Chapitre 7 - Une main tendue

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Les yeux rivés sur le plafond depuis que je me suis réveillé sur les coups de deux heures du matin, je réfléchis sans bouger d'un pouce

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Les yeux rivés sur le plafond depuis que je me suis réveillé sur les coups de deux heures du matin, je réfléchis sans bouger d'un pouce. Mes coups de soleil me font un mal de chien. Ma mère m'a tartiné de crème, résultat, j'ai la peau grasse et collante. Mais ce n'est qu'un détail de ma tourmente. Celui qui occupe mes pensées, c'est ce fameux Ricardo.

Ma mère m'a expliqué qu'il tient un café dans la rue commerçante où se trouve la friperie qu'elle tient avec tante Joy. C'est comme ça qu'ils ont fait connaissance. S'ils se sont vus quelques fois en tant qu'amis, Ricardo lui a très vite proposé un rancard. Elle qui n'en a pas fait beaucoup dans sa vie s'est sentie très mal à l'aise. À tel point qu'elle l'a évité pendant un mois après ça. Il est quand même revenu la voir pour lui avouer qu'une amitié avec elle serait mieux que rien du tout car il l'apprécie vraiment. Au final, leur histoire s'est transformée en romance.

C'était étrange de l'entendre me parler d'un autre homme que mon père. Je ne savais pas comment réagir. D'un côté, je suis content pour elle. Elle mérite d'être heureuse après tout ce qu'elle a pu traverser. Avant que mon père ne décède, elle a été aux petits soins pour lui durant toute la durée de son cancer. Les derniers mois ont été très compliqué. Plusieurs fois, je l'ai vu craquer pendant qu'il dormait paisiblement. Elle n'avait pas à supporter ça. Mais d'un autre côté, la partie de moi égoïste voudrait que son seul amour reste mon père.

Du bruit dans le couloir m'interpelle. Je regarde mon réveil numérique, il est déjà sept heures trente-deux. Ce doit donc être ma mère ou ma tante qui se prépare pour aller à la boutique. Je décide d'aller la rejoindre. Je n'ai pas envie de dormir et j'en ai assez de fixer le plafond. J'enfile un bas de jogging et un t-shirt avant de sortir. En pénétrant dans la cuisine, je tombe sur Joy qui termine déjà sa tasse de café. Elle a l'air pressé et pas vraiment ravie de me voir.

— Bien dormi ? l'interrogé-je tandis qu'elle met son mug dans le lave-vaisselle.

— Oui.

Elle qui est de nature bavarde, quand elle répond aussi brièvement, c'est que ça ne va pas. Elle réagit ainsi depuis que je suis arrivé, et ça commence à me taper sur le système. Elle m'en veut, ça, je l'ai bien compris. Il est donc temps de crever l'abcès pour repartir sur de bonnes bases.

— Joy, s'te plait, tu vas faire la tête longtemps ?

— Oui.

— Tout ça parce que j'ai refusé de grignoter un bout avec vous à mon arrivée ?

Elle se tourne vers moi et pose ses mains sur ses hanches recouvertes d'un bas de pyjama aussi ridicule que le haut. Ils sont bleu turquoise avec des canards jaune poussin.

— Tu en parles comme si ce n'était rien.

Son ton autoritaire ne va pas avec sa tenue. J'ai du mal à la prendre au sérieux. Pourtant, elle me fusille bel et bien du regard.

Ma bonne étoileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant