L'inconnu du Bar

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Par Leilou

Le séminaire prenait enfin fin. Il était temps, pensa Lana, en refermant son ordinateur portable. Le grand rassemblement avec les partenaires de sa boite avait duré deux longues journées et maintenant que le calvaire semblait terminé pour elle, Lana se réjouissait de pouvoir rentrer chez elle et dormir tout le reste du week-end. Mais Arnaud, son chef, l'interrompit dans ses rêveries :

-    Lana, je peux compter sur toi pour un diner au restaurant de l'hôtel d'ici une demi-heure ? J'aimerais te présenter, disons personnellement à Henri Clermont, le big boss...

-    Arnaud, je...

-    Je t'en prie...

-    Un diner et je rentre chez moi...

-    Ça me parait parfait... Va te changer et on se retrouve au bar à 20h.

Lana acquiesça silencieusement l'ordre de son chef, mais à contre cœur. Elle connaissait la réputation du Clermont, une vraie peau de vache, même quand il n'était pas derrière son bureau à donner des ordres à ses équipes. Et réellement obsédé par les femmes, disait-on...

Mais bon, elle savait que Arnaud était en train d'étudier de plus près une possibilité d'évolution pour elle qui ne se refuse pas. Mais qui nécessite l'accord préalable du big boss. Alors ce repas était peut-être l'occasion de se faire bien voir et lui donner des raisons supplémentaires pour valider le projet.

Un peu angoissée, soudainement, elle se dépêcha de récupérer ses affaires de travail et de monter à sa chambre au 3e étage pour se refaire une beauté.

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Il était 19h55. Elle avait encore le temps de rajouter un trait de khôl sous ses yeux bleus envoutants et recouvrir ses lèvres charnues d'un magnifique rouge à lèvres mat. Elle plissa un peu le bas de sa robe noire, au décolleté échancré qui n'en montrait pas trop, et attrapa sa pochette rigide, tissée blanche et noire. Elle glissa dans sa paire favorite de Jimmy Choo et descendit rejoindre son chef et ses invités au bar.

Ils étaient déjà tous là, et quand elle s'approcha de leur petit groupe, en train de siroter un Martini, ils s'arrêtèrent de discuter et l'observèrent, non sans discrétion, tellement le charme de la jeune femme les déstabilisèrent. Il est vrai qu'elle était vraiment belle, ses cheveux relevés en un chignon travaillé, son corps parfait mettait en valeur la robe qu'elle avait emporté avec elle dans sa valise, au cas où. Et le cas où tombait parfaitement bien.

Henri Clermont, du haut de ses 72 ans, n'en perdit pas une miette, de ce délicieux spectacle.

-    Mademoiselle, s'empressa-t-il de dire en marquant une brève courbette et lui prenant la main pour lui déposer un rapide baisemain.

Elle voulut s'enfuir, devant une marque de politesse aussi vieillotte mais elle se retint et salua son grand patron le plus poliment du monde. Elle se mit à espérer que le repas ne s'éternise pas et qu'elle puisse rentrer chez elle rapidement.

Installés, Clermont commanda une bouteille de Champagne et la serveuse leur apporta un grand plateau d'amuse-bouche. Assise en face de Clermont, ce dernier ne la quittait pas des yeux, insistant même d'ailleurs avec son regard lubrique et évocateur. Elle essayait de l'ignorer en se penchant sur le menu que le serveur venait de leur apporter, mais sentir ce regard constant sur elle, son décolleté, la rendait vraiment mal.

Heureusement Georges, le plus vieil employé de la boite interpella Henri et elle put enfin respirer et essayer d'oublier la sensation désagréable laissée par les yeux gourmands de son grand patron, sur elle. Encore une fois, elle voulut s'enfuir, au pas de course, mais elle savait que son avenir, au sein de sa boite, se jouait en partie ce soir-là.

One shotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant