CHAPITRE 10 : ÉPILOGUE

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Partagé entre le stress, l'espoir et la lutte contre la déception, je faisais les cent pas. Mon estomac ainsi que ma gorge étaient noués, ça n'était vraiment pas agréable. En plus, j'étais exténué, il devait être midi en Italie et mon corps me faisait sentir le décalage horaire, je devais avoir un visage bien abîmé.


La ville de Santa Monica n'était pas encore réveillée et la vue sur le rooftop me permettait d'en témoigner. Seul le bruit du filtre de la piscine présente sur le toit me gardait un minimum éveillé. Ma montre indiquait 5h10 et à mesure que le temps passait, les chances que Maureen soit allée brûler ma lettre sans l'ouvrir et sans découvrir qu'il s'agissait d'un lieu de rendez-vous augmentaient. Je savais qu'elle me détestait pour l'avoir quittée sans même un seul mot de vive-voix mais j'espérais encore pouvoir un jour, me rattraper.Il était formellement interdit de se rendre sur le rooftop la nuit mais avec mon nom de famille, aussi maudit soit-il, je parvenais à contourner les interdictions.


Seul Alfeo était au courant de ma volonté de reparler à Maureen et je savais que le mariage était l'occasion pour, mais comme un con, je n'avais jamais osé l'aborder et avais préféré l'ignorer toute la journée, j'avais clairement un manque de courage dès que c'était à propos de Maureen.Accoudé à la rambarde du rooftop et admirant la vue, je sursautai légèrement en entendant un bruit d'eau. Quelle ne fut pas ma surprise, en me retournant, de voir Maureen qui s'asseyait au bord de la piscine, faisant tremper le bas de ses jambes dans l'eau. C'était d'autant plus perturbant qu'elle ne portait qu'un débardeur et un short de pyjama en soie, sans m'accorder un regard. Je me détachais de la rambarde et m'approchai de la piscine après avoir attrapé mon carnet sur la chaise longue.


- Un gars qui assurait la sécurité ne voulait pas me laisser passer sur le toit, j'ai dû leur dire que j'étais ta petite-amie. Un comble.


Elle avait dit ça en fixant l'eau et c'était clairement une pique. Une pique méritée, certes mais une pique quand même. Je ne répondis pas, m'approchai d'elle et déposais le carnet à ses côtés avant d'aller m'asseoir non pas à côté d'elle, qui était assise sur la largeur de la piscine, mais sur la longueur, après avoir retiré mes baskets et relevé le bas de mon jogging. J'avais eu le temps de me changer, passant du costume de témoin à une tenue bien plus confortable.Maureen regardait le carnet fermé posé à côté d'elle sans y toucher. J'espérais que rapidement, elle l'ouvrirait. En attendant je devais faire face à son regard froid et son attitude partagée entre distance et colère. Il fallait que je l'affronte pour de bon.


- Ce trip en Italie était vital pour moi. C'était une question de santé mentale, tout mon passé a été remué non-stop pendant des mois et les cicatrices se sont rouvertes. Il était important de m'éloigner de tout cela, de tout ce qui pouvait me rappeler cette histoire afin que je puisse guérir. Alors je sais bien qu'au niveau de la forme, j'ai pas bien fait les choses, j'aurai pas dû te quitter comme ça et j'en suis désolé car le but de tout cela était d'éviter de faire de toi un dommage collatéral mais ça a été inévitable. Comme je te l'ai écrit dans cette lettre, celle dont je n'ose plus prononcer le prénom était derrière tout ça et c'était un véritable coup de couteau dans le dos. J'avais besoin de recommencer à zéro.


Maureen avait enfin daigné m'accorder sa considération et ses yeux bleus me fixaient d'une expression qu'il était impossible de déchiffrer. J'étais certain qu'elle doutait de ma sincérité mais je décidais de continuer.

Break Me Free  [feat. J.D.B.]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant