• Chapitre 11 •

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''Ne cherche pas à savoir la fin de l'histoire avant de l'avoir commencée. Le suspens est le meilleur moment, qu'importe la fin''

Maëva


Mais qu'ai-je fais ? J'aurais dû répondre à son baiser ! Dire quelque chose, le retenir ! Mais non, je suis vraiment une incapable ! Je viens de briser un instant magique juste parce que je ne suis pas capable de lui montrer ce que je ressens pour lui. Alors que cela aurait été si simple de lui rendre son baiser à cet instant, je me suis renfermée sur moi-même sans rien faire de plus. J'avais pourtant la preuve que mes sentiments sont réciproques. Mais après tout, qu'est-ce qui me dit qu'il m'aime réellement ? Il a seulement dit qu'il continuait comme dans le film. Cet instant magique sera peut-être le seul avec lui. Mais dans ce cas, pourquoi s'est-il enfui ainsi ? Une seule solution pour le savoir : lui courir après. Alors, prenant mon courage à deux mains, je m'élance à sa poursuite.

Je ne pensais pas que courir dans le sable serait si compliqué. Il s'infiltre dans mes chaussures, s'enfonce à chacun de mes pas, et je manque de tomber à plusieurs reprises. Vue de l'extérieur, la situation doit être très comique. Mais, de mon point de vue, elle ne l'est absolument pas. Léo ne s'arrête pas, et il faut croire qu'il a une bonne condition physique car je n'arrive pas à le rattraper. Il court plusieurs mètres devant moi, et ne semble pas s'être aperçu que je souhaite le rejoindre puisqu'il ne ralenti pas son allure. Je peine à maintenir la cadence, ma bouche s'est asséchée et je sens que je risque d'avoir un point de côté rapidement si je ne me remets pas à marcher.

Mais tant pis, une hypothétique relation amoureuse est peut-être en jeu, alors je continuerai à courir autant de temps qu'il le faudra. Mais bon, ce serait pas mal non plus si Léo s'arrêtait de courir dans pas trop longtemps.

Le vent siffle près de mes oreilles, me poussant à aller encore plus vite. Si j'étais un peu plus optimiste, je dirais que c'est un signe du destin et que cela signifie que je dois rejoindre celui qui court devant moi. Mais, comme je ne le suis pas, je me dis que c'est seulement du vent, rien de plus. Il décoiffe un peu plus mes cheveux déjà en bataille. Le sable qu'il soulève m'enveloppe dans une sorte de cocon qu'on croirait vivant. Il m'accompagne dans ma course, unique supporter d'un combat contre moi-même. Avancer, encore et toujours. Nous longeons le chemin depuis un moment déjà quand Léo bifurque puis s'arrête près d'un arbre. Je ralentis également lorsque j'arrive à sa hauteur, puis m'arrête à ses côtés. Il me fixe d'un regard que je n'arrive pas à décrypter. Mon Dieu ! Je dois être toute rouge après avoir couru comme ça ! Mon cœur bat la chamade et ne semble pas vouloir se calmer, et je pense que la course n'est pas la seule responsable de cet emballement. Mon hypothétique-futur-petit-ami me fixe intensément. Je l'observe à mon tour. Mais comment fait-il ? Il a autant couru que moi et ses joues sont seulement légèrement rosées, ce qui lui donne un air plus mignon encore, si c'est possible. Ses cheveux sont légèrement en bataille et une mèche plus longue que les autres vient se poser au milieu de son front. Il respire tout de même plus fort que d'habitude, mais il est bien loin de mon souffle désordonné.

C'est comme si le temps s'était arrêté. L'instant dure. Les secondes s'égrainent, se transformant peu à peu en minutes. Personne ne peut mesurer le temps qui défile tandis que nous restons là, face à face, les yeux dans les yeux. J'espère de tout mon cœur qu'il va m'embrasser. Là. Maintenant. Sans plus de chichis. Ça fait un peu cliché, me diriez vous. Lui, beau, fort, courageux. Moi, petite fille frêle et timide, qui n'ose pas faire le premier pas, par peur. Peur de quoi d'ailleurs ? C'est idiot quand on y pense, la peur. Ça survient comme ça, où ça veut et quand ça en a envie. Et elle t'empêche de faire ce que tu aimerais faire. Il est vrai que, parfois, c'est utile, mais qu'est-ce que ça peut être handicapant aussi ! Là, si je n'avais pas peur, je sauterais au cou de Léo et je l'embrasserais sauvagement, sans me soucier des conséquences. Mais, comme elle me paralyse, je ne parviens pas à esquisser le moindre mouvement. Et je redoute trop ce qui risque d'arriver si je me lance. Et si il ne m'aime pas de cet amour là ?

Un destin entre deux pagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant