Pirates des Caraïbes -Related to crime-

Chapitre 4 : Lunes

Ils passèrent la nuit enfermés dans la chambre. Angelica sursautait à chaque bruit, espérant que les soldats espagnols allaient rapidement venir la chercher, et la ramener chez elle. Enfin, au couvent. L'homme qui l'avait enlevée fixait le sol d'un regard noir, perdu dans ses pensées. Il lui jetait de temps à autre des coups d'œil, et lorsqu'il la surprenait à l'observer, il lui souriait, la faisant violemment rougir.

Plus les heures s'écoulaient, plus les paupières d'Angelica tendaient à se fermer. La jeune femme se refusait le sommeil. Il était hors de question de tomber endormie, à la merci de ce... pirate. Il lui fit signe de s'approcher du lit où il était assis. Elle lui lança un regard noir et ne bougea pas.

-Tu as sommeil, ma belle.

Aucun son ne sortit de sa bouche.

-Si tu veux, tu prends le lit et je dors sur le sol.

-J'ai l'habitude de dormir par terre, répliqua-t-elle en s'efforçant de perdre son accent espagnol.

A l'instant où le pirate allait répondre, un homme plus âgé entra brusquement dans la pièce. Angelica releva les yeux.

-Jack.

Celui qui l'avait enlevée jeta un regard irrité au nouvel arrivant.

-Oh excuse-moi, constata le vieil homme, je vois que tu es encore avec une femme. Ta nouvelle pour la nuit ? Elle est plutôt jolie cette fois-ci, dis donc. Je suis sûr que les autres aimeraient bien la connaître.

Le rouge commença à monter aux joues de la religieuse, comprenant ce que l'homme tentait d'insinuer. Elle se mit debout, renversant la chaise sur laquelle elle était assise.

-De quel droit parlez-vous de moi ainsi ?, s'écria-t-elle soudain.

Ses yeux rencontrèrent ceux du vieux pirate qui soupira.

-Qu'est-ce que tu fais ici, Hector, demanda le capitaine en ignorant sa remarque.

-Je préférerais t'en parler en privé, cracha son interlocuteur en jetant un regard méfiant vers la jeune femme.

-Il n'y a rien que nous devrions cacher.

Le vieil homme soupira.

-Les réparations du Pearl avancent de bon train. Ils auront fini à la fin de la semaine.

Angelica agrippa son collier d'un geste machinal. Ses lèvres murmuraient silencieusement des prières de rédemption. Seul Jack sembla le remarquer.

-Tu as déjà entendu parlé du Black Pearl, ma belle ?, s'enquit-il, l'air soudain sérieux.

-C'est une légende. Rien qu'une légende, répondit-elle en murmurant.

Son regard hésitant croisa celui de Barbossa. Elle vit du coin de l'œil le brun se lever, et s'approcher d'elle. Sans la quitter des yeux, il attrapa sa main et l'embrassa doucement.

-J'ai omis de me présenter convenablement, et je m'en excuse. Capitaine Jack Sparrow, pour te servir.

C'était dit d'une manière si nonchalante... La jeune femme dût réprimer un fou rire, que finalement elle ne put plus contenir. Les deux hommes se regardaient, blessés.

-Toi ? Capitaine ? Sparrow ?, bégaya-t-elle soudain plus sérieuse.

-Oui, c'est ce que j'ai dit.

-Le Black Pearl est l'un des seuls navires que Barbe Noire craint. Il ne peut pas avoir peur de... deux énergumènes comme vous.

Elle se tut. Elle ne devait pas se laisser emporter. Son père resterait son secret. Barbossa maugréa quelque chose qu'elle ne put entendre mais dont elle comprit "clown" et "pirate" puis s'éclipsa en saluant rapidement son capitaine.