Il ouvrit la bouche pour parler et le temps sembla se remettre en marche.

Dès l'instant où sa bouche s'entrouvrit, une lueur sembla émerger du plus profond de ses prunelles. Elle scintillait comme cette étoile qui brillait à des années-lumière de nous, cette étoile qui portait son nom, aussi pur, aussi éblouissante. Puis l'espace d'un infime instant de réflexion, toute lumière s'évanouit. La lueur partit aussi vite qu'elle était apparu de ses prunelles, là où je ne pouvais espérer la revoir. Me laissant seule. Seule avec l'espoir de ce qui aurait pu se produire si elle avait persisté. Si Sirius Black avait fait comme à son habitude, agis sans réfléchir.

Je vis Sirius se sentir pantois, abasourdit par ce qui ne s'était pas produit. Par ce qui aurait put se passer si la lumière aveuglante n'avait pas quitter ses yeux. Son regard divagua vers un lieu lointain où seul lui pouvait pénétrer, et il s'y perdit le temps d'un battement de cil.

Quand il revint à lui son regard se fit plus net, moins vitreux et moins absent. Sa bouche toujours ouverte attendait le message qu'elle devrait délivrer. Pendant l'espace d'un instant ses yeux bougèrent rapidement en regardant vers le haut, signe qu'il réfléchissait.

Quand il parla enfin, aucun mot ne semblait à sa place. Comme si ils étaient sortis de force de sa bouche.

  - Tu as froid ?

Cela semblait sonner faux. Ce n'était pas les mots qu'il devait prononcer au départ, pas ceux qui avait fait naître la lueur pure dans ses yeux. C'était ceux qui l'avaient fait disparaître.

  - Non, ça va... Merci.

Ses yeux se firent alors presque suppliant, comme s'il voulait que je le pardonne. Mais de quoi ? Lui seul savait de quoi il s'était privé, moi, je ne le saurais jamais.

Je détournai les yeux, fuyant son regard. Je me mis à détailler le ciel noir comme j'aimais tant le faire, à regarder chaque étoile avec un soin particulier.

L'excitation qui avait disparu quelques instants auparavant repointa le bout de son nez. J'étais seul avec Sirius, et rien ne pouvait ternir mon humeur.

Les étoiles scintillaient et mes yeux tombèrent sur la plus lumineuse de toute.

  - Dit Sirius, pourquoi tes parents t'ont donné le nom d'une étoile ?

Ses yeux se mirent à scintiller de malice. Il afficha son plus beau sourire prétentieux et lança d'un air arrogant ;

  - Et bien je pense que c'est avant tout car ils savaient que j'allais devenir quelqu'un d'exceptionnel, je rayonne non ?

Je lui donnai un petit coup d'épaule qui le fit basculer de côté le temps d'une seconde et souris. Il pouffa à son tour et quand il se redressa, nos épaules se touchaient.

Je préférais le voir ainsi. Je veux dire prétentieux, arrogant, sûr de lui. Ça ne lui allait pas vraiment d'être pensif et soucieux, ce n'était pas vraiment Sirius s'il n'affichait pas un large sourire.

  - Bon, comme nous somme condamné à rester ici jusqu'à ce que la lionne enragée se calme, je propose un jeu, dit-il avec un sourire malicieux.

Les yeux sont le miroir de l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant