Chronique de Sata: Une affaire de famille

Chapitre 3

Chapitre 3

Le premier reflex que j'ai eu a été de l'appeler pour lui demander qu'est-ce que c'était tout cet argent ou s'il s'était trompé.
J'ai sorti mon portable de mon sac et j'ai cherché le numéro de Yankhoba que j'avais enregistré il y a juste quelques minutes.
Une fois le numéro retrouvé, j'ai appuyé sur le bouton d'appel attendant qu'il décroche.

-Allô.
-Allô c'est Sata.
-Je sais j'ai enregistré le numéro.
-Euh d'accord. En fait, je t'appelle parce que j'ai ouvert l'enveloppe et j'ai été surprise de voir son contenu.
-C'est juste de l'argent.
-Oui mais beaucoup d'argent.
-Pas assez pour toi. Tu mérites même plus.

J'avoue que ce que j'avais entendu m'avait quand même flattée mais comment pouvait-on donner autant d'argent à quelqu'un que l'on venait de voir ?

-Je ne sais pas si je peux accepter.
-C'est un cadeau et je vais pas le reprendre. Et même ce n'est pas comme si tu m'avais forcé à te le donner. J'aimerai beaucoup qu'on se revoie.
-Se revoir ?
-Oui. Je peux t'inviter quelque part. Où tu veux ?
-D'accord. Je te rappelle.

J'avais dit cette dernière phrase avant de raccrocher aussi vite que possible.
Je me suis changée vite fait et je suis allé à l'école pour faire mon cours avant d'être en retard.

********

Durant le cours j'avais du mal à me concentrer comme d'habitude quand on a une sacrée nouvelle à annoncer, on ne pense qu'à ça.
A l'heure de pause, les copines et moi sommes allées à la buvette pour nous acheter de quoi manger, j'en ai profité pour leur parler de ma rencontre de ce matin.
Je suis au moins contente qu'elles sont aussi choquées que moi je l'étais. Pour peu, elles m'auraient pris pour une menteuse mais elles savent qu'elles peuvent le faire confiance et que je n'ai aucune raison de leur mentir.

-Et lui il t'a donné ça comme ça ??? Questionna Absa.
-Oui mais je l'ai appelé pour lui demander et il m'a dit que je méritais plus.
-Doyna war. Donner une telle somme comme ça malgré ces temps durs...S'exprima Toulaye.
-C'est ce qui a fait que son geste m'a plus surpris.
-Puisqu'il te l'a donné et que tu ne lui as rien demandé, consomme bien et n'oublie pas tes copines...Sourit Absa.
-Je vous oublie jamais.
-Comment va Badou ??? Demanda Toulaye.
-Il va bien.
-Il est toujours aussi impoli ???Dit Absa.
-Badou dé est comme il est. Il est pas impoli sakh c'est juste qu'il est un peu compliqué.
-Un peu compliqué ? Très compliqué kay...Surenchérit Absa. De toute façon, Badou et elle n'ont jamais été les meilleurs amis du monde.

Sachant qu'Absa allait dire de Badou quelque chose que je n'avais pas envie d'entendre, je changeais de sujet en parlant du devoir de français qui nous attendait le lendemain.

*******
Les jours se passaient mais se ressemblaient. J'ai reçu pas mal d'appels de Yankhoba m'invitant à sortir, effectivement je déclinais tant que je le pouvais. J'étais pas à sa merci simplement parce qu'il m'avait offert un million trop facilement, je ne savais même pas comment il avait fait pour les avoir. A part qu'il est l'ami de tonton Mory, je ne savais rien de lui.
Je trouvais déjà qu'il était un peu trop âgé pour moi. Si je ne connaissais pas sa date de naissance, je savais qu'il avait au moins le double de mon âge. Ce qu'il voulait de moi était simple et j'étais pas sûre de pouvoir de lui donner.
En plus j'étais avec Badou et j'étais heureuse avec lui. Il l'avait son caractère tranchant mais je savais comment gérer. Par ailleurs, on devait se voir aujourd'hui. Il a prévu de m'amener à la plage en amoureux. J'étais bien avec lui et rien ne pouvais changer.

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Comme chacun de mes rendez-vous avec Badou, je me suis habillée aussi chic que possible.
J'ai fini il y a un moment et j'attendais qu'il arrive.
Comme toujours quand il venait me prendre, il entrait dans la maison pour saluer ma famille et rester un peu pour discuter.
Après quelques salamalek, nous avons rejoint sa voiture direction la plage.
Il a mis une chanson de Youssou Ndour et nous avons commencé à chantonner à fond. Avec lui, c'était toujours pareil. J'avais tout le temps l'impression que nous nous isolions du reste du monde.