Chapitre 23 : Deep

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New-York ?

Oui.

New-York, genre New-York ?

C'est ce que je viens de dire, oui...

New-York...

Me voilà de retour dans le sellier avec ma mère à crier en chuchotant.

Pourquoi tu dois être comme ça ? Je souffle.

Quoi ? S'offusque t-elle.

Pourquoi tu ne peux pas simplement me parler ou me forcer à aller chez un psy, pourquoi tu dois m'envoyer ma soeur faire le sale boulot et toujours partir en vacances pour étouffer ma peine ?

Ma mère ouvre la bouche et la referme aussitôt. Nous ne nous sommes jamais vraiment affrontés à ce sujet ; trop peureux pour surmonter la douleur interne.

Je croyais qu'on avait surmonté nos problèmes, je reprends. Qu'on était une famille à peu près... normale.

Nous le sommes Harry, dit-elle. Ce qui s'est passé avant n'a pas d'importance...

Ça en a ! Ça doit en avoir. Pour ne pas qu'on répète les erreurs, il faut que cela compte. Toutes les familles sont maladroites je crois, toutes les familles sont imparfaites et ont du mal mais il faut que ça compte. J'avais besoin d'aide et tu as fui. J'avais besoin d'aide et ma mère m'a ignorée. Cela a doublé ma peine, ce qui m'a rendu terrible, ce qui t'a fait fuir encore plus. On a été tous les deux un problème et on va mieux maintenant, on parle, on communique. Pourquoi on doit répéter les choses qui posent problème ? Pourquoi on doit partir en voyage pour faire comme si tout allait bien alors qu'on pourrait juste se poser et parler ? Je sais que parfois je n'ai pas envie de parler, je sais que parfois le moment tombe mal... mais on pourrait juste se poser et parler, tous les deux, comme une mère et son fils.

Lorsque je finis mon monologue, je suis essoufflé. J'ai parlé à une vitesse folle, j'ai laissé mon coeur s'exprimer et pousser tout le poids accumulé depuis tout ce temps. Je culpabilise aussitôt de m'être adressé à ma mère de la sorte — mais dans ses yeux à elle, règne une certaine tristesse, mais surtout une immense fierté. Je crois qu'au fond, elle a été très patiente et a attendu longuement que je puisse extérioriser tout cela. Même si cela fait mal, même si cela écorche, même si cela nous touche tous les deux ; c'est sorti, c'est fini.

Dans un geste extrêmement lent, qui semble mettre le point final à ce long chapitre, ma mère me prend dans ses bras. Son étreinte est douce et je m'autorise à me détendre.

Tu as raison, dit-elle. Les choses doivent avancer. Ce voyage sera le dernier dans la série des voyages pour camoufler les problèmes.

Je ferme les yeux et acquiesce. Au bout de quelques minutes, nous nous reculons de notre câlin. Ma mère pose sa main sur ma joue et m'adresse un petit sourire.

Niall ? je reprends. Et Louis ? Ils font quoi ?

Ils viennent, elle répond tout naturellement. On ne va quand même pas les laisser à la maison alors que nous partons une semaine à New-York.

Une semaine ?

Oui, une semaine sur les congés de Noël. Ça te va ?

J'aime New-York. J'ai toujours rêvé d'aller à New-York. Cela semble grand, lumineux, intéressant, merveilleux. Je ne pensais pas y aller dans ces circonstances là, c'est tout. Mais je dois arrêter de me bercer d'illusions. Cela fait des années.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 03, 2023 ⏰

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8217 km - Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant