Le rêveur (BxB)

Chapitre 12

La fin de la journée approche, Lyn et moi nous allons nous changer dans les vestiaires de l'exposition, je retire l'ensemble, qui au final ne m'a pas dérangé de le porter. Me revoilà dans une tenue quotidienne, une tenue normale, Morgan et le petit groupe d'ami se changent alors que Jade nous attend patiemment. A notre sortie, le meilleur ami de la tomate est déjà prêt et s'apprête à raccompagner son petit-ami chez lui. Le petit groupe pyjama quant à eux rentrent en transports, mister panda et moi, on va opter pour la marche à pied je le sens. Ça ne loupe pas quand je le vois écrire qu'il va se faire sa série de marche jusqu'à sa maison. On sort tous de l'exposition et nous empruntons nos chemins respectifs après s'être dit au revoir. En prenant notre chemin il me demande si je viens de passer un bon moment, je lui réponds que c'était à la fois magique et surprenant. La sensation de découvrir un autre monde s'est manifesté sous mes yeux, je crois que je ne me suis pas préparé à tant de découverte. Pour la première fois, hormis les fois où je suis avec la tête rouge, je me suis senti bien dans cet endroit si haut en couleur. Si on me demande de revenir, je veux bien y retourner volontiers si c'est pour avoir des bons moments comme celui-là. On continue notre marche, au moment de traverser, je le sens me bousculer vers l'avant brusquement, je manque de perdre l'équilibre, mais je tiens debout. Je me retourne et ce que je vois me pétrifie sur place, Lyn vient se faire renverser violemment par une voiture sous mes yeux. Je suis paralysé par l'angoisse, je ne sais pas ce que je dois faire, je veux sortir mon portable, mais pour appeler qui ? Je ne sais pas, je panique totalement, je me précipite vers lui, mais son corps, au sol ne bouge pas, mes larmes commencent à tomber. Il ne peut pas être mort, ce n'est pas possible, je refuse que cette théorie soit vrai. La voiture en question a pris la fuite, c'est vraiment dégueulasse de la part du conducteur, il ne s'est même pas arrêté pour nous aider. Je me sens de nouveau seul et impuissant, qui va nous venir en aide maintenant ? Je cesse de réfléchir quand je sens qu'on tapote à mon épaule, mon regard va vers celui qui m'a interpellé. C'est un garçon, un peu plus âgé que moi, les cheveux noirs, longs, il a un style un peu androgyne, mais pas trop, dont le corps est très mince. Je lui explique ce qui vient de se passer et prévient automatiquement l'ambulance, en attendant, je suis planté devant le corps de ce grand enfant, la tristesse s'est totalement emparée de moi. La personne qui est avec moi vient me voir et tente de me rassurer du mieux qu'il peut, mais ça ne marche pas, après le choc qu'il a eu, difficile de dire s'il va survivre ou non. Une dizaine de minutes sont passés, les ambulances arrivent enfin, ils s'arrêtent et prennent la situation en main. Un des urgentistes me reconnait et me dit de venir aussi, je sens que je risque de passer une série d'examens à coup sûr, je déteste faire ça, c'est gavant, mais je ne peux pas protester. Je monte donc dans le camion avant qu'ils ne transportent le corps de Lyn en brancard à l'intérieur du véhicule.

Arrivé à l'hôpital, on me fait patienter dans la salle d'attente, ils ont pris la tête rouge en charge rapidement. Pendant tout le trajet, mes larmes n'ont cessé de couler, la journée a si bien commencé et voilà comment ça se termine. Le garçon qui est venu en aide a tenu à m'accompagner également, pourtant on ne se connaît pas du tout. Pendant que j'attends, je vois qu'il entame la conversation, je discute avec lui, mais je n'oublie pas pour autant ma petite tomate rouge. J'apprends qu'il s'appelle Lucky et qu'il est modèle photo, sur le coup je lui demande s'il connaît Naël, il m'affirme que oui et me demande aussitôt d'où je l'ai connu.

- On était dans la même classe un moment, c'est comme ça qu'on s'est connu, je lui raconte, me remémorant ce jour-là.

- J'ignorais que vous vous connaissiez, faut que je le voie justement, Zet, son collègue, l'héberge chez lui, mais d'après ce qu'il m'a dit, il est traumatisé, m'explique-t-il alors que je sens la peine qu'il éprouve pour son ami.

- Tu connais aussi Zet ?

- Bien sûr, il m'a aidé aussi par rapport à mon boulot, il me répond, alors que je me rends compte que le monde est petit des fois.