournes avec difficulté et vois le deuxième traqueur mort, d'une balle dans la tête. Je respire difficilement, et je sens une main me porter jusqu'en haut.
L'homme me dépose sur le toit, et je vois Caleb toujours inconscient, allongé à terre. Je m'écroule par terre de douleur avec un cri rauque, et ma vue se brouille. Puis plus rien.
Désolé Caleb. Sincérement.
***
Je me réveilles, et dès mes yeux ouverts, je sens la douleur monter en moi. Mon premier réflexe est de regarder ma cuisse, elle doit être en un piteux état. Je soulèves la couverture placée sur mon corps - je ne sais pas ce qu'elle fait là, en passant - et constate que ma blessure est en meilleur état, au contraire.
"- Tu t'es enfin réveillée, à ce que je vois. "
Je lâches un grognement et essaie de me lever, sans succès.
"- Il va te falloir encore du temps avant de savoir re-marcher, tu sais ? Deux balles, ce n'est pas rien ; et surtout quand on a pas de médicaments.
- Où est Caleb ?
- Caleb ? Demande t'il, confus.
- Mon petit frère, abruti.
- Dans la chambre à côté. Et respecte moi, sans moi, vous seriez tous les deux dans la merde.
- Il est réveillé ? Je le questionne tout en ignorant sa refléxion.
- Oui. Il se repose, ne le dérange pas. "
Je me lèves du lit en poussant un cri de douleur, et prends mon sac posé sur une chaise sous le regard du type qui m'a sauvé la vie.
"- Tu fais quoi ? Me demande t'il, un peu perdu.
- Je vais chercher mon frère et je me casse.
- T'es folle ? Les Traqueurs doivent tous être dehors en train de nous chercher, imbécile ! "
Il a raison. Je serai stupide de risquer la vie de mon petit frère et la mienne alors que ce gars nous abrite. Mais je n'ai plus confiance en personne. Avez-vous déjà ressenti ça ? Cette sensation d'être brisée, de ne plus avoir aucune once d'humanité. Je regrette tellement le Monde d'avant. Je ne l'ai jamais connue, mais ma mère m'as racontée que c'était formidable. Chaque soirs, elle me racontait une histoire de sa jeunesse. Et je ne saurai dire combien de fois j'ai été jalouse d'elle. Adolescente, elle sortait avec ses amies en fête, et revenait à pas d'heures, avant de se faire crier dessus par sa propre mère. Mais elle m'as expliquée qu'elle était prête à endurer mille punitions pour refaire ces soirées, souvenirs vécus. Et moi, que fais-je, dans mon adolescence ? Je survis. Formidable, non ? Face à ces pensées, je donne un coup de poing dans le mur. Le type me regarde, moqueur.
"- Tu n'as pas le virus ? Je demande, méfiante.
- Non. Je restes presque tous le temps chez moi, à part lorsque je dois chercher de l'eau."
Je ne dis plus rien et regardes minutieusement la maison de notre " sauveur ". On est dans une petite cabane de briques et d'objets, en haut d'un toit d'un petit immeuble. C'est peu décorée, et il y'a quelques trous dans les " murs " de notre refuge.
"- Et tu fais comment lorsqu'il pleut ? Dis-je en ricanant.
- Je place des seaux. D'autres questions madame jamais contente ?
- Hum... oui. Comment tu t'appelles ?
- Paul. Et toi ?
- Jane. Quel âge as-tu ?
- 19, répond t'il un peu blasé. Et toi ?
- 18 ans. Et pourquoi tu nous as sauvés, mon petit frère et moi ?
- Je pense que dans ce putain de Monde il faut s'entraider, tu ne crois pas ? "
Sur ce coup, il me choque. Bien sûr qu'il a raison. Mais lorsqu'il a formulé sa phrase, il l'a dit si... brutalement. Un blanc s'installe entre nous, et j'en profites pour détailler son visage. Il est brun, des cheveux un tout petit longs, une barbe naissante, et des yeux noisettes magnifiques. Je trouve qu'il est vraiment beau, et que si on était dans un univers parallèle, dans un Monde comme avant, je serai amoureuse de lui. Qu'il serait populaire, que tous les filles l'aimeraient. Mais ce n'est pas le cas, et je regrette.
"- Et est-ce que tu as pensé dans ta magnifique cabane à faire des toilettes ? "
Il sourit, et me montre dehors. Chier dehors, ça ne change pas de mes habitudes. Soudain, Paul prend un air sérieux et me dit d'une voix faible :
"- Ton petit frère à de la fièvre. "
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Fuck.
Science FictionOn est en 2135. Je sais ce que vous me direz : " Est-ce qu'il y a des voitures volantes ? Le Monde est-il dominé par les robots ?". Désolé de vous décevoir, mais non. C'est un peu plus grave que ça.