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Je me levais difficilement, ouvrant mes paupières pour observer le lieu dans lequel je me trouvais. J'étais dans ma chambre, la couette au-dessus de moi. Je sentais une odeur sucrée au niveau de mes cheveux. Je me relevais doucement, ma tenue avait été remplacé par une simple tunique blanche.

Ma peau me brûlait. Je n'observais plus mes tâches de naissance dans le creux de mon ventre. Il avait effacé mes imperfections, mes cicatrices déjà peu nombreuses. Il m'avait rendu lisse et vide comme une feuille blanche. Il avait fait disparaître les seules traces sur mon corps qui me rendait unique. Ces tâches, ces cicatrisent étaient les marques de mon passé, elles faisaient partie de moi, et il me les ont volée.

Ne me sentant plus moi-même, j'allais directement dans la salle de bain pour observer la suite du massacre. C'est en regardant dans le miroir au-dessus du lavabo que je comprenais. Ce n'était plus vraiment moi.

Mon visage était recouvert d'une poudre et de maquillage. Mes pores étaient lissés, mes lèvres bombées, mes cernes effacés, mon nez affiné par une quelconque crème. Mes cheveux étaient plus brillants et plus longs et mon corps ne possédait plus de pilosité. Il m'avait soi-disant rendu plus jolie. Cela avait peu été vrai mais... Ce n'était pas moi. J'aimais mes petites lèvres, mes yeux et ma coupe naturelle. Je ne voulais pas rassembler à ses poupées artificielles, je ne voulais pas perdre mon identité. Les changements avaient peu été minimes, mais pour moi c'était déjà beaucoup trop.

Je ne tardais pas à faire couler un bain pour m'y plonger dedans.

Je me frottais le visage vivement pour enlever ces artifices débiles. Je me plongeais entièrement dans le liquide, retenant mon souffle pendant quelques secondes. Je ressortais le visage net ainsi que mon esprit.

Ensuite devant ma glace, je regardais ma tête, j'attrapais un petit ciseau à ongle et commençais à couper des petites mèches. À chaque fibre capillaire qui tombait sur le lavabo, je me sentais revivre, respirer, me ressentir maître de ma vie et de mon corps.

"Je déteste ce qu'ils essaient de me faire devenir" Me murmurais-je à moi-même en regardant ma nouvelle coupe garçonne.

Alors que je terminais ma toilette, j'avais une fois de plus cette étrange impression d'être observée. C'était comme si ces murs abritaient des caméras imperceptibles. Je me retournais, analysant les murs et les recoins, mais rien de suspect.

" Danae ? S'exclama une voix féminine.

Je me levais soudainement attrapant une serviette au passage. Mon amie était entrée dans ma chambre.

-Oh, je suis désolée de te déranger. Je repasserais plus tard. S'excusa Anaïs.

- Non non, ne t'inquiètes pas. Mais... qu'as tu sur le nez ?

- Oh ça, ce n'est rien, juste un petit rétrécissement. Puis une décoloration et quelque ajustement par-ci par là.

- Ce n'était pas nécessaire ! Tu es déjà tellement belle Anaïs. Vraiment !

- Et toi tes nouveaux cheveux ... C'est original... Dit-elle peu certaine.

- Merci. Tu voulais quelque chose .

-Heu non...enfaîte si, j'ai un truc à te demander.

-Vas-y je t'écoute.

-Je n'ai pas voulu te le demander devant Juliette. Elle peut-être des fois tellement snobe .

- Oui, je comprends ce que tu veux dire.

- Je voulais savoir si tu connaissais une certaine Lilh, je sais qu'elle avait été transférée dans le centre du nord, et je n'ai pas réussi à avoir des nouvelles d'elle.

- Une fille du centre nord ? Comment était-elle ?

-Cela fait tellement longtemps, elle était blonde comme moi mais avec les yeux plus foncés et un nez un peu plus long...

Je réfléchissais un instant. J'avais connu beaucoup de fille au centre mais me rappeler de tous les prénoms m'étaient difficiles.

" Nous étions tellement. Je ne sais pas si je l'ai déjà croisée."

Je voyais l'espoir quitter les yeux d'Anaïs. Je sentais que cette jeune fille n'était pas n'importe qui pour elle.

"Comment peux-tu connaître une fille du centre nord ? Normalement, tu n'aurais dû rencontrer que des filles de ton statut même avant l'entrée au centre, à moins que...

- Que je ne sois pas née pour être une génitrice supérieure... Oui, je suis un peu comme toi Danae. Un homme m'a repérée à l'âge de 8 ans, c'est à ce moment qu'ont nous envoyons dans les centres.

- Et c'est cet homme qui t'a fait changer de centre ?

- Oui, il avait soi-disant perçu en moi des qualités dignes d'une génitrice d'élite. Et du coup ils m'ont envoyé dans le sud plutôt que dans le nord. Me séparant au passage de ma soeur jumelle.

- Oh... Je suis vraiment désolée.

- Cela fait plus de 10 ans que je n'ai pas eu de nouvelle d'elle. Je ne sais même pas si elle a réussi le test ou non ... Alors comme tu viens du même centre qu'elle je me suis dit...

- Je suis tellement désolée de ne pas pouvoir te donner les réponses que tu attendais.

-Ce n'est pas grave. Je suis sur qu'un jour je la reverrais. Nous étions tellement liées, qu'il nous serra impossible de nous oublier.

-Je suis étonnée que tu te confies. Juliette n'est même pas informée .

-Non, elle ne pourrait comprendre. Même si nous avons été éduquée ensemble . Jamais nous ne serons pareils. Toi et moi avons plus en commun. Je l'ai sentis dès que nous nous sommes rencontrées.

-Si cela peut te rassurer, moi aussi j'ai perdu quelqu'un, une amie pendant le test Gex...

- C'est pour cela que tu t'es rebellée pendant le transfert . Je comprends mieux désormais.

Elle me souriait avant de se diriger vers la porte.

- Je suis rassurée de savoir que je peux compter sur une vraie amie...

- Moi aussi...

***

Je suis désolée pour le retard, j'étais en vacance et donc pas d'internet et d'ordi :o .
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