Black Angels Tome 2 (Version n°2 suite)

Vivre sans lui (partie 2)

En média Pink -  Wild Hearts Can't Be Broken

Six mois sans lui

Reprendre ses marques ne fut pas aussi simple que je l'aurai cru. Et vivre sans lui était si difficile que j'étais obligée de me cacher pour pleurer. Mes yeux rougis me trahissaient la plupart du temps mais je m'en fichais.

J'ai mis du temps avant d'entrer dans notre chambre. A chaque fois, je restais devant la porte fermée, à la regarder, avant de détourner le regard et de m'enfuir le plus loin possible. Je dormais là où je pouvais. Canapé, chambre d'amis, peu importe l'endroit. Peu importe ce que chacun pouvait penser. Je n'étais pas prête. Et si j'avais besoin de quelque chose, Hayley s'en chargeait. Elle y entrait, j'entendais les bruits des tiroirs qu'elle ouvrait avant de les refermer, puis elle revenait avec ce que je lui avais demandé, sans poser de questions.

Puis je l'ai fait. Un matin où les enfants étaient partis à l'école. J'ai profité du silence qui régnait pour prendre mon courage à deux mains et réussir là où j'échouais depuis mon retour.

La main sur la poignée, je n'ai pas hésité.

Rien n'avait changé. Tout était identique à avant l'accident. Je suis restée quelques instants sur le pas de la porte avant d'oser m'avancer. Il y avait toujours la bouteille de son parfum posé sur la commode en bois. Et son sweat, négligemment jeté sur le dossier de la chaise. Je ferme les yeux et l'imagine, de nouveau, ici. Quand je le surprenais à mettre du bazar dans ses vêtements, parce qu'il cherchait quelque chose qui se trouvait, bien évidemment, en dessous de la pile. Puis dès l'instant où il sentait ma présence, il refermait les portes brusquement et faisait comme si tout allait bien, alors que son air fautif disait le contraire. Je souris en y repensant et l'instant d'après, suis envahie de tristesse : plus jamais il ne le fera.

J'erre dans la chambre comme si je la redécouvrais. Comme ce premier jour où nous avions emménagé. Cet endroit, c'était le notre. Notre refuge secret. Une fois la porte refermée, le reste du monde n'existait plus. Il n'y avait que nous alors.

L'armoire est encore pleine de ses vêtements. C'est le constat que je fais en ouvrant les deux portes. Je balaie du regard les étagères où sont posées ses affaires et découvre son bazar habituel. Sweats roulés en boule, tee-shirts qui sont pliés n'importe comment. Autant faire un peu de rangement. Je pourrais aussi retirer ses vêtements et les mettre dans des cartons, mais je ne suis pas prête pour cela.

Je sors chaque pile, les dépose sur le lit, puis décide de passer le plat de la main sur l'étagère du haut pour voir si je n'ai rien oublié. Quelle n'est pas ma surprise de rencontrer un objet que j'attrape difficilement. C'est un petit coffret en bois verni, au couvercle joliment sculpté d'un couple enlacé représentant le signe infini. J'essaie de l'ouvrir mais ma tentative est soldée par un échec puisqu'une minuscule serrure m'en empêche. Où est la clé ?

J'ai beau regarder partout, je ne trouve rien. Que ce soit dans les tiroirs des deux tables de nuit, ou bien de nouveau dans l'armoire, aussi bien du côté de Storm que du mien, tout comme la commode, allant même jusqu'à regarder sous le lit, mais non. Où se trouve t-elle ?

Je reprends la boîte en mains et m'allonge sur le lit, au milieu du linge froissé, et réfléchis. A quel endroit a t-il bien pu la mettre ?

Je suppose que je me suis endormie puisque c'est un chuchotement lointain qui me réveille.

— Bébé ?

— Mmmmm

— Réveille-toi ! C'est dingue le temps que tu passes à dormir ! s'amuse une voix qui me fait bondir immédiatement. Je roule sur le lit et me lève aussi vite que possible, tétanisée. Je tremble de tous mes membres. C'est impossible !