Chapitre 7.
Le retour à la réalité était douloureux. Le paysage de montagnes somptueuses avait été remplacé par des grands bâtiments gris, les sapins majestueux par des arbustes sans feuilles et les skieurs par des étudiants déprimés. Il pleuvait, le ciel était gris, les nuages épais et noir, un orage se préparait et s'annonçait en grondant déjà au loin. Gabriel reprenait les cours dans une heure, pile le temps pour suivre Cassandra dans son café favori. Installés à une table, café et chocolat chaud fumants servit devant eux, Gabriel voulait saisir l'occasion. Nerveux, agité, un peu plus que d'habitude, Cassandra le détaillait, se demandant ce qu'il pouvait bien clocher chez ce garçon. Elle n'avait jamais réellement saisit les problèmes de confiance de Gabriel. Il plaisait à beaucoup de filles de la promotion qui venaient souvent lui poser des questions à son sujet. Gabriel ne posait jamais les yeux sur elles, s'était à peine s'il connaissait leurs prénoms. Il était beau, mignon, charmant. Son petit air innocent mais froid, à la fois comme un enfant et comme un adulte, attirait inévitablement. Un nez fin, légèrement arrondit, adorable, un visage fin, la mâchoire démarquée et les dents droites. Tout était harmonieux dans son visage, son corps, son entièreté. À sa place, Cassandra aurait été heureuse. Elle connaissait tellement de garçons répugnants et repoussants. Ou juste fades, sans charme, privés de toute beauté ou attractivité quelconque. Sa première pensée fut pour Esteban, pas vraiment laid mais pas franchement beau non plus. Ses airs arrogants et ses réflexions sur certains sujets le rendaient parfaitement repoussant. Gabriel, lui, savait réfléchir, écouter, se remettre en question. Décidément, Cassandra ne comprenait pas ce que son meilleur ami se trouvait de si mauvais pour se mettre dans des états aussi terribles qu'il l'était souvent. Un sourire plein de compassion releva le reliure de ses lèvres rouge. Elle bu une gorgée de son café, une addiction comme un autre, et encouragea Gabriel :
« Je vois bien que t'as envie de me dire un truc, ria t-elle, tu trépignes sur ta chaise. Vas-y, accouche !
-Je sais pas comment te dire ça, geint Gabriel, je vais formuler ça sous forme de question.
-Ok, vas-y.
-Comment on sait quand on aime quelqu'un ? »
Surprise, Cassandra le dévisagea. Gabriel ne parlait jamais de ses relations, même pas d'Ines alors qu'elle et Ines étaient des amies de longue date.
« C'est par rapport à Ines ? Tenta t-elle de comprendre. Tu ne faisais que d'affirmer que tu l'aimais, qu'est-ce qu'il se passe ?
-Promet moi que tu vas pas hurler de joie ou avoir une réaction tout à fait disproportionnée... »
Le visage de la jeune femme s'illumina, presque certaine de déjà savoir que que Gabriel allait lui annoncer. Elle leva la main droite, comme un signe solennel pour faire serment de ne pas réagir démesurément. Gabriel prit une grande inspiration, ferma les paupières un bref instant.
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L'enfant d'à côté
RandomGabriel et Roméo sont (presque) voisins. Leur première rencontre, à quinze ans, laissera des séquelles et un arrière goût d'amertume. Ils se retrouveront quelques années après, totalement changés. Gabriel, ayant survécu à une enfance tumultueuse, te...