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Malheureusement, un soir, je ne fus pas épargnée du fond de la toile. Je savais que maman, tata et ses copines préparaient un texte pour que l'on obtienne un certain « statut de réfugié ». Mais j'entendis des voix qui montèrent petit à petit, de plus en plus, jusqu'à devenir des cris, des hurlements, et enfin, une porte qui fut ouverte par tata, qui ne fut pas refermée, du papier mis en miette se retrouva dans la poubelle jaune, et deux portes se refermèrent, l'une sur tata et l'autre sur ses copines, parties. Ce papier mis en miette, c'était l'ébauche du statut de réfugiée et, la personne qui restait assise dans le salon, seule, laissant des larmes discrètes couler sur ses joues et, calmant sa respiration et ses toux de peur de me réveiller, c'était maman. Maman qui pleurait et qui pensait que je dormais. Maman qui accablée par la complexité et la difficulté de la situation dans laquelle on se trouvait pleurait sur un clip-clac rouge, dans un salon aux murs jaunes, à l'intérieur d'un vieil immeuble gris, à côté du bois de Vincennes, près d'une ville appelée Paris, dans un autre pays...

Le lendemain, on partait, on tournait au tournant, on changeait encore une fois notre route. Une route qui paraissait très longue vue de là où on était.


Maman et MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant