Chapitre 2 : Intrus

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C'était un jour normal. Un jour comme les autres. Elle se préparait. Ses vœux allaient être prononcés dans peu de temps. Elle deviendrait alors une carmélite. Elle vivrait le restant de sa vie recluse dans une cellule, sans voir personne, priant jours et nuits. Et cela lui convenait très bien. De toute façon, ce n'était pas comme si elle avait quelqu'un à voir... ? Sa vie s'était articulée depuis longtemps autour de cette promesse qu'elle s'était faite à elle-même. Elle serait une sœur. C'était son destin.

Comme tous les matins, elle tentait vainement de nouer ses longs cheveux en une tresse. Quand elle était petite, c'était les sœurs qui s'en occupaient, mais maintenant qu'elle avait vingt et un an, elles avaient arrêté de s'occuper d'elle de cette manière. Bientôt, elle aussi devrait prendre soin des nouvelles arrivées.

Elle abandonna ses cheveux et les laissa cascader sur son dos. Elle n'y arriverait jamais. Angelica posa le voile transparent des novices sur sa tête, s'observant dans le seul miroir auquel elle avait droit et qui lui serait bientôt enlevé. Etait-ce vraiment ce qu'elle voulait ? Elle secoua la tête. Evidemment. Pourquoi se posait-elle la question ? Elle se leva, s'approcha de la fenêtre où elle entrapercevait la rue. Elle voulait retrouver son père. "Tais-toi, pensa-t-elle avec force". Elle se mit à triturer nerveusement son collier, celui qui la reliait à sa foi. Puis jeta un dernier regard à l'extérieur avant de quitter la pièce et de rejoindre la chapelle où la messe allait commencer.

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La messe durait généralement une heure et demie. Une heure et demie à genoux ou debout à chanter. Ce n'était pas ce qu'Angelica préférait dans la vie de religieuse. C'était pourtant les rares fois où elle était autorisée à voir d'autres filles de son âge, malgré les cours d'écriture, de lecture et d'espagnol. Sinon, elle devait rester cloîtrée dans sa chambre, à prier et à attendre l'heure du dîner, où ils se retrouvaient tous dans une grande pièce aux murs de pierre et mangeait la plupart du temps la même bouillie d'avoine sans goût. Elle fut soudain sortie de ses pensées par un mouvement à travers l'une des seules fenêtres qui n'était pas ornée de vitraux. Elle crut avoir rêvé. Et se replongea immédiatement dans la lecture de la Bible qu'ils avaient commencé depuis un quart d'heure.

¤¤¤

Elle luttait pour empêcher ses paupières de se fermer. Ses voisines semblaient elles déjà dormir. Cela faisait presque une heure que la messe durait, et il était très tôt le matin. Enfin, elle n'avait surtout pas beaucoup dormi de la nuit. Ça lui arrivait souvent ces temps-ci. Comme si elle était tracassée par... son choix de vie. "Désolé, pensa-t-elle, s'adressant plus à elle qu'à son Dieu".

-Angelica ?

Elle tourna la tête avant de recevoir un regard menaçant de la sœur qui les surveillait. Elle s'empressa de reprendre la lecture des lignes du livre qu'elle tenait entre ses mains.

-Qu'est-ce qu'il y a ?, murmura-t-elle sans détourner les yeux des pages.

-Si je m'endors, tu me réveilles quand on devra prier ?

-Evidemment Louisa, chuchota-t-elle en esquissant un sourire discret.

Sans doute la seule amie qu'elle ait eu dans ce couvent. Malheureusement, Louisa avait décidé de quitter la religion. Elle était arrivée ici environ en même temps qu'Angelica, la seule différence était que les parents de son amie étaient vivants, et riches. Ils avaient décidé de lui fournir une éducation exemplaire avant de la donner pour épouse à un aristocrate de passage. Un Anglais.

Louisa et elle conversaient sous cape quand soudain quelqu'un poussa un cri de terreur. Toutes les têtes se relevèrent dans un seul mouvement. C'était une des sœurs de la cérémonie qui pointait du doigt... dans la direction d'Angelica.

-On a parlé si fort que ça ?, demanda Louisa.

Elle se tourna vers la brune. Et se figea. Puis poussa un autre cri d'horreur. L'espagnole n'eut pas le temps de se retourner. Une main se plaqua sur sa bouche et une autre la força à se relever. Elle était paralysée de peur.

-Ne crains rien, ma belle. Je ne vais pas te faire de mal.

Angelica commençait à trembler. Un homme. Un homme la tenait contre lui. Un homme qui avait une main sur son ventre pour l'empêcher de s'échapper. Un homme qui parlait anglais. Les filles qui l'entouraient se précipitèrent en criant le plus loin possible de l'inconnu. La révérende du couvent, qui assistait à la messe, se leva.

-Qu'est-ce que vous voulez ?, demanda-t-elle en espagnol.

L'homme ne parut pas comprendre puisqu'il n'y eut aucune réponse.

-Elle a dit quoi ?, souffla-t-il à l'oreille de la brune qui frémit.

-Elle vous a demandé ce que vous vouliez, répondit-elle de la voix la plus assurée qu'elle put adopter.

-Oh mais tu parles anglais ! Formidable ! Tu vas leur dire qu'ils me laissent m'en aller tranquillement. Ou sinon je te tue.

Sur ces mots, elle sentit le canon d'un revolver se poser contre sa tempe. Elle déglutit et traduisit la phrase à la mère supérieure.

-Elle vous a donné sa parole. Mais elle veut que vous me relâchiez.

-Evidemment, rétorqua-t-il, mais une fois dehors. Allons, pourquoi trembles-tu aussi fort, chérie ? Calme-toi, il ne va rien t'arriver...

Elle ne pouvait pas le voir mais elle savait qu'il se moquait d'elle. La révérende donna son accord, fit une brève prière en levant les yeux au ciel, puis observa l'homme s'éloigner en direction de la porte, pointant vers eux son arme et tenant serrée contre lui Angelica qui pâlissant au fur et à mesure qu'ils s'approchaient de la sortie. Ils franchirent l'embrasure en pierre. Il referma la porte derrière lui et laissa la jeune femme s'échapper de son étreinte. Mais il l'avait bloquée entre deux colonnades. Il se retourna vers elle. Et elle vit le visage de son agresseur pour la première fois. Elle resta interdite un instant, se rendant compte qu'elle avait affaire à un garçon d'un ou deux ans plus âgé qu'elle.

-Laissez-moi partir. Vous aviez donné votre parole qu'une fois dehors, vous me laisseriez partir.

-Je ne tiens pas toujours mes promesses... Après tout, je suis le capitaine Jack Sparrow !

Angelica en était sûre désormais.

Elle allait mourir.

-Imagine2Life-

Hey ! J'espère que cette partie vous plaira :) La suite arrive plus tard, puisque PrettyHistory s'absente pendant quelques semaines. Ce chapitre-ci est un peu plus long, pour que vous soyez patients x) Merci de nous suivre !


Pirates des Caraïbes -Related to crime-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant