Chapitre 5 : Truth

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J'aime vraiment l'ambiance chez toi, me dit Louis tandis qu'on remonte dans la chambre.

Oh, merci. J'hausse les épaules. C'est normal.

Ouais peut-être mais moi tu sais... on est souvent en décalé. Les repas tous ensemble c'est très rare.

Les repas ne font pas tout. On mange ensemble mais la plupart du temps on a rien à se dire.

Il s'installe sur son lit et je m'installe sur le mien. Je me décide à prendre mon téléphone pour affronter les messages.

Eliott
> Tu te fous vraiment de ma gueule Harry ? Tu m'ignores en face, par message...
> C'est un comportement de salope.
> Bordel je vais défoncer ce mec avec toi là ! Ton amant je parie.
> Bébé réponds... Je suis désolé de m'être emporté. Mais je suis inquiet de ne pas avoir de nouvelles, je ne supporte pas l'abandon.
> Je t'aime...
> Pourquoi tu ne réponds pas ?
> !

Je plisse fermement mes lèvres entre elles. Ses changements d'humeur deviennent difficiles. Je peux comprendre les gens lunatiques ou bipolaires, mais Eliott n'est pas de ceux-là. Il a cette nature difficile et rugueuse que j'ai pensé pouvoir affronter, que j'ai tenté d'ignorer très — trop — longtemps.

Toujours ta petite-amie ? Demande Louis.

Non, je réponds, distrait.

Tu veux en parler ? Je suis une merde en amour mais apparemment je console bien les gens.

Non plus. Laisse, c'est rien d'important, juste mon meilleur pote qui me raconte sa journée.

Je déteste mentir et je ne suis pas très bon à ça, mais Louis ne semble pas le remarquer et hausse simplement les épaules. Au bout de quelques secondes, je me décide à répondre à Eliott.

< Je n'étais pas chez moi. Ce n'est pas mon amant, c'est juste le garçon qui fait l'échange scolaire cette année. Ni plus ni moins. Je suis désolé d'avoir disparu aujourd'hui. Je t'aime aussi Eliott, vraiment.

J'ai conscience qu'il ne va pas répondre tout de suite, et quand bien même je n'ai pas envie de discuter davantage avec lui. Il faudrait pourtant... Mais je l'aime, n'est-ce pas ? Je n'aurais pas la force d'affronter tout cela si je n'étais pas amoureux de lui. Ça ne peut être que ça. Je suis nul en psychologie, analyses et toutes ces choses de toute manière, mais je préfère me dire que c'est ça. De l'amour. Réciproque. Avec des hauts et des bas. Il a ses défauts, j'ai les miens. Point final ; je l'aime.

Ou du moins j'essaie vraiment de le faire, mais l'amour avec Eliot fait si mal.

Bon, je dis en posant mon téléphone sur la table de nuit, tu veux faire quoi ?

Sortir ? On pourrait sortir. Aller voir des filles, peut-être.

Je lève les yeux au ciel. Évidemment que Louis est ce genre d'adolescent.

Pas moyen, je réponds.

Pourquoi ? Il semble offusqué.

Parce que j'ai ce qu'on appelle des parents, ou plutôt une mère et un beau-père, qui dorment au rez-de-chaussée et qui n'aiment pas me savoir dehors le soir.

Mais on est presque majeur !

Dans ton pays, Don Juan.

Louis ferme la bouche pour réfléchir une seconde et semble réaliser que, en effet, ici, au Nevada, la majorité est à 21 ans. Cela a ses avantages et ses inconvénients, mais je n'y pense en réalité pas vraiment.

8217 km - Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant