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Un jeune homme d'une vingtaine d'année nous accompagna dans sa petite camionnette à notre nouvel immeuble. Il nous déposa là, avec les clés et nous laissa découvrir seules. Au troisième étage, il y avait une sonnette ; on sonna. La porte s'ouvrit sur deux adolescentes et leur mère, russes, et, un couple d'indiens. En fait, nous nous trouvions dans un appartement à trois chambres et chaque famille avait une chambre. Nous étions la nouvelle famille et qui avait pour rôle de combler le vide de la pièce au fond du couloir.

Anastasia et Belkhi passaient leur temps à découper des papillons de couleurs que l'on retrouvait ensuite sur les murs de la salle de bain pendant que notre voisine indienne attendait son mari en réajustant sans arrêt le point rouge sur son front devant son long miroir. Maman, quand à elle, s'était achetée un petit lecteur de CD noir qui crachait tous les soirs les mêmes mots. Pendant ce temps, moi, je gagnais des concours de billes à l'école d'en face et j'apprenais à lire.

[...]

Je me trouvais avec maman dans le bureau d'Isaline qui portait un tee-shirt noir lequel ayant pour message  « Il faut protéger les réfugiés ». Je compris donc que l'on était réfugiés. Oui, maman avait obtenu le statut de réfugié. On n'était plus demandeurs d'asile, mais réfugiés politique et le plus important, pour moi qui ne comprenais pas grand chose à tous ces étiquettes qu'on nous collait sur le dos: je retrouvais le sourire sur le visage de maman!


Maman et MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant