Black Angels Tome 2 (Version n°2 suite)

Détente et souvenirs...

En média Sia - Never Give Up

Se réveiller au son des oiseaux qui chantent est un bonheur sans nom. C'est appréciable. Véritablement. Storm commence à se détendre. Ce n'est pas encore tout à fait ça, mais ça vient doucement. Lui qui était si stressé avant qu'on arrive ici, prend enfin conscience, qu'en s'éloignant des aléas du procès de son père et de Sam, qu'il avait besoin de repos. Et le repos il en a. A la pelle même. Grasses matinées. Balades dans les sentiers forestiers. Rien d'autre. On profite. On respire l'air pur même s'il me dit à chaque fois que ça sent le crottin de cheval. Il n'a pas vraiment tort mais je me fais un malin plaisir de le contredire. La nature reste la nature. Avec ses odeurs particulières, prononcées ou non. Ses bruits. Ses couleurs. Ses animaux aussi. Voir un cerf majestueux se tenir à quelques mètres de nous est une vision magnifique. Ses bois, immenses, montrent à quel point il est le roi de la forêt. Nous l'avons observé, de loin, sans faire un seul mouvement. Il mangeait de l'herbe, indifférent à notre présence qu'il avait sans aucun doute repérée. Assis sur le banc de la terrasse en bois, on continuait de l'observer jusqu'à ce qu'un bruit lui fasse relever la tête, puis s'éloigner. Avant qu'il ne disparaisse totalement de notre vue.

— Merci mon coeur pour ce séjour. Court cela va sans dire, mais c'est parfait. Je tourne mon visage vers Storm qui me sourit.

— Le principal est que tu te détendes. Mission réussie ? demandais-je.

— Mission parfaitement réussie, répond-il en entourant mes épaules de son bras. Et toi, comment tu te sens ?

— Si j'exclus le fait qu'Hayden me manque, tout va bien. Mais je sais qu'il est très bien entouré durant notre absence donc je ne me fais pas de soucis de ce côté là. Mon père avait prévu tout un tas de choses à faire avec lui pour l'occuper

— Des choses ? Quelle genre de choses ? s'enquiert Storm, qui revêt son habit de papa stressé et angoissé. Je roule des yeux puis secoue la tête.

— Des activités pour les enfants ! répliquais-je rapidement alors que je le vois se détendre en écoutant ma réponse. Du coloriage, de la peinture, des trucs dans le genre. Ce qu'il fait à la crèche en fait, ajoutais-je. Storm hoche la tête puis ne dit plus rien. Il regarde droit devant lui et fixe un point imaginaire. Je le rejoins dans sa contemplation et ne peux m'empêcher de sourire en repensant à tout ce qu'on a vécu jusqu'à présent.

— Qu'est-ce qui te fait sourire ? demande t-il alors que je sens son regard sur moi.

— Rien de particulier. Je repensais à ces quatre années écoulées. Mon arrivée chez ce père que je ne connaissais pas. Ma découverte de votre monde d'hommes des cavernes, marmonnais-je tandis qu'il rit doucement.

— Et moi qui suis tombé amoureux de toi, enfin de ta photo, le jour où ton père m'a demandé de faire des recherches te concernant. Il voulait être sur que tu étais bien sa fille. Et pas une usurpatrice.

J'arque un sourcil dans sa direction. Surprise.

— C'est vrai ? Il hoche la tête. Il pensait que je mentais ? Nouvel hochement de tête. Mince alors, je n'ai pas souvenir de ça, dis-je, pensive.

— Je crois qu'il n'y a pas photo. Tu es bien sa fille. Non seulement tu es le portrait de ta mère mais tu as le caractère de ton père. Tu fonces tête baissée sans réfléchir. Sans prendre le temps d'analyser la situation. Ce qui bien évidemment peut te nuire mais c'est comme ça. Tu es comme ça. On ne peut pas te changer.

Mon arrivée au chalet... Sneaker qui avait fait barrage pour m'empêcher de voir mon père. Les gars qui sifflaient en me prenant pour une des pin-up de leur calendrier. Je grimace puis repense à l'après. Ryder, qui a trahit tout le monde. Puis Damon, que j'ai aimé follement. Et enfin Storm, qui est devenu mon mari et le père de mes enfants. Je caresse aussitôt mon ventre arrondi et sens sous mes doigts des petits coups de pieds. Je saisis aussitôt la main de Storm et le pose là où j'ai senti ces petits mouvements. On attend quelques secondes, pas plus, et ça se reproduit. Mes bébés. Mes petits jumeaux que j'ai hâte de rencontrer. Storm ne sait pas qui se cache là. Il veut la surprise à la naissance, même s'il essaye malgré tout de savoir. Moi j'ai voulu. Et comme je me rends à mes échographies seule, j'ai pu avoir la surprise de découvrir qui se cachait là, dans mon ventre. Et j'ai gardé ce secret pour moi, jusqu'à la naissance. Qui devrait avoir lieu bientôt. Un mois avant terme. C'est ce que m'a expliqué le docteur Moore, qui me suit, dorénavant. Les bébés se développent bien, et pour leur bien-être et le mien, il est recommandé de les faire naître avant terme. Une césarienne est donc programmée pour leur venue au monde, dans deux mois maintenant. Je ne suis pas inquiète. Pas angoissée. Pas stressée. Je vis cette grossesse le mieux du monde, malgré tout ce qui nous est tombé dessus. Je soutiens Storm du mieux que je peux, malgré qu'il soit souvent absent. C'est mon rôle d'être présente pour lui. Même s'il rate tout un tas de choses. Je sais que ce n'est pas volontaire. Il ne peut pas faire autrement. La soudaine réapparition de son père l'a ébranlé, comme nous tous. Dix ans durant, il avait vécu avec le fait que son père était mort. Alors qu'il était bien vivant. Et assassin qui plus est. C'est cela qui a été le plus douloureux pour lui. Savoir que son père avait délibérément assassiné sa mère a été un grand choc. Je sais que ses parents n'ont pas été proches de lui lorsqu'il était enfant, comme il me l'avait raconté. Voyages d'affaires, galas de charité. Leur vie était ainsi faite. Et Storm, lui, était gentiment mis de côté. Pensionnats, nourrices. Il s'est construit seul, sans affection. Et l'homme qu'il est devenu aujourd'hui est le contraire de celui que ses parents voulaient qu'il soit. Bienveillant. Attentionné. Soucieux de son prochain. Un peu trop peut-être mais je ne peux pas lui reprocher. Il est parfait comme mari et comme père. Vraiment parfait.