Mon connard de voisin

V

Je me réveille la tête en vrac, j'ai tellement pleuré hier soir que je dois avoir une tête affreuse. Après avoir parlé à coeur ouvert, je suis allée me refugier auprès de Maya prétextant un décalage horaire trop difficile à tenir.

Parce que ce n'était que ça.

- Xénaaaaa ! Réveilles toi !

Je grogne en sentant ce petit corps me sauter dessus, qu'est-ce qui m'a pris de vouloir dormir avec ma citrouille.

- Aller, mamie vient tout à l'heure, on aurait pas le temps pour jouer !

Je découvre ma tête pour admirer cette jolie petite rousse, le soleil baigne la pièce immaculée.

- Il est quelle heure ?

- Au moins mille heures !!!

- On va prendre le petit déjeuner.

Ma princesse s'agrippe à moi et nous descendons prendre notre petit déjeuner à 5h30 du matin avec le cœur aussi triste que possible.

Son sourire devient finalement le mien et au moment de nous quitter, c'est un déchirement. Et c'est même pas mon gosse. 

-

Essayer des robes.

J'adore essayer de nouveaux habits.

L'odeur des vêtements neufs.

Les vendeuses qui se demandent pour me faire plaisir.

Et le sentiment d'excitation en me voyant quelque chose de nouveau.

J'aimais ça avant que ma meilleure amie ne gâche tout ça avec nos essayages.

J'aurais pu enfiler une robe vite fait mais non, je dois faire la belle étant donné ma place de témoin, quelle chance !

- Je te conseillerai de mettre un ton plus neutre du genre crème ou taupe. Les couleurs ont tendance à grossir. Dit Alicia en me regardant dans les yeux.

Et oui je ne suis svelte comme mademoiselle mais plutôt une bonne représentation du Mexique avec des formes là où il faut.

Quelle connasse cette fille.

Maya me manque déjà, pourquoi a-t-il fallut qu'elle aille chez ses grands parents ? Ah oui, parce qu'il aurait de l'alcool et les grands n'ont pas besoin d'avoir une gosse dans les pattes. Parle de meilleure amie sur le point de se marier et complètement névrosée.

- Non, ma couleur et celle de Selena est le bleu ciel et ce n'est pas si coloré que ça !

Nora est stressée, voir pire, je ne sais pas quelle force la retient de ne pas mettre cette connasse à la porte.

Oups j'ai encore employé ce mot, mais c'est vrai que c'est une ignoble co... C'est bon je me calme, c'est aussi une pétasse.

Après avoir viré les garçons, le salon a été transformé en véritable showroom, des robes par ci d'autre par là, ma meilleure amie est au bord de l'implosion. Surtout à cause d'un détail évident, elle n'a pas encore trouvé sa robe de mariée à quelques jours de son mariage.

Quelle vaine.

La couturier montre à Nora plusieurs modèles de robes mais elle les rejette toutes.

- Je déteste cette robe...

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- Encore plus que...

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- La précédente !!!!

1

- Ce n'est pas du tulle mais de l'organza !!!! Vous ne savez pas faire la différence ?!

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- C'est ignoble hideux et comment je peux faire pour voir si elle est bien, vous êtes une incapable, est-ce que vous avez un diplôme de laideur ? J'abandonne ! Je ne me marie plus voilà !

Ma meilleure amie s'en va en faisant claquer la porte de la salle de bain, je me dois de la raisonner en tant que témoin de mariage alors que je ne sais même pas ce que je compte faire de son enterrement de vie de jeune fille. Je frappe à la porte pour l'entendre geindre, ses nerfs doivent lâcher.

Tant mieux, tout ira mieux après.

J'entre et m'assoie à ses cotés dans la baignoire.

- Tu sais... Keven te trouvera magnifique même avec la robe la plus hideuse du monde. Dois-je te rappeler que l'amour rend aveugle et que le glamour rend pauvre. Toutes ces robes hors de prix ne refléteront jamais ta magnifique âme.

- Je suis désolée, je suis tellement désolée... Renifle t-elle dans mon t-shirt.

Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'elle me dise une chose pareille. Je scrute ses magnifiques yeux bleus en quête de réponse puis tombe sur la vérité nue.

Daniel.

Merde.

Elle doit s'en vouloir de m'avoir coupé l'herbe sous le pied malgré elle.

- Non, non, non, tout va bien. Je... Tout va très bien.

- Non ! On t'a tous entendu lui dire que tu l'aime depuis le balcon.

Oh seigneur.

Ces sentiments que j'ai hurlé n'étaient qu'une façon de me libérée d'un poids. Tout le monde l'a entendu. J'ai envie de mourir sur place.

Nora continue à pleurer sans pouvoir s'arrêter, je rejoins ses larmes. Mon coeur bat la chamade, je ne lui en veux pas. Je n'ai jamais eu de ressentiments. J'ai fait tout ça par amour.

- Qu'est ce que tu veux que je fasse.

- Que tu en essayes avec moi.

Une robe de mariée.

Je peux le faire, ce n'est pas comme si je n'ai pas eu de proposition. Je suis à moitié fiancée. C'est comme si je fais une petite recherche avant de sauter le grand pas. 

J'enfile donc une robe.

Un robe de marié. 

Je vais chialer.

Je suis hideuse.

On dirait une meringue. 

Tandis que les filles perdent des litres d'eau en pleurent à ma place. Rien ne sort, je reste là en train de me fixer sans savoir quoi dire. Je vais peut-être me marier avec Alec, je serais une femme mariée si j'accepte cette fichue bague. Il est incroyable, intelligent et tellement drôle. Je me pourris la vie avec des sentiments que je ne devrais pas avoir, Daniel est en couple encore aujourd'hui. Il n'y a jamais été question de nous, nous avons juste alimenté une attirance.

La journée se passe sans encombre, Nora essaye enfin une robe qui lui plait et pour dire vrai, c'est la bonne. Elle m'a obligé à garder cette foutue robe. Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi mal. Une fois les convenances de tout le monde établie. Je peux enfin me changer pour une activité plus plaisante, boire du vin en goûtant des gâteaux. 

Malheureusement, pour moi, la fermeture de ma robe ne veut pas descendre. Je me sens comme un cruche après avoir dit aux filles de ne pas s'inquiéter pour moi que je les rejoindrai... Quelle conne. Je suis coincée dans un kilomètre de tulle. Je dois donc demander de l'aide et...

- S'il te plait seigneur, donnes moi un signe pour que je fasse mon choix.

La peur me parcourt l'échine cette robe doit valoir plusieurs milliers de dollars, je risque de me salir à coup sûr si je sors d'ici et je me force à l'acheter alors que je suis moche dedans. J'attrape mon téléphone et appelle ma meilleure amie. Bien évidemment ça sonne dans le vide. Je me retrouve donc en guerre. On viendra me chercher quand on m'attendra trop longtemps, ou je mourrait de chaud et de faim.

- Selena...

Génial, ils ont déjà envoyé les secours.