Affronter l'orage

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En média Kings Of Leon - Sex On Fire


Même mes yeux larmoyants ne l'ont pas fait céder. Son oreiller et la couverture sous le bras, il m'a lancé un dernier regard rempli de déception puis est sorti de la chambre. Debout comme une imbécile au milieu de la pièce, j'ai attendu longtemps qu'il revienne. Mais il ne l'a pas fait. 

Dire que j'ai dormi serait mentir. Je suis restée les yeux grands ouverts, une grande partie de la nuit, à contempler le plafond. C'est dingue le temps qu'on peut passer à regarder en l'air, quand rien ne va. C'est une réflexion que je me suis faite il y a peu de temps et je n'ai toujours pas trouvé la réponse. Il est encore tôt lorsque je me lève et j'en profite pour préparer mon sac de cours, puis mes vêtements. Je passe rapidement à la salle de bains puis reviens dans la chambre où je croise Storm qui est dans le même état que moi. Lui non plus n'a pas du dormir cette nuit. 

- Salut, murmurais-je

Un grognement en guise de réponse et le voilà qui ouvre rageusement la porte du placard pour prendre ses affaires. Quand il referme la porte un peu plus doucement que lorsqu'il l'a ouverte, il me dévisage de la tête aux pieds.

- Tu comptes aller où?

- En cours. Pourquoi?

- Pour rien. Tu fais ce que tu veux de toutes façons, je vais me doucher, dit il en quittant la chambre.

Bon....L'orage est plus important que prévu! Je fais le lit, et remarque que son oreiller est revenu à sa place. Vu comment il est froissé, je me doute qu'il a du passer une partie de ses nerfs dessus. Je le tapote pour tenter de lui faire reprendre sa forme initiale puis le dépose sur lit, à côté du mien. Je rabats la couette et vais dans la cuisine préparer le petit déjeuner. 

Le café termine juste de couler lorsque Storm me rejoint dans la cuisine. Je préfère garder le silence et lui tends la tasse que j'ai préparé. Il me remercie du bout des lèvres et tire une chaise pour s'asseoir. Il le boit en silence et je fais de même, avant qu'il ne prenne la parole.

- Je pensais que tu serais resté ici aujourd'hui. Comme ça, pendant que je suis en cours, Damon aurait le champ libre pour venir te rendre visite!

Et vlan! Prends ça dans les dents. Dans ta face. Je pose ma tasse sur la table et tire une chaise pour m'asseoir. 

- C'est minable ce que tu viens de dire

- Tout comme ce que tu as fais, assène t'il en se levant. Il dépose sa tasse dans l'évier puis m'annonce qu'il va réveiller Hayden. Je me lève à mon tour, puis prépare son biberon, les mains tremblantes. Elles tremblent encore lorsqu'ils reviennent tous les deux, et je dois m'y reprendre à deux fois pour arriver à visser correctement la tétine dessus. Quand Hayden a terminé de déjeuner, je l'accompagne dans sa chambre pour qu'il s'habille.

Sur le chemin qui nous mène à la crèche, on ressemble à n'importe quelle famille lambda. Hayden qui donne une main à chacun de nous. On avance tranquillement et mon cœur se serre lorsqu'il faut le quitter. 

- A ce soir mon poussin, dis je en faisant un bisou sur le bout de son nez

- Mama! Mama!

Je m'écarte et laisse Storm embrasser son fils à son tour. Hayden court rejoindre ses petits camarades et ne s'occupe plus de nous. Je repasse mentalement le contenu de mon sac, persuadée d'avoir oublié quelque chose. Je suis ravie et anxieuse à la fois de revenir. Et quand je pénètre dans l'amphi, suivie de Storm, je retrouve les rangées de tables et de chaises. Je me dirige vers les places que nous occupons habituellement et lorsque je pivote pour m'asseoir, je suis surprise de constater que Storm s'est arrêté en bas des marches. Il a déjà déposé son blouson sur une chaise, et son sac est jeté négligemment sur la table y faisant face. Pire, il est en grande conversation avec la pimbêche de la classe, et peut être même de toute la fac. J'ai nommé Kelly Perkins. La Kelly Perkins! Fière héritière d'un empire hôtelier, et dont le cerveau est aussi plat que le tracé d'un électro cardiogramme. Je me demande même de quelle façon elle a  pu intégrer un cursus de droit ni pourquoi Storm semble si enjoué en conversant avec elle, lui qui a en horreur les gens comme ça! Si de loin, mais de vraiment très loin, on pourrait penser qu'elle a un certain charme, de près, c'est, comment dire, différent. Un maquillage à la truelle pour tenter d'effacer les ravages que le botox ou autre opération de chirurgie esthétique ont tentés d'améliorer, un rire bien trop sonore qui réveillerait n'importe lequel d'entre nous en état de coma éthylique, des vêtements voyants qui semblent tout droit sortis d'un magazine pour filles arpentant les grands boulevards le soir à la nuit tombée. Et ses cheveux....Trop lisses. Trop parfaits. Trop tout. Je déteste définitivement cette fille qui pose sa main sur le bras de mon mec! 

Black Angels Tome 2 (Version n°2 suite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant