Chiche d'entrer dans cet hôpital ?
(riant) Quoi ? Attends... Quoi ? Pourquoi ?
Je ne suis on ne peut plus sérieux. J'ai mal au crâne avec tout l'alcool que j'ai dans le sang, peut-être qu'ils pourraient me donner des médocs.
Non ils ne le feront pas Marlon. Tu décuveras dans un lit comme la plus grande part de la population, allez viens.
Je veux aller à l'hosto Gus.
(bat des mains) What ? Mais reste pas planté devant on va gêner les ambulances.
Dernier tour de piste de cette nuit tragique.
Oui ?
Laisse moi me faire soigner.
(soudainement concerné, maugréant)
Bon... (long soupire, puis le silence, et enfin)
Si tu peux reprendre des couleurs, quittons le bitume pour l'antiseptique.
Mais qu'est-ce que tu fumes pour parler comme ça. Aucune crasse. (se dirige vers la lueur des néons jaunes, épaules basses et menton haut)Capricieux gamin, laisse moi te dire que tu as un délicieux arrière train. (ils s'éclipsent de la rue en traversant un énième portail, ultime de leur épopée)
(fuck vers les étoiles, voix claire et distante) Matteur.
Il t'a proposé son lit et t'as fui. Tu réfléchis beaucoup trop, ennemi favori.
Pourtant tu sais qu'il t'attend, son petit paradis : il a des vues sur toi, des regards qui se soucient, éblouis par on ne sait trop quoi qu'il perçoit dans tes cris. Tu franchis le seuil de ta triste vie, et s'en est presque magique, tout cet espoir qui luit, c'est inouï.
Comme la ville de Paris la nuit, le trafic ralenti, puis les gens affaiblis par quelques zizanies saisonnières.
Mais dis Marlon, j'ai ouï dire que toi c'était Lyon qui t'avais recueilli, fourni un toit et des habits. On t'as trouvé dans un vieux puits, un quartier assombri par des familles en hémorragie, d'où coule un besoin de psychothérapies. Et on t'as converti en un bon petit frenchi, et t'as vite adopté cette tyrannie, répondu à l'appel de la sauvagerie.T'es en vrac sans parvenir à t'en sortir.
T'as pas servi ton pays, t'es un sans patrie. Tu prie avec une éphémère idolâtrie, des génies comme Gandhi ou Miyazaki. Au fond il ne survit que tes lamentations, pleurnicheries d'un nourrisson.
La tise te pourrit, tout comme tes toxiques fumeries. Elles te battent les temps tes insomnies. Et t'y arrives plus, tu jaillis avec toutes tes manies.
Chaque lundi tu t'oublies sous les hot coffee, tu jouis d'une liberté infinie mais tu te sens tout petit, tout mini, oui minuscule et ridicule.
C'est le prix à payer pour fuir les sentiers de la lucidité. Ta maladie, aveugle chéri, rappelle toi ta maladie.
Oui Marlon, tu n'as pas triomphé de tes bizarreries. Ça te revient maintenant et ton visage blêmît, tu nous a désunis toi moi et Gus, mais aujourd'hui cette fantaisie se finit. T'es cuit, tout ceci est bel et bien anéanti. Je prends forme et m'affirme enfin : je te conquis Marlon, je suis Blizzard."Monsieur Bastier c'est vous ? Monsieur Bastier répondez moi. Appelez une infirmière je l'ai trouvé, il vient de rentrer de lui même, Monsieur Bastier vous m'entendez ? Un alcotest ! Que quelqu'un m'apporte un alcotest !"
Putain mais lâchez moi vous êtes qui ?
Gustave ! Gustave !
(rejetant fermement le docteur qui essaye de lui saisir le bras, se retourne, apeuré et en alerte, vers un vide silencieux).
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Marlon et ses rimes de vie, lignes qui vibrent.
PoetryMarlon sort le soir tard avec Gustave. Mais quelqu'un chuchote à son oreille, les démérites dont on l'accuse. [spoiler alert si vous regardez les titres des chapitres à l'avance] [[pour moi cette histoire n'est pas de la poésie mais visiblement le s...