Jusqu'à ses derniers souffles | Raulson

Huit

Hier soir, vers minuit, Lily a finalement été internée à l'hôpital. Nous sommes désormais près de trois semaines après mes derniers échanges avec elle. Je faisais la ronde des patients quand je vis qu'une nouvelle allait venir à l'observatoire. Apparemment elle avait été à l'urgence et qu'elle avait passé de nombreux tests avant de passer au moins une nuit complète dans ce milieu à découvert. Je sais à quel point l'observatoire peut être dérangeant pour les patients puisque l'intimité n'est pas au premier plan et que l'on est souvent épuisé à ce moment. Donc, ces informations valsaient à un rythme flagrant dans ma tête sans trop en savoir plus. Je me disais que j'avais été informée comme toute autre infirmière. Les minutes passèrent, je jetais sans cesse un coup d'œil à l'horloge en haut de l'îlot principal. Je vis finalement deux infirmiers arriver avec une civière. La patiente toussait encore. Un des deux s'approcha de l'accueil, où une dame était penchée devant un poste d'ordinateur, et lui indiqua le nom de la nouvelle. « Lily Rabe »

Eh merde, me suis-je dit. C'est le moment. Ça dégringole. Évidemment, j'étais heureuse de la retrouver pour finir par lui parler, assurément pas sur le coup ce soir-là, mais au fil du temps. Je me trouvais extrêmement égoïste puisque pour elle, ce n'était qu'une descente infernale amorcée.

Plus tard, on me confia la tâche d'aller lui prendre sa pression et de lui administrer quelques médicaments. Je demandais à l'accueil quelle était la cause de son arrivée, et ils me répondirent qu'elle avait commencé à avoir des difficultés respiratoires et qu'elle a presque cru mourir sur le coup. Ses poumons étaient sur le point de flancher, intervint le grand infirmier brun. J'acquiesçais et parti voir Lily.

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