Black Angels Tome 2 (Version n°2 suite)

M'aimes tu?

En média Rag'N'Bone Man - Skin

C'est une drôle de sensation. Un mélange de bonheur et d'appréhension qui m'étreint. Une vie est à l'intérieur de moi. Une toute petite vie qui au fil des semaines, et des mois, va grandir. Un petit mélange de lui. De moi. De nous.

La crainte que j'avais a vite été balayée. Ce petit truc, comme on l'appelle, est là. Bien installé. Bien au chaud. Si petit qu'on le distingue à peine sur cette photo que nous regardons plusieurs fois par jour. Si minuscule. Si fragile.

Je suis heureuse. Tellement heureuse que j'ai envie de le crier sur tous les toits. Tellement heureuse que j'ai envie de hurler mon bonheur à qui veut l'entendre.

Je pose mes deux mains sur mon ventre et me dis que d'ici quelques semaines, je sentirai bouger ce petit être. Storm, la plupart du temps, y pose les siennes et espère un léger signe. Même s'il est trop tôt. Même s'il nous faut encore attendre.

Alors nous profitons tous les deux, de ces petits moments à trois. Sa main sur mon ventre, il parle contre ma peau. Il chuchote ces petits mots qui me font sourire. Ces petites choses qu'un futur papa dit à son enfant. Et moi, je l'écoute, attendrie. J'écoute ses paroles qui sont murmurées, comme un souffle léger.

Déjà deux semaines que nous avons appris cette bonne nouvelle. La prise de sang a confirmé ce que l'échographie avait vu. Et Storm est étonnamment calme. Lui qui d'ordinaire est agité, semble assagi. Mais le connaissant cela ne durera pas. Je pense qu'il est dans cette espèce de bulle qui le protège du monde extérieur. Dans cet état euphorique qu'il a envie de garder pour lui avant que tout n'éclate et qu'il ne redevienne lui même. Tête en l'air. Râleur. Mon râleur.

Juillet est arrivé. Avec ses grosses chaleurs. Ses températures excessives dont nous avions déjà eu un aperçu en juin. Le ventilateur ne sert plus à rien. Il brassait de l'air chaud.  Nous quittons l'appartement dès les premières heures du jour et prenons la voiture pour aller au plan d'eau aménagé à quelques kilomètres de là. Nous y passons la journée, bien installés à l'ombre des arbres qui nous protègent du soleil brûlant. Nous baignant plusieurs fois dans l'eau fraiche, mais qui au fil de la journée, le devient beaucoup moins.

Si j'écoutais Storm, je serai vêtue d'une combinaison de ski. Sois je suis trop découverte, sois je ne le suis pas assez. Faudrait savoir ce qu'il veut. Mon râleur est de retour!

"Ton maillot de bain est trop petit", "N'oublie pas la crème solaire sur ton ventre", "Mets un chapeau", "Remets tes vêtements!", "Enlève les". Bref, autant certains conseils sont appréciés, d'autres non. Je secoue généralement la tête quand il commence et ne l'écoute plus. Ou alors fais semblant d'acquiescer et une fois qu'il a le dos tourné, fais le contraire de ce qu'il m'a dit. Il est tellement perturbé généralement qu'il ne s'en rend pas compte ou alors fais semblant de ne pas le voir, ce que je soupçonne aussi. Storm reste égal à lui même!

Ce mois de juillet est synonyme d'un triste anniversaire. Celui du départ de Damon. Il y a un an, j'étais au fond du gouffre. Abandonnée, sans qu'il ne puisse y faire quoi que soit, par l'homme que j'aimais plus que tout au monde. Laissée par celui avec qui j'envisageais mon avenir.

Mais qui dit triste anniversaire dit également la fin de son exil. Et son retour parmi nous. Il va revenir. Après ces longs mois loin de Dallas, du chalet. Il va reprendre le cours de son existence ici. La dernière fois que nous nous sommes vus, c'était durant les vacances de Noël. Il m'avait avoué qu'il m'aimait encore. Et je ne l'ai jamais dit à Storm. Je l'ai gardé pour moi.

Je sais que son retour inquiète Storm. Il ne le dit pas explicitement mais je le sens. Je le vois. Et j'en ai la confirmation la nuit précédent notre venue au chalet, quand je me réveille et qu'il n'est plus dans le lit. Je tâtonne de ma main mais sa place est vide. Je me lève et le trouve dans le salon, assis sur le canapé, le regard dans le vide, fixant l'écran de la télévision sans le voir.