Black Angels Tome 2 (Version n°2 suite)

Un léger mieux...

En média Daft Punk Featuring Julian Casablancas - Instant Crush

Si la visite du matin a été relativement difficile, celle de l'après midi s'est mieux déroulée. Je savais ce qui m'attendait. Son silence. Les appareils. J'avais toujours peur mais j'étais bien plus confiante que la première fois. De nouveau, je lui ai parlé. De nous. De notre bébé. La demie heure passe très vite alors j'ai exprimé au mieux tout ce qu'il avait besoin d'entendre, en souhaitant secrètement que ma voix ou mes paroles puissent le faire réagir. Même s'il ne remuait pas, le simple fait de me dire que, peut être, il m'entendait, me réconfortait un tout petit peu.

Bientôt vingt quatre heures et ce délai médical énoncé par le médecin la veille qui soulagera ou non notre angoisse. J'appréhende. Tout comme les autres autour de moi.

"Mademoiselle Kendall-Crawford?"

Je relève la tête à l'écoute de mon nom. Le médecin se tient debout, à quelques pas, un dossier sous le bras. Un coup d'œil à droite, puis à gauche. Tout le monde est silencieux. Ils attendent.

"Pouvons nous nous entretenir quelques instants?"

Je hoche la tête, sans répondre, puis me lève, avant de me tourner vers mon père.

"Tu viens avec moi?" lui demandais-je

"Bien sur" répond il en se levant

Nous suivons le médecin jusqu'à cette porte que je reconnais. Puis nous entrons dans cette pièce où nous sommes déjà venus : le salon des familles. Nous nous asseyons et attendons. L'angoisse monte peu à peu. Bien pire encore que la veille. Hier, il nous annonçait la gravité de son état. Et aujourd'hui? Il ouvre le dossier posé sur ses genoux, l'étudie quelques instants puis relève les yeux sur nous.

"Il y a un léger mieux, mais attention, il n'est pas pour autant sorti d'affaires"

Mon cœur rate un battement. Je pose ma main sur le bras de mon père, avant qu'il ne la recouvre de la sienne.

"Un léger mieux? Pouvez vous nous expliquer?" demande Josh

"L'œdème se résorbe doucement, ce qui veut dire qu'il réagit jusqu'à présent plutôt bien au traitement que nous lui injectons. Ceci dit, il n'est toujours pas tiré d'affaires" explique t'il

"Si l'œdème diminue, c'est bon signe non?" questionnais-je

Il hoche la tête

"Effectivement. Mais tant que l'œdème n'aura pas entièrement disparu, nous sommes obligés de le maintenir dans le coma. Cela nous permet de surveiller de plus près d'éventuels problèmes et de pouvoir les traiter le plus rapidement possible"

"Quels genres de problèmes?" continuais-je

"Une infection, ou une hémorragie, mais attention ce ne sont que des exemples, je ne veux surtout pas vous faire peur" tente t'il de nous rassurer devant notre inquiétude.

"C'est un peu tard pour ça" grommelais-je

"Quand nous aurons confirmation que l'œdème est entièrement résorbé, nous commencerons progressivement à le sortir du coma. La première étape sera de voir s'il est capable de respirer sans l'aide de la machine" continue t'il

"Et si ce n'est pas le cas? S'il ne peut pas respirer seul?" demandais-je

"Dans ce cas nous attendrons, et recommencerons"

J'écoute attentivement ce qu'il dit. Attendre. Encore et toujours attendre. Je vais commencer à détester ce mot.

"Se pourrait il qu'il ait des séquelles à son réveil?"