« J'ai longtemps hésité avant de parler de ce qu'il m'était arrivé, en 2008, alors que je n'avais que 6 ans.
Cet évènement ne m'a pas traumatisé : J'étais trop jeune pour m'en rendre compte. Mais cela a détruit ma famille de l'intérieur.
Je me rend compte maintenant. J'aurais simplement dû être terrifiée.
J'étais en CE1 depuis peu. C'était le mois de Novembre, il faisait froid, et j'étais chez moi. Je me rappelle très bien de ce moment : J'étais sur le canapé, devant ma télé, dans mon appartement au rez-de-jardin.
Le salon était grand, et il y avait deux "parties" dans la même pièce : la salle à manger, avec la table et les meubles de vaisselle, qui se trouvaient au fond de la pièce à côté d'une grande fenêtre donnant directement sur la rue, et le salon qui était devant la porte d'entrée, avec le bureau, la télévision et le canapé.
J'étais donc assise sur ce dernier, et je zappais sur la chaîne "Gulli", comme tout bon enfant de 6 ans. Ma mère était dans la cuisine, plus loin, elle préparait à manger. ça sentait bon le rôti de porc, sa spécialité. à côté de moi, il y avait mon père, qui travaillait sur l'ordinateur familial.
Mon chien était quant à lui allongé sur le sol,et dormait paisiblement au pied du canapé, silencieux. C'était un grand chien, un labrador au poil couleur sable, qui vivait encore avec nous jusqu'à la fin de l'histoire.
Je me rappelle que mon chien s'était soudainement interrompu de sa sieste en levant la tête. Il avait commencé à aboyer très fort auprès du téléphone fixe qui se trouvait sur l'ordinateur après s'être relevé en bondissant sur ses pattes, tout en restant à une certaine distance.
Moi, bonne enfant que j'étais, je me suis bouchée les oreilles car je n'arrivais plus à écouter mon dessin animé. Mon père, lui, s'est levé de la chaise où il travaillait avant d'hurler à mon chien de se taire. Ce dernier commençait à grogner en jappant, toujours concentré sur le téléphone, il semblait méfiant, pétrifié, mais furieux en même temps. Mon père l'avait finalement attrapé par le collier avant de le traîner jusqu'au jardin qui était accessible depuis la porte-fenêtre de ma cuisine.
Je l'ai entendu discuter un instant avec ma mère, il disait qu'il en avait marre du chien, mais ma mère tentait de le calmer en lui disant qu'au fond, il était un bon compagnon de route.
Le téléphone avait sonné, soudainement. Mon père s'était brusquement retourné, je le voyais depuis mon canapé, et il s'était approché d'un air curieux.
Il a décroché l'appareil. Je regardais la scène. Il l'a porté à son oreille. "allo ?"
Il resta un instant comme ça, regardant le téléphone de temps en temps, avant de reposer l'appareil sur son socle. Il avait dit que ça brouillait, tout simplement, avant qu'il ne se rassoit devant l'ordinateur.
Tout redevenait calme, et je me concentrais de nouveau sur la télé.
C'est alors que ma mère a commencé à hurler, littéralement, jusqu'à exploser les tympans. Pensant qu'elle s'était fait mal, mon père a sauté de la chaise et a couru jusqu'à la cuisine pour voir ce qu'il se passait. Je me rappelle de la voix terrorisée de ma mère qui n'arrivait pas à formuler un mot.
Curieuse, je me suis levée pour aller voir ce qu'il se passait.
Mon père m'a alors crié de ne pas m'approcher et de rester dans le salon. Lui aussi semblait avoir peur, c'était très surprenant étant donné qu'il n'était pas le genre d'homme à craindre les couloirs sombres ou les gros insectes, bien au contraire.
Ma nature de petite fille m'a dit de continuer mon chemin jusque dans la cuisine. C'est là que je le vis, le vieux monsieur.
C'était un homme au teint morbide. Croyez moi ou non, mais ma mère m'avait assurée plus tard qu'il était apparu comme ça, dans son dos, sans qu'elle ne le vois.
L'homme avait la peau pâle et décomposée. On pouvait voir des lambeaux déchirés, des morceaux d'os qui transparaissaient, et les vers qui fourmillaient dans ses orbites vides.
Il avait une corde au cou, attaché au lampadaire du plafond, juste devant le four où ma mère devait se tenir.
Je ne me rendais pas compte à l'époque, oui, mais c'était une vision d'horreur.
Mon père a alors attrapé nos deux mains, et il nous a fait sortir par le jardin qui donnait directement sur le garage ouvert. On a couru dehors en criant pour alerter les voisins. Ma mère, elle, était toujours chamboulée et n'arrivait plus à parler.
Rapidement, les voisins d'en haut sont arrivés, et sont rentrés à l'intérieur de l'appartement avec mon père pendant que moi et ma mère restions à l'intérieur.
Mais le corps n'était plus là.
Nous sommes allés voir un psychologue, en famille, mais il a jugé que nous étions tous sains d'esprits. "ça doit être une hallucination dû à un gaz polluant, ou de la nourriture gâtée" a-t-il conclu.
Mais les phénomènes ne se sont pas arrêtés là, au contraire.
La nuit, des bruits de pas pouvaient s'entendre dans toute la maison. Je n'arrivais plus à dormir, et j'étais terrifiée en voyant des ombres marcher dans les couloirs, des dessins se créer sur les murs, des meubles bouger de quelques centimètres tous seuls, la télé qui se brouillait, s'allumait, faisait la neige en se lamentant par des gémissements lugubres.
Mes parents ne voulaient pas déménager, ils taisaient l'affaire, si bien que personne ne sortait plus. Ils m'obligaient à rester à la maison, et on arrêtés l'école juste pour cela (me causant des lacunes plus tard dans le travail). Je ne sais pas comment ils ont fait, mais ils avaient réussis à faire en sorte que plus personne ne rentre ou ne sorte de la maison.
Maintenant, on était janvier. Plus personne n'arrivait à fermer l'oeil, la nuit. Au départ, c'était des petits bruits, des grincements, mais maintenant tout est devenu plus violent.
Chaque soir, je pleurais en suppliant mes parents de partir, mais ils me disaient que ce qu'il arrivait était mérité, que nous étions punis. Punis pour quoi ? Je ne le savais pas, mais ils agissaient tous deux bizarrement, tout le temps.
Mon père devenait violent, lui aussi, en plus d'être irrité par les choses étranges qui se passaient. Il frappait les murs et les meubles, restait cloîtré sur lui-même, n'avait plus de contact avec moi ou ma mère.
Ce ne fut qu'au bout de 3 mois que les forces de l'ordre arrivèrent devant la porte. Mon père refusait de les laisser entrer, alors ils ont pris un bélier et on détruit la porte d'entrée. En rentrant, ils se sont rendus compte de l'état minable de l'endroit : tout était fracassé. Les murs, les objets, la table, la télé, tous les appareils électroniques étaient explosés contre le sol.
Mon père répétait que "la maison" ne voulait pas qu'ils soient là. Et il avait raison.
Je me rappelle de ce jour terrible où j'ai vu des hommes mourir sous mes yeux, écrasés sous des bibliothèques, poignardés par des couteaux flottant dans les airs, une véritable tuerie surnaturelle.
Ma mère m'avait attrapée par la main alors que la porte était encore grande ouverte, et nous nous sommes enfuies avant que je n'ai le temps de comprendre la situation.
Plus tard, l'affaire fût étouffée pour ne pas qu'il y ai de panique générale. Mes parents divorcèrent alors que ma mère sombrait dans la dépression, et je fus moi-même placée dans une famille d'accueil. L'immeuble entier fût rasé par la ville elle-même, et je n'ai plus de nouvelles de tout cela depuis.
Je ne compte donner ni mon nom, ni mon adresse ou ma ville, mais aujourd'hui j'offre mon témoignage aux gens qui vivent des situations paranormales et terrorisantes. Sachez que vous n'êtes pas les seuls. Les esprits sont réels, et vous n'avez pas à vous cacher de peur qu'on vous prenne pour des fous, à moins que vous ne souhaitiez vous détruire vous-même.
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Folklores, épouvantes et légendes urbaines Tome 1
HorrorRecueil d'histoires d'horreur, de légendes urbaines, de creepypasta... Ceci est le premier tome de la trilogie Folklores, épouvantes et légendes urbaines. Histoires prises sur Internet. Bonne lecture et surtout...ne lisez pas la nuit.