Jour deux.

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Peut être que j'avais fini par dormir une heure ou deux, la fatigue m'avait prise de court. Mais bon, j'étais sure que j'allais me retrouver avec des cernes sous les yeux. J'aurais été au travail, certainement que j'aurais fini par acheter de l'anti-cerne parce que je sais à quel point le manque de sommeil me creuse les paumettes. mais évidemment, j'étais toujours dans cette foutue maison, avec ce pervers psycopathe qui, dès la première journée, m'avais frappée et vue entièrement nue.

Je ne connaissais pas, ce fameux H. Enfin, mon cousin m'avait vaguement parlé de lui, dans une conversation autour d'un café. Il était le chef de la bande, si j'en crois ses dires. Le plus cruel de tous.

Même si Louis avait un coeur en or, et trainais souvent avec moi depuis mon enfance, je n'aurais jamais osé trainer avec des gars comme eux.

Au lycée, on me détestait pour ça d'ailleurs. Autant par jalousie que par haine je crois, parce que Kegan était de ma famille, et que l'on me soupçonnait de fricoter avec l'un des beaux gosses de sa bande. Sauf que c'est totalement faux parce que j'ai très peur d'eux, comme à peu près tout le monde que je connais.

Je ne connaissais même pas le prénom de mon ravisseur, n'est-il pas curieux ? Peut être s'appelait-il Hugo. J'aime bien ce prénom, ça me rappelle un film que j'avais vue avec Louis, Tres Metros Sobre El Cielo. D'ailleurs, ce débile c'était moqué de l'héroïne parce qu'elle n'avait pas de forme.

Je n'ai pas de forme.

Finalement, après reflexions, j'en déduit que je ne connaissait vraiment rien sur mon kidnappeur à moitié pervers. Non, complètement pervers.

Prudemment, je me levais du lit moelleux pour regarder ma silhouette dans le miroir. J'avais entièrement raison, j'avais de grandes lignes violettes sous les yeux. Quelle horreur.

Je replaçait correctement le draps et les coussins, plus par habitude que par politesse. Qui aurait envie d'être polie avec quelqu'un qui vous frappe ?

J'ouvrai ensuite les volets, permettant à la lumière de s'infiltrer dans la pièce. Le soleil brillait sur Londres.

Arrivée devant la porte, je réfléchis quelques secondes. Devait-je vraiment risquer de revoir H. aujourd'hui ? Peut être devrais-je m'enfuir. Je regardais le balcon d'un air dubitatif. Apparemment, si je saute de là, je me casse une jambe. Évidemment, je préfère cela que rester ici, mais si je ne peux pas courir, il va me rattraper.

Je descend donc les marches d'escaliers sur la pointe des pieds, espérant ne pas faire de bruit, et rejoint la cuisine.

Il n'y a personne. Était-il partit ? Ou s'était-il levé ? Finalement, comme pour répondre à mes question, un papier attira mon attention sur la table.

"Bonjour Ellis, bien dormi ? En fait je m'en fout. Tu trouveras de quoi manger dans le placard, mais si tu casses quoi que ce soit je te fais sauter la cervelle. Ce sont des couverts de hautes qualité.
je suis partit faire des courses, mais si tu t'enfuis je te retrouverais et te tuerais. Oh, et n'essaie pas d'appeler qui que ce soit, j'ai dit à ta famille que tu étais avec moi, et que s'ils tentait de te retrouver ils mourraient. Ah, si, peut être devrais tu les appeler, pour leur dire d'éviter de risquer leur vie. Louis ne pourra rien faire pour toi, il est à l'autre bout du monde. Il ne t'a pas dit ? Il m'a demandé de te surveiller durant ton absence. Et les appels ne passent pas à l'étranger.
Une dernière chose, quand je rentre, je veux que tu sois lavée, coiffée, et que tu portes de la lingerie fine. Tu trouveras tout dans la salle de bain.
Je reviens à quinze heures, bisous mon ange,
Hygan xoxo "

Je fulminai sur place. Pardon, Louis est à l'autre bout du monde ? Il ment c'est pas possible, il me l'aurait dit sinon. Pas vrai ? Quelle horreur. Et puis je ne vois pas pourquoi il aurait pris la peine de prévenir ma famille, elle s'en fout éperdument.

DarknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant