Chapitre 11. Baisons, tapons, fumons.

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Je crois que Reggie ne fait pas la différence entre le chaud et le brûlant. Le bain qu'il fait couler, c'est impossible d'entrer à l'intérieur. Alors en attendant qu'on puisse s'installer dedans, on attend sur le rebord de la baignoire, en train de boire nos chocolats chauds. L'air de son visage change... Donc je lui pince le nez, ce qui le fait revenir à lui.

-Qu'est-ce que tu as chou ? T'es perplexe. C'est de ma faute avec ce que t'ai raconté tout à l'heure.

-Oui, c'est à propos de ça. C'est vraiment trop bizarre. Et comme tu disais avant, il se peut que chez toi n'est pas un lieu sûr pour ton frère. J'ai un mauvais pressentiment, sans vouloir te mettre la pression. Mais je pense que tu... Je veux dire, qu'on aille le chercher ou du moins retourner voir. Et puis, tu sais que tu peux venir quand tu veux ma porte est toujours ouverte. Tu devrais retourner chez toi et veiller sur ton frère et t'expliquer avec ta mère. Et si tu as un souci, tu sais que tu peux m'appeler, j'arrive toujours vite.

-Viens chez moi, je serais plus rassurée. J'ai aussi l'impression qu'il va se passer quelque chose, et ce genre d'intuition ça ne me trompe jamais.

Tant pis pour notre bain. On se dépêche d'enfiler des vêtements chauds et pratiques, puis on fonce chez moi et entrons comme deux grosses brutes. Je me dirige d'un pas vif vers la chambre de Roméo et le voit assoupi, et souffle de soulagement. Je vais le réveiller doucement, et m'explique que notre mère l'a mis sous somnifère et nous n'avons aucune idée de là où elle peut être. Cet enchaînement de faits à son propos commence à faire d'elle une suspecte potentielle par rapport à l'accident, et autant dire que ça ne va pas rester un mystère très longtemps. Je laisse Reggie avec Roméo, puis prends sa voiture et fonce chez le sheriff Keller. Je toque à sa porte, il m'ouvre et j'entre aussitôt lui expliquant la situation et lui demandant de bien vouloir garder un œil sur ma mère, le temps de voir un peu ce qu'il se passe lorsqu'elle n'est pas à la maison. Lui, il s'occupe de cette partie. Moi, j'attends la rentrée pour observer le comportement des gens envers mon frère et voir comment la situation va évoluer. Nous passons ce deal, et je rentre. Mon copain et mon frère sont toujours là, entiers, et ma mère n'est pas rentrée. Tant pis pour elle. Elle n'a qu'à se débrouiller seule. Ce soir, c'est le réveillon de Noël, alors je mets la nappe et quelqu'un sonne. Je vais ouvrir et c'est Julian accompagné d'Alice. Ils entrent donc, puis un prépare le repas tandis que l'autre range nettoie et dresse la table. Tout ça fini, je leur donne à chacun un pourboire et les laisse rentrer chez eux afin qu'ils passent la veille de Noël avec leurs familles. Je leur précise aussi qu'il n'est pas nécessaire qu'ils viennent demain, je me débrouillerai seule. Alors ils partent, nous laissant tous les trois. Roméo met un film de Noël, et nous le regardons ensemble, mangeant dans le canapé. L'heure tourne, quand soudain mon frère m'attrape le bras.

-Qu'est-ce qu'il y a Roméo, tu as mal quelque part ? Tu as besoin d'autre chose ? T'as faim ?

-Non non non... Ce n'est pas ça.

-C'est quoi alors ?

-C'est juste... Je crois qu'en plus de maman tu peux rajouter un suspect.

-Je ne saisis pas, tu crois que quelqu'un te voudrait du mal ? Mais qui au juste ?

-Mon ex, Tina. Tu sais, celle des cheerleaders.

-Oui, merci je vois qui c'est. Mais pourquoi tu l'accuses elle et pas une autre personne ?

-Réfléchis. Elle me déteste depuis que je l'ai largué ! Ce jour-là elle m'a dit « J'espère qu'il t'arrivera quelque chose d'aussi douloureux que ce que tu me fais maintenant. Ce que je ressens, c'est de me faire écraser par un train, là, maintenant, tout de suite. Je te souhaite du malheur dans ta vie Roméo. Je te déteste. ».

Nouvelle vie à RiverdaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant