8217 km - Larry Stylinson

Prologue

LOUIS

— Louis, chéri, tu es prêt ?

La voix de ma mère se fait entendre et je hoche vivement la tête bien qu'elle ne puisse pas me voir avant de descendre en courant, mon plus grand sac de sport sur l'épaule.

— Je suis prêt, je dis en arrivant devant elle, le souffle court.

Elle me fait un signe de tête et je viens me nicher dans ses bras.

— Tu vas tellement me manquer mon chéri, elle souffle.

— Maman, on n'est pas encore à l'aéroport, je rigole.

— Laisse-moi profiter de mon petit garçon.

— Ce n'est que neuf mois maman, et je t'appellerai, je dis en la serrant légèrement et lui tapotant le dos.

Elle marmonne un petit tu as intérêt, approuve en silence et je me recule.

Cet échange, c'est l'occasion d'une vie. Une fois majeur, je ne pourrais plus le faire, et de toute manière cela serait bien moins rentable ; à 17 ans, c'était le bon moment pour s'inscrire à un échange scolaire.

Je ne pars que neuf mois dans cette famille au Nevada, et puis il y a un autre garçon qui procède aussi à l'échange. Je ne sais pas d'où il vient, mais je suis sûr que l'occasion sera intéréssante autant pour lui que pour moi.

Faire un échange entre Doncaster et Henderson, ce n'est pas forcément le meilleur étant donné que l'anglais est la langue parlée ; mais je n'avais pas envie d'aller en Espagne ou je ne sais où. L'Amérique, c'est mon rêve ; et si je peux apprendre le mode de vie de l'endroit, c'est parfait.

Ce ne sont que neuf mois, de toute manière ; ma famille va me manquer, et mon lycée aussi, mais je ne pars pas pour toujours. Ma mère, elle, se comporte comme si je partais à la guerre.

— Allez mon ange, on va être en retard, elle dit en se dirigeant vers la porte. Il ne faudrait pas que tu rates ton vol. Tu as dit au revoir à tes sœurs ?

Je n'ai pas le temps de lui répondre quoi que ce soit qu'une tornade à base de quatre têtes me foncent dessus. Je suis le grand frère de quatre soeurs, et même si nous avons nos disputes, elles vont me manquer.

— Ne pars pas Lou, me supplie Charlotte.

— Ça ne sera pas drôle sans toi ! Couine Félicité.

— Quand tu reviendras, on sera au moins vieilles ! Sanglotent les jumelles Daisy et Phoebe.

Je rigole un peu en les entendant. À leur jeune âge, elles n'ont pas la notion du temps. Et un peu mon tempérament dramatique. Je m'accroupis afin d'être à leur hauteur à toutes les quatre.

— Je ne pars pas longtemps, c'est promis. On s'appellera tout le temps si vous voulez, en vidéo. Comme ça, si vous devenez vieilles, je le verrai quand même, je souris aux jumelles. Vous allez beaucoup me manquer aussi. Mais ça va passer vite. Vous allez veiller sur maman pour moi, d'accord ?

Elles n'ont pas l'air convaincues mais fortes comme elles sont, elles acceptent et me serrent à nouveau dans leurs bras. Je ferme les yeux, profite de ces étreintes. La famille est le plus important pour moi, nous avons tous un lien très important.

— Ne vous inquiétez pas, je les rassure tendrement. Quand je reviendrai, je serai exactement le même. Et on pourra tout reprendre comme avant.

À cet instant, j'y crois vraiment.

— Chéri, il faut vraiment qu'on y aille, me presse ma mère à contre-coeur.