Chapitre 18 : Universe

6.2K 531 447
                                    

La sonnerie agaçante de mon réveil matinal atteint mes oreilles et je fronce les sourcils aussitôt. Difficilement, je prends appui sur mon coude et attrape d'une main assurée mon téléphone. Je fais glisser la croix sur l'écran afin d'arrêter ce stupide réveil et me laisse à nouveau tomber dans le lit. Je suis épuisé. Je suis incapable de savoir combien de temps j'ai dormi. Hier a été un flou total dans le temps.

Je frotte mes yeux avec mes poings puis je suis pris d'une toux douloureuse. Je me tiens la gorge et me redresse pour attraper la bouteille d'eau et boire une gorgée. Cette simple action brûle mon œsophage entier.

Putain...

J'écarquille les yeux à l'entente de ma voix absolument détruite. Je tousse à nouveau et rencontre des difficultés à respirer car, oh, j'ai aussi le nez bouché. Je suis malade jusqu'au cou.
Malgré tout, j'enlève la couverture de mon corps tremblant, mais c'est une vague glaciale qui m'atteint. Tous mes poils s'hérissent tandis que je me remets sous la couette. La seconde suivante, je suis en nage et meurs de chaud.

Les garçons, ma mère entre dans la chambre et allume la lumière, il est l'heure.

La lumière brûle mes yeux trop irrités. J'enfonce ma tête sous la couverture.

Allez les garçons, dit-elle en entrant et j'entends Louis la saluer et se redresser. Harry, je te vois, insiste t-elle en s'approchant. Comment tu te sens ce matin ? Ça va ?

Je secoue la tête et après une hésitation que je ne peux que deviner, ma mère vient s'asseoir sur le bord de mon lit. Je sens sa main se poser à plat sur mon front.

Tu es brûlant.

J'ai froid...

Et ta voix... Tu es totalement malade.

J'entends des pas dans la pièce et je devine Louis qui s'est levé pour prendre place aux côtés de ma mère. Après ce qu'il a vu hier, je crois que je ne parviens même pas à avoir honte qu'il me voit si fragile.

J'étais couvert hier pourtant... je parle.

Tu sais ce qu'on dit, Harry, tente ma mère. Parfois on va mal, et notre corps a besoin de l'exprimer différemment pour qu'on se repose un peu. Tu sais... que tu peux essayer de me parler de ce genre de choses.

Je vais bien, je mens.

Je lui parlerai. Je ferai ce pas, cet effort ; je prendrais cette main qu'elle me tend. Mais lorsque je serai prêt.

Un silence tombe sur la pièce.

Peut-être la pluie d'hier, parle Louis.

Cela ne vous a pas aidé, c'est sûr... mais pourquoi êtes-vous rentrés à pieds sous une telle pluie, soupire ma mère en me caressant les cheveux.

J'ouvre faiblement les yeux pour regarder Louis. Il se tient debout, encore habillé de la veille, les bras croisés sur le torse. Son regard croise le mien, et sans un mot, je le supplie de taire la raison de notre escapade sous la folle averse.

Le bus était en retard et puis il n'est juste pas passé, il ment à ma mère droit dans mes yeux. On s'est dépêchés de rentrer, mais c'est à ce moment-là qu'on a été le plus sous la pluie.

Ma mère soupire à nouveau.

Écoute, je n'ai pas toujours été attentive mais là, c'est clair et je refuse que tu ailles au lycée comme ça, me dit-elle. Je vais descendre et on va parler avec Robin pour trouver une solution parce qu'il ne faut pas que tu restes seul. Rendors-toi.

8217 km - Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant