PDV JANE
Il est actuellement trois heures du matin, et je n'arrives toujours pas à dormir, à cause de ces putains d'hurlements. Ils n'ont pas cessés depuis environ une heure. J'ai envie d'aller voir, mais une partie de moi me décidait de rester dans ma couette, avec le peu que j'ai. Et puis, les cris sont loin, avec cette noirceur dans l'air, je ne vais pas pouvoir me retrouver. Je me bouche donc les oreilles, faisant des grimaces d'agacement. C'est bizarre, les cris se rapprochent, devenant de plus en plus perçant. Ils continuent. C'est étrange que les autres ne se réveillent pas, comment font-ils ? Je me lève, effrayée, et je sens quelqu'un, ou quelque chose, me cogner dans l'épaule, avant de repartir dans sa course. Je recules, et entends les pas s'éloigner, ainsi que les hurlements. C'était donc cette créature qui m'a poussée, qui crie depuis belle lurette.
***
Je me réveilles en sursaut. Foutu cauchemar. Les autres sont déjà éveillés, faisant le petit déjeuner. Je jette un coup d'œil à Paul, qui fixe intensément Dylan, qui ne sait plus où se mettre. J'ai envie de rigoler, mais je me rappelle de ma dispute de hier soir ; et mon humeur devient massacrante. Mon petit frère met toutes ses affaires dans son sac, comme un grand, tandis que je lui fais un bisous sur la joue. Le petit déjeuner se déroule dans le silence le plus total. J'entends même la mouche voler à côté de Caleb. Après cela, j'applique la crème sur ma jambe, qui ne boitille quasiment plus. Je vais pouvoir recommencer à porter des sacs, et me sentir utile.
"- Il nous reste combien de temps ?, demande Caleb.
- Environ un jour, poussin. On doit encore aller dans les montagnes. "
Il soupire, avant de commencer à marcher dans une direction :
"- Mon ange, si tu veux prendre de l'avance, prends le chemin inverse, car là tu vas en arrière. "
Il souffle d'agacement, tandis que je ricane dans mon coin. Finalement, nous partons tous ensembles, dans la bonne direction. Le trajet se fait en silence, au début.
"- Woaw, c'est bien calme, observe Dylan.
- J'admire ton sixième sens, Dydy ; dit ironiquement Paul.
- Ah, ça fait longtemps que je ne t'ai pas entendu, toi ; ajoute notre invité.
- Ta geule, grogne Paul. "
Finalement, Dylan et moi commençons à parler. C'est plus facile de marcher dans la bonne ambiance que chacun de son côté, surtout si c'est pour plusieurs heures. Un peu plus loin que nous, mon petit frère s'arrête. C'est chou, il nous attend. Mais plus je me rapproche, plus je constate qu'il regarde quelque chose au sol, que je commence aussi à distinguer. Au fur et à mesure, je découvre que c'est un corps. Nous nous approchons tous, observant le cadavre. En voyant ça, je ferme instinctivement les yeux. C'est une vision atroce, je ne sais pas comment mon petit frère de moins de dix ans peut le faire.
C'est un homme. Il y a un trou dans son front, du sang sur ses mains, et des marques de cheveux arrachés sont visibles. Il a quelque chose qui dépasse de son oreille, mais je ne cherche pas plus loin, je n'ai pas envie de regarder ce mec plus longtemps.
"- Le virus peut faire des horreurs..., chuchote Paul. "
Nous ne répondons pas, mais nous sommes tous d'accords sur ce point. Nous continuons le voyage, en abandonnant le cadavre à son sort, qui sera surement être mangé par des animaux sauvages.Nous finissons par sortir de cette atroce forêt quelques heures plus tard. J'en suis bien contente, j'allais étouffer dans ce noir en plein jour. À découvert, nous marchons à travers les rochers, et les arbres. Je suis épuisée, nous montons la montagne depuis environ deux heures et nous n'en sommes qu'au début. Heureusement, avec la pluie d'hier, il fait humide ce qui permet de ne pas avoir trop chaud. Je finis par m'arrêter, totalement fatiguée. Je bois un coup, avant de reprendre la route, pleine de sueur. Arrivée en haut, au bout de cinq heures, j'ai envie de pousser un hurlement de joie. Mais je n'y arrive pas, aucun son ne sort de ma bouche desséchée. Je regardes autour de moi.
Il n'y a rien. Pas un village. Rien. Nada. Walou. Dites moi que je rêves, qu'on ne s'est pas trompés d'endroit ?"- Ne me dites pas que....
- C'est plus loin, répond froidement Paul. "
Je lâche un cri d'épuisement. Je me mets à ramper pendant environ cinquante mètres, jusqu'à voir plusieurs tentes et tipis installés sur la Terre dur.
"- HOURRAAAAA !, crie Caleb, ce qui rammène tout le camp autour de nous. "
Un cercle de personnes se forme autour de nous, tandis que je suis toujours au sol, les yeux clos. Un homme arrive, ça doit être le chef. Il tient une hache à la main. On ne doit pas ressembler à grand chose, rouges et trempés de sueur.
"- Bonjour. Que faites vous ici ?
- On vous cherchait, explique Paul. Nous devons vous parler.
- Vous venez d'où ?
- De la ville, à plus de trois jours de marche d'ici.
- Vous être les bienvenu. Vous déposerez vos armes dans ce bac, explique t'il en point un carton à droite. Vous ne pourrez pas les récupérer avant de vous en aller. "
Il me jette un coup d'œil, et dit :
"- Elle a quoi, cette petite ? Elle est handicapée ? "
Tandis que les autres pouffent de rire, je réunis mes forces pour me lever et déclarer :
"- Non mais j'vous en prie. "
Il fait une mine gênée, et alors que les autres gens du campus retournent à leurs occupations, il nous emmène dans son tipi.
"- Que nous voulez vous ?
- Vous parler. Nous voulons finir le remède que nous avons commencés, mais nous avons besoin de vous, des ingrédients que vous avez.
- Le... Le sérum contre le virus ?
- Oui, déclare Paul, tandis que nous nous taisons tous. Il nous manque peu d'aliments, que vous avez.
- C'est pour une bonne cause. Je vous donnerai tout ce que vous voudrez. Attendez, excusez moi. "
Il s'arrête pour consulter quelque chose sur son ordinateur. Directement, il affiche une mine sombre.
"- Pour venir ici, n'avez vous pas traversé la grande forêt noire ?
- Si. Nous avons dormi là bas, dit Dylan.
- Ah bon ?, questionne t'il vivement. N'avez vous pas remarqué des choses... étranges ?
- Hum... Non rien..., murmure Paul en se concentrant.
- Mais si, l'homme mort !, s'exclame Caleb. "
Le chef regarde mon petit frère en fronçant les sourcils.
"- Oui, nous avons trouvés un cadavre, sur notre route. "
Il affiche directement une mine sombre.
"- C'est mon fils. "
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Fuck.
Science FictionOn est en 2135. Je sais ce que vous me direz : " Est-ce qu'il y a des voitures volantes ? Le Monde est-il dominé par les robots ?". Désolé de vous décevoir, mais non. C'est un peu plus grave que ça.