🌟CHAPITRE 6🌟

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Paul se dirige vers un coffre, d'où il sort d'autres fichiers, des pages raturées, brouillons et liquides dans des bocaux. Je m'avance doucement - encore à cause de ma jambe, qui commence à s'infecter - et observe les objets, curieuse.

"- Il me manque pas mal d'ingrédients sous la main, me dit-il.

- Et où pourrait-on les trouver ?

- Il y a deux cas. Soit on se laisse prendre par les Traqueurs, ou on va au Grand Bureau et on vole plusieurs sérums que je suis sûr qu'ils ont ; soit on va dans les montagnes. Il y a là-bas un camp de réfugiés, qui pourraient nous aider. Eux aussi cherchent un remède. "

Le Grand Bureau. Ça fait tellement longtemps que je n'en ai pas entendue parler. C'est le centre où il y a les Traqueurs, les survivants kidnappés et les chefs de l'État.

"- Comment tu sais qu'il y a un camp de réfugiés dans les montagnes ? Je le questionne, soucieuse.

- Lorsque mes parents sont morts, ma sœur nous a emmenés dans ce camp. Ils prennent les petits et les enfants, ainsi que les malades. À l'âge de huit ans, ils m'ont considérés assez grand pour rester avec ma sœur. On est donc partis, et c'est un mois après qu'elle est décédée.

- Tu es sûr qu'ils se trouvent toujours dans les montagnes ?

- Que dalle, répond t'il blasé.

- On va aller loin, dis-donc, je marmonne.

- Bon. Tu choisis quoi ? "

Je ne sais pas. C'est bien le problème. On a le choix entre une mission suicidaire - se faire attraper par les Traqueurs, se laisser emporter dans le camp militaire, s'enfuir, entrer au Grand Bureau, sortir - et une mission qui est peut-être inutile, puisqu'on ne sait pas si les réfugiés se trouvent toujours dans les montagnes. Le petit problème, c'est que je ne peux pas aller très loin blessée.

"- Les montagnes, je décide quand même.

- Parfait. On part demain à l'aube. Préviens Caleb.

- Ok. "

On reste en un silence gêné au moins trente secondes, et puis il déclare :

"- Je vais dehors. "

Je n'ai pas le temps de dire un mot que Paul est déjà à l'extérieur, marchant comme un adolescent en pleine crise. Je soupire, et me dirige vers mon petit frère. Je m'approche de lui et murmure :

"- Mon ange, demain on va partir, d'accords ?

- Pour aller où ?, me demande t'il de sa voix innocente.

- Dans un lieu assez loin où ils nous hébergeront et où ils pourront nous aider à créer un remède contre le virus. "

Il ne dit rien, et chuchote :

"- Janette, j'ai le virus, n'est-ce pas ? "

Je reste bouche-bée face à sa question. Ce gamin est tellement mature pour son âge, il comprend les choses que des adultes n'ont toujours pas pigées. Que faire ? Mentir à un petit qui veut savoir la vérité sur sa maladie contagieuse ou lui balancer toute l'histoire en espérant qu'il va bien le prendre ? J'opte pour la deuxième solution, d'une manière plus bref.

"- Oui.

- Je vais devenir comme les gens abrutis et moches que tu as tuée ?

- Non. Car Paul et moi, on cherche le remède. Et jamais je ne te laisserai devenir ces créatures immondes, rappelle toi.

- Oui, me dit-il doucement.

- Je serai toujours là pour toi. Toujours.

- Toujours, répète t'il pour se réconforter. "

Fuck.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant