Voilà, j'espère que ce nouveau chapitre vous plaira, un petit clin d'oeil à une lectrice qui a aimé mon premier chapitre et m'a donnée l'idée de mon dialogue à la fin du chapitre, elle se reconnaîtra, merci.
Avant de partir pour la réserve, je décidais de me renseigner sur la famille Forsyte.
Jefferson, et Emma Forsyte avaient cinq fils et deux filles, ils vivaient tous en communauté dans la reserve naturelle de Hawkscreek, Jefferson était un promoteur immobilier, il avait fait fortune, et avait acheté cette immense propriété dans laquelle sa famille et lui s'étaient retirés.D'après les habitants de Bordertime, les Forsyte étaient peu sociables, et ne supportaient pas les intrus.
J'espérais qu'ils ne se montreraient pas trop désagréables avec moi.
Je roulais jusqu'à une barrière.
Un panneau indiquait Hawkscreek, un autre disait interdiction d'entrée, propriété privée.
Hum, je pris le temps de la réflexion, un grillage de trois mètres de haut se dressait de chaque côté de la barrière.
Bon. Je n'avais pas le choix, je sautais la barrière, et sac au dos, je m'enfoncais dans la reserve.
Je n'eus pas à aller très loin.
Une voiture surgit devant moi, un range rover noir, flambant neuf. Deux hommes en sortirent, grands, dans les un mètre quatre vingt dix, bruns, musclés, mais sans exagération, plutôt beaux garçons, ils se ressemblaient beaucoup, sans doute des frères, ils portaient des lunettes de soleil, des jeans, des tee- shirts, et des Santiags. L'un d'eux portait même un stetson blanc. Ils devaient avoir une trentaine d'années.
Ils pointerent leurs fusils vers moi.
- Vous savez pas lire ?
Je les toisais.
- Si, pourquoi ?
- C'est une propriété privée !
- Je sais ! Mais je dois parler à Monsieur Jefferson Forsyte.
- Et qu'est-ce que tu lui veux ?
- Je veux juste lui parler !
- Il te connait ?
- Je ne pense pas.
- Comment tu t'appelles ?
- Mon nom ne vous diras rien. Je m'appelle Madison Garden.
- Ça ne nous dis toujours pas ce que tu veux à mon père.
Je soupirais. Ils commençaient sérieusement à m'agacer ses deux là.
- Je veux des renseignements sur une fille qui venait ici dans le temps, elle s'appelait Molly Joanson.
Un silence pesant s'installa quelques instants, preuve que j'avais fait mouche !
L'un d'eux, le plus grand s'approcha de moi, dans une attitude clairement menaçante.
- D'où tu connais Molly toi ?
Je lui montrais la photo.
Autant jouer carte sur table, et puis, j'étais allée trop loin pour me faire refouler maintenant.
- La gamine, dans ses bras, c'est moi
J'avais trois ans. Expliquai- Je.
Ils regardèrent la photo, en silence.
Puis, m'indiquant leur voiture, ils me demandèrent de monter avec eux.
D'habitude, je ne monte jamais en voiture avec des étrangers, mais d'habitude, on ne me menace pas avec un fusil de chasse.
Et puis il me fallait prendre des risques si je voulais des réponses.
Je montais donc à l'arrière du range.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que la remorque était très inconfortable. Les soubresauts de la voiture me secouaient. La route ressemblait plus à une piste de terre battue, pleines de trous,et de bosses, et elle semblait interminable. Pourtant, nous atteigniment une route goudronnée, bordée d'arbres, qui se terminait dans une vaste cours. Une immense et belle demeure aux colonnades blanches, dans le plus pur style plantation, se dressait, majestueuse. Et impressionnante.
L'un des deux hommes me tendit la main pour m'aider à descendre, je sautais souplement hors de la voiture. Ignorant la main tendue, je le vis sourire.
Je frottais mon jean couvert de poussière et suivit les deux hommes à l'intérieur.
Le hall était immense, un escalier en occupait le devant, nous bifurquames à sa droite.et entrèrent dans ce qui devait être un bureau.
Un homme âgé se tenait derrière un énorme bureau en bois, environ soixante dix ans, cheveux gris, peau burinee par une vie de labeur à l'extérieur, soigné,traits viriles et réguliers, des yeux verts brillants d'intelligence, une silhouette mince et musclée, malgré son âge, on devinait qu'il avait du être très séduisant.
Il leva un regard interrogateur vers les deux hommes.
- Pourquoi l'avez vous emmené ici ?
Pour toute réponse. Ils lui montrèrent la photo.
Il fronça les sourcils.
- Qu'est-ce que ça signifie ? Demanda t-il d'une voix grave ou perçait une émotion palpable.
Je lui repetais mon histoire.
- C'est impossible ! Murmura t-il, d'une voix presque inaudible.
- Tu crois que c'est elle ? Lui demanda l'un des deux hommes.
Jefferson Forsyte s'approcha. Il leva mon menton et plongea ses yeux dans les miens, sa main tremblait.
- Tu as ses yeux ! Me dit-il, une larme silencieuse roula sur sa joue, puis, il me lâcha et se rassit derrière son bureau.
- Ça pourrait être elle ! Admit-il. Mais il faut vérifier !
L'homme qui m'avait tendu la main, me tira un cheveux. Je protestais et il sourit.
- C'est pour le test Adn.
J'equarquillai les yeux, se pourrait-il ?
Je regardais Jefferson.
- Pourquoi ? Vous pensez que je pourrais être de votre famille ? Lui demandai-je dans un souffle.
- C'est possible ! Me Répondit-il.
D'une voix altérée par l'émotion. Il fit signe à mes accompagnateurs de sortir, et je restais seule avec lui.
Il m'indiqua un siège et je m'y assis, suspendue à ses paroles. Le coeur battant à tout rompre.
- Ma fille Serena, et mon gendre, Dylan.
Il me montra une photo sur laquelle un jeune couple posait. La femme me rappelait vaguement quelqu'un, j'étais sûre de l'avoir déjà vue quelque part.
Quand à l'homme, il était très beau, grand, mince et élancé, des cheveux noirs aux mèches rebelles, il souriait à la jeune femme près de lui, brune, des cheveux longs et boucles, un visage à l'ovale parfait, aux traits fins et réguliers, des yeux en amandes, un nez légèrement retroussé, des lèvres pleines, un menton volontaire, et sur la photo, elle arborait un sourire tendre.
- Ils sont morts, il y a quinze ans, d'après le rapport de police, un voleur s'est introduit chez eux et les as tués, ils avaient dû le surprendre.
- C'est horrible, je suis désolé, ça a dû être terrible pour vous ! Je compatis sincèrement. Je regardais la photo, ils avaient si heureux ! Quel monstre avaient pu mettre fin à un bonheur pareil ?
- Oui, ça l'a été, ça l'est toujours ! Mais le pire, c'est qu'ils avaient un enfant. Il m'observait à présent, et son regard semblait guetter une certaine réaction de ma part
- Une petite fille de trois ans.
Je retins ma respiration et le regardais, abasourdie, est-ce que... Sous entendait-il que je pourrais être...
Je refusais d'y penser, ce serait trop beau, trop incroyable, et s'il se trompait ? Si je n'étais pas... ? Si c'était une erreur ? Se serait trop dur ! Trop cruel d'y avoir cru, et de voir s'effondrer cet espoir.
- Elle s'appelait Selena, poursuivit-il, elle a disparu cette nuit là.
- Vous n'avez aucune idée de qui a pu l'enlever ? J'avais conscience que ma voix tremblait et n'était plus qu'un souffle.
- J'ai reçu un coup de fil, trois jours plus tard, elle disait s'appeler Molly Joanson, elle affirmait que l'enfant était avec elle, et qu'elle nous la ramènerait dans les prochains jours, mais...
Mon coeur manqua un battement.
- Mais elle est morte !
- Oui, et je n'ai jamais su ce qui était arrivé à ma petite fille.
- Mon dieu ! M'ecriai-je, mais alors, c'est moi, je veux dire je suis... Encore une fois, je reculais, incapable de prononcer des mots définitifs qui scelleraient mon destin.
- Si ce que tu dis est vrai, alors tu es peut être ma petite fille ! Le test nous le dira.
Je manquais m'évanouir, tant l'émotion était forte. Je me retins au bureau. Je tremblais de tous mes membres, les mots s'imprimaient lentement dans mon cerveau embrumé.
- Mon fis Josh va t'accompagner dans ta chambre, jusqu à ce qu'on ait les résultats, je souhaite que tu restes ici, dans cette maison.
Je me repris aussitôt.
- De quoi avez-vous peur ? Je recherche ma famille depuis tellement longtemps, vous ne croyez quand même pas que je vais m'enfuir alors que je suis si près de l'avoir trouvée ?
Il eut un sourire amère.
- Si tu savais combien de jeunes filles ont prétendu être Selena ! On est jamais assez prudent !
- Et si je ne suis pas elle ?
Son visage se durcit, il ne devait pas faire bon le contrarier.
-Alors, il me faudra vérifier si ton erreur est de bonne foi ou si tu cherchais à me tromper délibérément.
Je déglutis. Il y avait une menace à peine voilée derrière cette phrase
- Quel que soit le résultat du test, sachez que je suis de bonne foi ! Vous pouvez vérifier mes dires !
Je lui donnais alors le nom de l'assistante sociale de l'aide à l'enfance, le nom de Dracula et l'adresse de Rickerson.
Il les nota, et le dénommé Josh entra.
- Au fait, mademoiselle, vous êtes mon invitée, faites comme chez vous.
- Tant que je ne quitte pas cette maison ? Demandais-je.
Il ne prit pas la peine de répondre, mais c'était inutile.
- Au fait ! Ajoutais-je, je n'ai rien à me mettre ! Toutes mes affaires sont restées au motel.
- On vous prêtera ce qu'il faut ! Répondit-il d'une voix lasse.
Je quittais la pièce, pensive. Des tableaux représentant des scènes de chasses étaient accrochés aux murs en pierre.
Je suivis Josh, docilement, les pensées se bousculaient dans ma tête.
Nous montames l'escalier jusqu à l'étage, un long couloir recouvert de boiserie et des portes, beaucoup de portes. Il en ouvrit une et s'effaca pour me laisser entrer.
La chambre était somptueuse, un grand lit à baldaquin en occupait presque tout l'espace, des tapis orientaux aux teintes bleues assorties aux rideaux, étaient posés de chaque côté, et un troisième, rond celui là était posé devant une commode en bois précieux, elle devait valoir une fortune ! Une télévision, dernier cri trônait dessus.
Au pieds du lit, un coffre ancien, aux moulures dorées, donnait à la chambre un aspect un peu vieillot.
Des tableaux montraient des scènes bucoliques.
De grandes fenêtres donnaient sur un parc fleuri aux couleurs éclatantes, dans un petit étang, deux sygnes blancs évoluaient gracieusement, un petit pont de bois le traversait. Il était abrité par un immense saule pleureur.
- le dressing est là !
Il me montra une pièce, plus petite que la chambre, mais dans laquelle ma chambre de motel devait tenir toute entière. Des étagères, des penderies regorgeant de vêtements de marques et de haute couture y étaient entreposés. Ils étaient à ma taille
Comme je m'en étonnais, Josh, le jeune homme qui m'avait tendu la main pour m'aider à sortir de la voiture, m'expliqua qu'il s'agissait de la chambre de sa soeur Savanna.
- Elle n'est pas là en ce moment, elle accompagne ma mère, à Colombia. Tu peux prendre ce que tu veux ! Au fait, je t'ai pas demandé, t'as peut être soif ou faim ?
J'avalais ma salive, j'avais la gorge sèche.
- Je veux bien quelque chose à boire.
- J'te fais monter un plateau.
- Oh et mes affaires ? Tu sais mon sac à dos ?
- Je te les amène, mais pour ton portable et ton PC faudra attendre.
Bein voyons ! J'avais l'impression d'être de retour à Rickerson.
Néanmoins, je me tus. A quoi bon protester ? Tiens voilà que je devenais raisonnable !
- Au fait, il y à une salle de bain, si tu veux te rafraîchir.
Il ouvrit une porte et je retins un waouh !
Une baignoire immense, une cabine de douche ultra moderne avec poste intégré, chouette, j'allais pouvoir écouter de la musique en me lavant !un lavabo double vasque, et une salle de bain en marbre ! Jamais de toute ma courte vie je n'avais vu un luxe pareil ! Josh ayant quitté la chambre, je choisis dans l'armoire un jean slim et un tee shirt vert émeraude au décolleté un peu trop audacieux pour moi, mais qui, il fallait le reconnaître, mettait mes formes en valeur.
Je me glissais sous la douche.
L'eau fraîche me fit un bien fou ! Je la laissais couler, épuisée par tant d'émotions, elle me revigorait.
Mes pensées se bousculaient, les interrogations tournaient et retournaient sans cesse dans ma pauvre tête.
Je sortis enfin, enveloppé d'un drap de bain à la blancheur éclatante et poussa un cri en découvrant un homme que je n'avais encore jamais vu dans la chambre. Il portait un plateau rempli de victuailles aux fumées alléchants, je me rendis compte que j'avais très faim.
- Bonjour.
Je le saluais brièvement.
- Moi c'est Ethan, Ethan Anderson, je suis un ami de la famille.
- Madison Garden.
Je grimaçais. Je détestais ce nom !
- Comme le Madison Square ? Pouffa t-il.
Je soupirais.
- Que voulez vous que je vous dise ? C'est là qu'ils m'ont trouvé !
- Non ! S'exclama t-il. Alors si ils vous avaient trouvé au pieds de la statue de la liberté ils vous auraient appelé Liberty Statue ? Non, c'est pas sérieux ?
Il riait ! J'avais envie de lui tordre le cou ! Comment osait-il se moquer de moi ! J'enrageais. En même temps, j'étais soulagée de voir que je n'avais pas perdu mon esprit combatif !
- C'est ça ! Moquez- vous, c'est tellement facile quand on voit le luxe dans lequel vous vivez, mais si vous aviez vécu dans des foyers d'accueil ou vous n'êtes qu'un numéro parmi d'autres ou on vous envoies dans des familles qui se fichent de vous comme d'une guigne du moment que vous faites pas de vagues et qu'ils empochent le fric de l'état, à vous demander si vous retrouverez un jour la trace de votre famille, pour leur demander en face pourquoi ils vous ont fait ça ! Vous rigolera un peu moins ! Voilà ! J'étais en rage ! Tout le surplus d'émotions contradictoires faisait surface et me submergeait. Il me fallait un exutoire, et ce grand dadais avec ses cheveux noirs en bataille, ses yeux trop bleus, son nez trop droit, ses lèvres fines, son sourire en coin, ses pommettes hautes, ses épaules larges, son tee shirt noir qui soulignait à merveille sa silhouette musclée mais mince, sa stature élancée et fière, ses longues jambes moulées dans un jean slim, et... Mais qu'est ce qui m'arrivait moi ? Jamais je n'avais regardé un homme de cette façon ! Bon, d'accord. J'avais eu quelques aventures, mais jamais encore je n'avais ressentis cette chaleur et ce désir pour un parfait inconnu qui en.plus se fichait de moi.
- Et là, du calme tigresse, mais c'est qu'elle mordrait !
Je lui envoyais un oreiller à la tête.
Il l'attrappa au vol et me le relança.
Il arqua ses sourcils et je fondis littéralement. Il était décidément beaucoup trop beau.
Je me calmais aussitôt et adoptais une autre tactique. Je pris un ton aristocratique.
- n'oubliez pas de revenir chercher le plateau mon brave, je ne voudrais pas que vous ayez des ennuis si vous l'oubliez.
Il fronça les sourcils, j'avais fait mouche
- Vous me prenez pour un domestique ?
Je souris intérieurement.
- Parce que vous n'en êtes pas un ? Demandais-je naïvement. Excusez-moi, mais comme vous m'avez apporté ce plateau, j'ai cru..
Un sourire moqueur se plaqua sur ses lèvres, creusant des fossettes sur ses joues.
- Et bien, est-ce qu'un domestique ferait ça ? Demanda t-il en tirant brutalement sur ma serviette, m'exposant à son regard dans ma nudite la plus absolue.
- Et bien ! Approuva t- Il. Voilà un geste que je ne regretterais pas !
Je le gifles de toutes mes forces. Sa joue portait à présent la marque de mes doigts.
Il porta la main à sa joue.
- Ça valait le coup ! Me nargua t-il. Dans un sourire moqueur que j'aurais as is sûrement trouvé adorable si je n'étais aussi en colère. J'attrapais de nouveau l'oreiller et le lui jetais, il esquivant et quitta la chambre en riant. J'étais hors de moi. Je claquais la porte et restait prostrée sur le lit, en proie à un trop plein d'émotion. Je m'habillais et m'enfondrais sur le lit, je m'enfoncais la tête sur l'oreiller et ne tardait pas à m'endormir. On etait pourtant au milieu de la journée..
VOUS LISEZ
A L OMBRE DE LA LUNE
ParanormalMadison, a 18 ans, abandonnée à l'age de trois ans, elle n'a qu'une obsession, retrouver sa famille et découvrir la raison de son abandon, mais ses recherches risquent de l'amener beaucoup plus loin qu'elle ne l'aurait voulu, et si les mythes n'en...