Chapitre 9

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Chapitre 9

Effectivement Badou m'avait laissé tomber. C'était pas des paroles en l'air. Il en avait vraiment fini avec moi. C'état sérieux pour lui. Il répondait pas à mes messages et ne voulait rien savoir. Moi non plus j'osais aller voir qui que ce soit pour lui demander de faire une intervention. Carle faire m'obligerait à dire ce qui s'est passé et je ne pouvais parler de la grossesse.
De l'autre côté Yankhoba était toujours là. Après tout ce temps face au mutisme de Badou, je pensais que c'était fini pour de bon alors j'ai recommencé à fréquenter Yankhoba et il m'a offert une voiture. J'ai passé mon permis et je pouvais conduire moi-même.
J'étais avec Yankhoba mais ni lui, ni ses cadeaux ne pouvaient combler le vide laissé par Badou.
C'est pour cela que j'ai changé ma photo de profil facebook. J'avais mis une de ses images qui parlait d'elle-même avec des écritures dessus. Je voulais montrer le vide qui était dans ma vie.
Comme je l'espérais, Badou l'a vu et m'a envoyé un message.

« J'ai vu ta photo, c'est de moi que tu parles. »
J'ai répondu que bien que bien sûr parce qu'il me manquait. Il m'a répondu.

« Tu me manques encore plus mais je t'en veux encore. Et je sais que si on recommence, je pourrais faire choses regrettables car je manifesterai mon mécontentement. »
« Balma ak (Pardonne-moi) »

Il m' a dit qu'il me pardonnait. Et on sait vu le soir même.
On a recommencé à sortir ensemble et j'avais un autre problème, à savoir rompre avec Yankhoba.
Je n'avais aucune idée de comment faire, il me faisait pitié et en plus il m'avait offert une voiture et c'était pas rien.
Un autre problème était la voiture. Je savais que dès Badou allait être au courant ce sera la rupture direct. Il fallait que je lui cache son existence. Chaque soir avant qu'il ne vienne chez moi, je garais la voiture au parking, je ne pouvais la laisser à son emplacement habituel.
*******

Si j'avais pas rompu à nouveau avec Yankhoba ce que je lui faisais n'était pas anodin. Je n'avais aucun temps à le consacrer et je le minimisais. Je m'occupais pas de lui et ce qu'il faisait m'étais égal.
Une guerre mystique avait éclaté dans ma vie.
Je suis allée avec Badou pour voir un marabout rien que pour faire en sorte que Yankhoba me laisse tranquille. Mais il fallait le dire Yankhoba était mystiquement blindé.
Un jour avec Badou on est allé voir son ami et marabout Abdourahmane. Quand on est rentré il était 4h du matin. Quand Badou m'a déposé, Yankhoba m'attendait devant la porte. Je suis descendue de la voiture et Badou est parti.
Je suis rentrée dans la maison avant de sortir et parler à Yankhoba.

-Qu'y a-t-il ? Qu'est-ce que tu veux ? Tu peux pas juste me foutre la paix.
-Sata mane guay dieunder gor. (Tu laisses un mec se mettre entre nous.)
-Vas te faire foutre!!!

Je l'ai laissé planter là et je suis rentrée.
Badou m'a appelé pour me demander s'il est parti. Il m'a demandé d'être prudente.

*******

Si ma relation avec Badou allait bon train, trop de personnes s'étaient immiscées dans la relation et parfois ça n'allait pas du tout. Sa famille et ses amis s'étaient liguées contre nous. Sa mère m'en voulait toujours parce que pour l'argent qu'il m'a donné pour le terrain mais aussi de l'appartement que Badou s'était trouvé. Elle disait que je voulais l'éloigner de son fils. Elle lui disait que je lui faisais faire des dépenses inutiles alors qu'il ne m'avait même pas épousé. Elle lui a imposé qu'il revienne chez elle et Badou l'a mal pris et s'est fâché contre elle. Il a déménagé à son appartement. J'aimais pas la situation alors j'ai fait tout pour qu'il se réconcilie avec sa mère.
Badou m'a parlé d'une dame, une amie de sa mère et m'a amené chez elle pour qu'on fasse connaissance. Il a vécu chez la dame quand il était jeune. Dans la maison de la dame, je me sentais mal à l'aise.
J'ai dit à Badou que s'il considère que cette femme comme sa mère, moi je sentais que la dame ne m'appréciait pas. Badou s'est fâché et m'a fait savoir que cette dame avait plus fait pour lui que sa propre mère que je n'avais pas le droit de tenir de pareils propos. Je lui ai dit alors, le temps nous dira si je me suis trompée ou pas. Au fur et à mesure, Badou ne voulait plus m'amener chez la dame. Si j'étais dans sa voiture au moment il devait aller chez elle, il me laissait dans la voiture et s'y rendait seul.
Un jour, on s'est réconcilié après une énième dispute. On était allé faire les boutiques et durant le chemin du retour il m'a dit :

Chronique de Sata: Une affaire de familleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant