CHAPITRES 40 à 42

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                                                                                   CHAPITRE 40

Un filet de sueur chaude dégoulina le long du dos de Nicovic qui réajusta son protège-tête. Sur les conseils d'Uran, il avait découpé un bout de tissu dans une couverture et se l'était enroulé sur le crâne pour se protéger des insolations, à la manière des peuples du désert. Le voleur ne soupçonnait pas que des gens puissent choisir de vivre dans un endroit pareil avant qu'Uran ne leur parle des tribus Cham'lek qui parcouraient tout le nord-est du Désert de Roches. Après deux jours de voyage, il était prêt à traiter de fou quiconque pouvait choisir de vivre dans cet enfer brûlant.

Ils ne faisaient qu'avancer en direction de la source, croisant quelques rares touffes d'herbes jaunâtres qui poussaient dans les petits recoins d'ombres et les escarpements rocheux.

Nicovic porta sa gourde à sa bouche pâteuse et poussa un soupir de dépit en ne sentant que l'embout de métal brûlant entre ses lèvres desséchées. Il n'avait plus la moindre goutte d'eau à boire mais heureusement, ils devaient atteindre la source dans la matinée. Plus que quelques petites heures et ils pourraient se reposer et boire tout leur soûl.

Il passa la main sur l'encolure de son cheval. La pauvre bête lui faisait pitié. Elle respirait difficilement et sa longue langue rosâtre pendait mollement de sa gueule. L'animal n'avait même plus la force d'agiter la queue pour chasser les mouches qui le harcelait. Le voleur se félicita d'en être descendu, même s'il avait un peu plus soif à chaque pas.

Il regarda Baurus, quelques mètres devant lui, qui marchait également aux côtés de son cheval et secoua la tête. Comment pouvait-il supporter sa cotte de maille par cette température ? De la même façon, Cypher avait insisté pour garder sur lui son vieux manteau de cuir fatigué.

Malgré les conseils, les avertissements puis les remontrances d'Uran, qui leur avait expliqué qu'ils risquaient de mourir de déshydratation avant d'arriver à la source, aucun des deux n'avait cédé et l'exploratrice les avait laissés n'en faire qu'à leur tête.

Soudain, un hurlement aigu s'éleva du sud-est mais Uran leur fit signe de continuer.

-C'est un Frath. Nous arrivons sur leur territoire. À partir de maintenant on fait le moins de bruit possible et on se dépêche. Plus tôt nous aurons fait le plein d'eau et quitté le secteur et mieux ça vaudra.

L'exploratrice, qui était en tête de leur colonne, accéléra la cadence et Nicovic força l'allure pour rattraper Baurus.

-Tu crois qu'il nous a repérés ? demanda Nicovic au guerrier.

-Je ne sais pas. Espérons que non...

Après une petite heure de marche sans autre incident, ils arrivèrent devant un chemin qui s'enfonçait dans le sol de pierre rouge. Uran pénétra sans hésiter dans le passage et Nicovic poussa un soupir de soulagement en s'y engageant à son tour.

La petite route s'enfonçait entre deux falaises de pierres et une bouffée de fraîcheur frappa délicieusement le voleur. Le groupe avançait à présent au fond d'un petit canyon et la température y était bien plus supportable.

Après une vingtaine de minutes, Uran lâcha un juron tellement vulgaire que même Nicovic, qui passait son temps en compagnie des pires gredins d'Angarda, ne le connaissait pas.

-Qu'est-ce qui se passe ? demanda Cypher.

-La source... se contenta de dire d'une voix blanche la jeune femme rousse en désignant la paroi de la falaise à une trentaine de mètres sur leur gauche

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 28, 2017 ⏰

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RUNES - Livre 1 : La couleur de la trahisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant