Amitiés Bresson

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Par Leilou ( mais largement inspiré par FEARSTHETIX , merci d'avoir partagé cette idée avec nous ! En espérant avoir réussi le défi, à la hauteur de tes espérances mdr)
😙😙

-    Putain, mais elle va rentrer !?!?

Cette partie commence sérieusement à me taper sur le système. Je loupe encore un but et j'explose ma télé. Tant pis si derrière je pourrais plus rien mater, je squatterais chez Idriss. Si sa greluche qui lui sert de meuf ne montre pas les crocs.

Je décapsule ma dernière canette. Après celle-ci, je suis à sec. Rien qu'à l'idée de sortir faire des courses me donne la nausée. J'ai bien une bouteille de pinard mais c'est pour quand j'invite mes reufs à venir bouffer ici. Et puis sérieusement, je vais pas me siffler du Beaujolais à 2 heures de l'aprèm' quand même ?

Vas-y, là, ça me soule. Je coupe cette putain de Play avant que je l'achève moi-même. Toute façon, j'étais en train de me faire laminer par l'Italie. Pas la peine de forcer le massacre.

Quand je reviens des toilettes, je me prends en pleine gueule mon salon. Wallah, c'est beaucoup trop le delbor par ici. Ça ferait peur à voir à un aveugle. Et en plus la télé s'est remise toute seule en mode télé. C'est l'heure de ces programmes à vomir, où ça dégueule d'amour et de bons sentiments. Ce genre de trucs réservés aux gonzesses en manque d'amour.

Mais moi aussi, j'en suis en manque, encore plus depuis que Shayna m'a plaqué.

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Trop, c'est trop. Je me suis laissé prendre à cette niaiserie 5 minutes, maintenant basta. Mais ça fait mal limite de voir des gens, même payés pour le faire, qui s'aiment sans devoir se quitter pour se rendre compte que ça fait mal.

La chaine de clips, 100 % rap Us, ira très bien. Alors que je rappe par-dessus le flow de Kendrick, ça sonne à la porte. Mais on va me foutre la paix à un moment ?

Si c'est Idriss, je peux trop rien dire, c'est mon reuf, s'il vient, c'est pas pour me faire chier à essayer de me remonter le moral comme si j'avais 5 ans.

-    Ah, c'est toi !

-    Super, cache ta joie, gros !

-    Ouais, trop bien, c'est génial que tu sois là ma Perrine, je grince.

Ma propre ironie bien lourde me ferait presque sourire. C'est ma meilleure pote, je peux pas la foutre à la porte. Elle était partie chez son daron en Sardaigne, quand je me suis retrouvé tout seul. Avec le recul, c'est p'tet mieux comme ça, j'aurais pas voulu qu'elle me voit chialer comme un gosse quand elle est partie. Bon, maintenant, elle est là, et va p'tet même réussir à me rendre moins con que ces derniers temps.

Elle s'excite, je suis un vrai porc askip. A peine dans mon salon, elle se jette sur mon bordel dans le but de tout ranger. A ce point-là, il me faudra la Brigade du Propre je crois. Elle s'affaire à redonner un semblant d'existence normale à mon salon, mais elle me file mal au crâne :

-    Perrine, steuplait, arrête toi, t'es pas venue pour ça en plus ! Assieds-toi !

-    Ah ouais, où ça ? Entre deux cartons de pizza ? Sur une canette vide ? Je prends tes cendars pleins comme coussin ?

Elle a grave raison, ma Perrine. Je trouve rien d'autre que d'hausser les épaules et froncer les sourcils. Je fais rien de plus. Je la regarde continuer de tout ranger, sans gêne. Je suis pas d'humeur à me mettre à ranger mon propre delbor. Je suis pas d'humeur tout court.

La table ressemble à nouveau à une table et les cartons de pizza et sachets de chips ont disparu du canapé. Ma pote s'affale à côté de moi en soupirant. Sa main claque sur ma cuisse :

One shotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant