Marlon et ses rimes de vie, lignes qui vibrent.

This is

Gustave j'aime bien les pavés doux et mouillés. Ils sont lisses comme la peau des bébés. Même le vomi retrouve une certaine consistance dessus.
Je peux passer ma main dans tes cheveux comme avant ? Dis oui Gus je t'en prie, juste en passant. Oh ils sont si nombreux, tu es si gentil avec eux...

-Il n'aime pas les couper c'est vrai, jamais.
Tu te rappelles quand vous aviez fêté le 14 juillet ? Cette soirée passée à inhaler la fumée, à consommer comme un drogué et jouer aux dés. T'étais bien décidé à l'embrasser, et pourtant ça ne s'est pas fait. Tu lui as adressé un reproche muet, lui faisant comprendre que t'étais vexé. Il n'a pas daigné s'excuser. Et vous avez baisé mais vois-tu,

je pense que c'était le seul qui t'aimait correctement

Au milieu des dépravés et des toqués, des matins au lait périmé et de tous ces entretiens manqués. C'était le seul à t'encourager, à rire de tes blagues nulles à chier, à te payer des cafés.
Et il a fallu que tu ailles tout gâcher. Envolés la volupté, l'amour passionné, les confidences sur l'oreiller. Adieu les idées irréalisées, les clopes partagées.
T'as maté le bonheur tant espéré et tu l'as laissé filer.
Bonjour liberté enchaînée, meurtriers et cœur brisé. Ici t'es prisonnier, et la joie s'en est bien allée. Tu ne peux parler que si t'es surveillé, la nuit tu entends les gens crier, sangloter. Un an après t'es soudainement dégagé. On a trouvé d'autres camés pour occuper les geôliers.
Gustave vient te chercher, et tu sais bien qu'il n'est pas contrarié, c'est pire, il t'a oublié, effacé. Maintenant ce qu'il t'offre, c'est de l'amitié.
T'as loupé le bon trajet et t'es naufragé. Le CO2 va t'étouffer, te jeter avec les déchets. Même sur ton pont t'as l'air d'un raté. Personne ne viendra plus te sauver.

Mais Marlon tu pleures ?

Silence s'il te plaît, laisse moi, laisse moi. Je veux que tout ça s'arrête.