Snuff movie

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Avez-vous déjà eu de la peine pour une victime d'un film d'horreur?

Si oui, vous pouvez toujours vous rassurez en vous disant « ce n'est qu'un film, de pures et simples acteurs jouant la comédie ». Malheureusement, cette phrase ne s'applique pas pour tout.

Il existe des vidéos de meurtres réels. Ces vidéos sont appelées Snuff Movie.

Le snuff movie est un film généralement pornographique qui met en scène la torture et le meurtre d'une ou plusieurs personnes. Dans ces films clandestins, la victime n'est pas un acteur mais une personne véritablement assassinée.

L'origine du mot vient de l'anglais to snuff out qui signifie « mourir ».

Ce genre de film circulerait dans un circuit fermé de riches amateurs de crimes où les cassettes s'achèteraient à prix d'or.

Les rumeurs sur l'existence des snuff movies existent depuis les années 1970, ces films restent toutefois considérés comme une légende urbaine. Le débat sur les snuff movies pose aussi la question de la fascination de l'Homme pour la violence réelle.

Avec Internet, la tendance est au développement de la diffusion de ce genre de films. Sur la toile circulent des vidéos montrant des mises à mort ou tortures en temps de guerre ou de guérilla, des lynchages, des morts violentes par accident, etc.

D'après un article du journal anglais The Observer, les autorités russes ont, en l'an 2000, procédé à l'arrestation du Russe Dmitri Vladimirovich Kuznetsov, 30 ans, réalisateur de vidéos de type snuff où l'on voyait le viol, la torture et le meurtre réels d'enfants. Toujours d'après l'article, l'enquête montre que l'individu écoulait à prix d'or sa production dans des pays comme la Grande-Bretagne ou l'Italie à destination d'une clientèle sadique et pédophile.

Toutefois, en définitive, la justice russe ne semble pas avoir retenu contre lui la qualification de meurtre : Kuznetov semble avoir été condamné à 3 ans de prison pour production et distribution de pornographie infantile.

Dans les années 1970, un certain courant cinématographique était à la recherche d'un réalisme le plus cru possible dans la violence et la mort. Entre autres, plusieurs réalisateurs italiens ont mis en scène des récits de cannibalisme dans quelques films relativement célèbres : Cannibal Holocaust, Le Dernier Monde Cannibale, Mondo Cane, etc.

Ces films ont fait scandale, des rumeurs accusant certains réalisateurs d'avoir été trop loin en filmant des mises à mort réelles d'animaux ou d'être humains ou même en les provoquant. Ces derniers s'en sont défendus, évoquant la seule qualité de leurs effets spéciaux.

En 1976, Carter Stevens décida de rajouter une scène choc au film méconnu de Michael Findlay, The Slaughter, que Stevens renommera Snuff. Cette scène avait pour but de faire croire au spectateur que le pseudo-scénariste du film Snuff violait une des actrices du film The Slaughter avant de la tuer de manière très barbare. Cette scène créa une polémique gigantesque qui déboucha sur des enquêtes policières. La légende du snuff movie était née.

Cannibal Holocaust (1980) de Ruggero Deodato présente des scènes de meurtres d'animaux et humains d'une rare violence, mais également le viol d'une femme que l'on verra par la suite empalée. La barbarie animale fut cependant avérée.

La série de films japonais Guinea Pig d'Hideshi Hino, notamment le premier opus (Devil's Experiment) et le second (Flowers of Flesh and Blood), crée la polémique en embrouillant volontairement le spectateur. L'aspect du film est si réaliste qu'il laisse croire au spectateur qu'il regarde d'authentiques snuff movies, bien que tout soit factice.

Si le snuff movie tel que représenté par l'imaginaire collectif semble plus appartenir à la légende qu'à une réalité tangible, les agressions et les meurtres filmés existent effectivement.

En 2004 et 2005, certains de ces films ont beaucoup fait parler d'eux car ils ont collé à l'actualité : il s'agit des vidéos diffusés par des groupuscules extrémistes et montrant la décapitation d'otages, notamment américains, après la seconde guerre d'Irak.

Le « dépeceur de Montréal », Luka Magnotta, a beau avoir été arrêté lundi 4 juin 2012, la vidéo du meurtre qu'il a commis dans son appartement continue de circuler sur internet. D'abord diffusée sur TheYNC.com, cette vidéo s'est rapidement retrouvée sur d'autres sites internet trash, comme BestGore.com. Ce dernier a publié mardi une note expliquant que Magnotta avait été arrêté, et que le site était saturé de connexions depuis quelques jours, d'où un ralentissement des téléchargements. « Ne m'en veuillez pas, je cherche une solution », explique Mark, gérant de BestGore.com, qui n'a nullement envie de retirer cette vidéo à succès.

A nouveau dans la lumière avec l'affaire Magnotta, les snuff movies n'ont en fait jamais vraiment disparu de la circulation. Certes, les précurseurs n'ont plus autant la cote : Ogrish.com n'est plus en activité, et Rotten.com a fait son temps. Mais il est toujours très facile d'avoir accès à ce genre de vidéos.

D'abord, parce que certaines ont un rapport direct avec l'actualité. La décapitation du journaliste américain Daniel Pearl en 2002, par exemple, est facilement téléchargeable, tout comme de nombreuses vidéos de pendaisons en Iran ou en Afghanistan... Sans parler des exécutions liées au trafic de drogue au Mexique, véritable outil de terreur - et de communication - des différents cartels. Ainsi, ces derniers jours, si la vidéo de Magnotta a comptabilisé plus de 600 000 vues sur DocumentingReality.com, celle d'une décapitation à Mexico a attiré près de 18 000 visiteurs.

Le journaliste américain Daniel Pearl a été pris en otage en 2002 par des membres d'Al-Qaïda au Pakistan. La vidéo de sa décapitation, le 1er février 2002, est toujours disponible sur internet.

Ensuite, parce que les moyens de filmer, de diffuser et de partager les vidéos sont un jeu d'enfant. Dans les années 1980, certaines cassettes de snuff movies ont pu circuler sous le manteau, mais ce procédé avait ses limites. Avec l'arrivée des caméras numériques, du peer-to-peer et des sites communautaires, tout le monde peut avoir accès aux images les plus violentes.

Certains films sont même devenus des « classiques », comme 3 Guys - 1 Hammer (« Trois hommes et un marteau »), qui montre le meurtre ultra-violent d'un Ukrainien à Dnipropetrovsk. Les auteurs de cette tuerie, également responsables d'une vingtaine d'autres meurtres, ont fini par être arrêtés, rappelle Le Post.fr. Mais là encore, la vidéo reste disponible. Certains extraits ont même été transformés en .gif animés.

Si les raisons de la consommation de tels films ou images ont quelques ressemblances avec celles qu'on prête aux consommateurs de snuff movies (fascination pour la violence et la mort, pulsion de destruction, voire de perversion dans certains cas), leur production n'obéit pas à la même logique. Dans le snuff movie tel qu'il est défini, la mise à mort elle-même n'a pour objectif que l'excitation morbide voire sexuelle qu'elle peut engendrer et donc par derrière le profit financier que peut apporter un tel matériel. Dans ces autres types de films, les mises à mort ont d'autres raisons (guerre, idéologie, extrémisme religieux, haine et colère d'une foule, etc.) et leur captation est souvent fortuite ou bien effectuée également pour des raisons idéologiques (frapper l'opinion publique, etc.).

Folklores, épouvantes et légendes urbaines Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant