XXXIX

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- Salut Cameron c'est Selena, je dois absolument te parler donc rappelles moi quand tu as ce message. Bisou.

Cette fois ci c'est la bonne, même si ma formule de politesse était clairement naze.

Je suis levée depuis 6 heures, je me réveillais toutes les 5 minutes pour voir si Daniel allait bien.

Je sens que ma tête va exploser à force de réfléchir, je suis allée chercher un petit déjeuner pour monsieur parce qu'il trouve que le repas de la cafèt est " un concentré de merde, recouvert de merde, accompagné de merde, sur un lit de merde ".

Donc après avoir échappé à ses griffes je suis allée acheter des croissants à l'autre bout de la ville. Lui et ses goûts de luxe, il pouvait pas vouloir un sandwich au beurre de cacahuète comme tout le monde ?!

Entre temps, je suis retournée chez moi pour me changer, et chez Daniel pour lui trouver des vêtements et ses papiers d'identité. J'ai aussi trouvé en effet une lettre d'admission à l'hôpital, je commence la semaine prochaine, j'aurais même mon propre bureau.

J'ai enfilé ma salopette et un crop top gris sans trop m'attarder sur l'effet que ça donne.

Quand j'arrive dans la chambre de Daniel, je suis surprise par ce que je vois. C'est pas vrai, je dois rêver, non c'est impossible qu'il me fasse ça. Pas lui.

- C'est quoi ce bordel ?

- J'ai trouvé à bouffer finalement, c'est plus la peine.

- Mais va te faire foutre ! Je suis allée hyper loin pour te prendre tes croissants donc tu vas les manger, par le nez s'il le faut !

Je lui extire son vulgaire sandwich au jambon de la bouche pour y fourrer un croissant.

- Maintenant, mâches et dis moi que c'est bon.

- Ché trop bon mon amour.

Pourquoi ce surnom ne me fait pas grincer des dents ? En temps normal ça m'aurait dégoûté et affolé pourtant non, je souris pour lui comme une idiote.

- Daniel je...

- Je sais que tu ne m'aimes pas et qu'on devrait arrêter ce qu'on fait mais je n'en ai aucune envie.

- Non je veux dire que...

Son téléphone sonne pour me couper la parole, dois-je comprendre que lui parler ne sert à rien ?

Il regarde le nom de l'appelant et dépose son cellulaire à sa place. Son regard devient inanimé comme s'il avait vu un fantôme.

- Tout va bien ?

Je m'installe sur le fauteil à côté de son lit et mord dans le sandwich que je lui ai subtilisé, il a un goût abominable, on dirait du carton.

- Tu penses que je suis une mauvaise personne ?

Sa question me désapointe grandement pourquoi me poser ce genre de chose là maintenant ?!

- Ça a un rapport avec l'appel que tu reçu ?

Il hoche la tête pour me répondre, ca doit vraiment le préoccuper pour qu'il soit aussi bouleversé.

- Mon père a fait un AVC, c'est pour ça que Cameron est parti précipitamment sans avertir quique ce soit.

Ma bouche reste ouverte à cette terrible nouvelle, je me sens mal d'avoir jugé trop vite son frère.

- Pourquoi tu n'es pas avec lui ?

- Nous sommes en froid et ce depuis un moment. Je ne suis pas venu te voir hier juste pour t'embrasser, je pense que j'avais besoin d'être rassuré, mais je me suis fait péter la gueule.

Mon connard de voisinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant