8217 km - Larry Stylinson

Chapitre 10 : Sick

— C'est dingue, il me semblait que quelqu'un m'a dit une fois que je devais profiter car on ne le traînait pas dehors sans qu'il en ait envie, mais j'arrive plus à me rappeler qui...

Je tire la langue à Louis, et il rit.

Comme ce sont les vacances d'été, les journées commencent à se ressembler. Je fais visiter la ville à Louis, ou du moins une bonne partie, et nous allons un jour sur deux chez Liam. Il vient également à la maison de temps à autre mais il faut avouer que c'est plus rare. Pourtant, il est le bienvenu, et il le sait, mais c'est vrai que sa piscine a souvent raison de nous, alors cela se termine chez lui.

Aujourd'hui, cependant, est un jour où Liam n'est pas là. Son père l'a emmené au travail, et je sais que ça fait très plaisir à mon meilleur ami alors je suis content pour lui. Il ne veut pas devenir policier mais il admire son père. Je crois que j'aimerais pouvoir en dire autant.

Et donc, Louis m'a forcé à aller jusqu'au magasin de vente et location de DVD. Entre son thé et sa location de DVDs, je ne suis pas sorti de l'auberge avec lui. Je crois qu'il ne connaît définitivement pas le streaming.

— Allez, va jeter un oeil aux films dans cette rangée, je me charge de celle-là, je dis.

— Oh mais je sais déjà très bien ce qu'on va regarder, il répond, et il disparaît dans la rangée.

S'il ramène du porno, je le frappe. Je roule tout de même des yeux, amusé. Je ne sais pas quel film il va me sortir mais j'ai peur... La plupart du temps je m'endors devant ce qu'il met. Il me réveille, et fait semblant d'être vexé. Puis je me rendors.

Je crois que c'est devenu une petite habitude entre nous, les films. Pourtant, Louis n'est pas là depuis longtemps, mais c'est juste répétitif alors je pense que ça va rester pour les prochains mois. Au moins, ça nous occupe, on ne s'ennuie pas, on ne fait pas de conneries. Ma mère est comblée.

Je jette un oeil avisé sur les DVDs (sérieux, certains ont des pochettes qui ne donnent tellement pas envie, la catastrophe), et lis deux ou trois résumés. Mais je n'ai pas vraiment le temps de choisir un film que Louis revient vers moi avec un DVD en main.

— Grease ? je dis. T'es sérieux là ?

Bon, au moins ce n'est pas un porno.

— Ok alors Harry si tu critiques Grease on ne va pas s'entendre, il répond, à la fois très sérieux même s'il a un énorme sourire sur le visage. C'est le meilleur film du monde.

— C'est cliché.

— C'est un classique.

— C'est une comédie musicale.

— T'es un rageux.

Je pouffe de rire et lève les yeux au ciel. Ah non mais il est vraiment sérieux ?

— Ah non mais t'es vraiment sérieux ?

— Mais oui ! il s'offusque. Eh, dans mon lycée on a fait Grease au théâtre l'année dernière, et je jouais le rôle principal. J'adore ce film. Sérieux, John Travolta est absolument merveilleux !

J'hausse un sourcil.

— Tu veux regarder Grease parce que tu aimes voir John Travolta danser ?

— Non Monsieur je-suis-trop-malin-pour-une-merveille-comme-Grease, il répond en envoyant dramatiquement valser sa main, John Travolta est super, mais Olivia Newton-John est encore mieux.

Je roule des yeux. Évidemment, comment j'aurais pu y échapper.

— Et puis c'est un classique comme j'ai dit, il ajoute, franchement, il faut au moins l'avoir vu une fois.