Aventures ailées

Chapitre 12 : Départ... Définitif ?

P.D.V Rustik

J'en avais marre. Bordel c'était quoi son problème à Harold ? Pourquoi fallait-il qu'il me pique tout le temps mes affaires ? Après le départ d'Astrid et Harold (Thor seul sait ce qu'ils allaient faire !), Varek prit le commandement en main. Il demanda à mon dragon de me lâcher, et comme par hasard, Krochefer obéit. Pourquoi à lui et pas à moi ? J'étais le seul à qui MON dragon n'obéissait pas ! C'était quand même le comble !

- On va allé chercher nos deux tourteraux, d'accord ? proposa Varek.

- Je sais pas trop si c'est une bonne idée, vu comment Astrid à frappé Rustik... le contredit Kognedur.

Tiens, pour une fois qu'elle disait quelque chose d'intelligent...

- C'était trop mortel ! s'exclamèrent les jumeaux en même temps.

Je retire ce que je viens de dire.

- Bon, on y va ? demanda Varek.

- Oui, on y va. Il faudrait pas qu'ils fassent des trucs sales.

Tous se regardèrent, gênés par ma remarque.

- Euh... Finalement, on va peut-être pas y aller ! dit Varek.

Il paniquai et perdait le contrôle de la situation. Très bien. J'en profitai et sautai sur Krochefer. Il prit son envol. Après Krokmou et Tempête seulement (et j'avais honte de l'avouer), j'avais le dragon le plus rapide. Je fonçai à travers l'île. Elle ne pouvait pas faire... faire ça. Pas avec lui.

J'aimais Astrid. Pour de vrai. Ce n'était pas juste de la drague pour pouvoir me la péter d'avoir une petite copine. J'avais réellement des sentiments pour elle. Alors... La savoir en couple avec... Harold, ça me blessai.

Je l'appelai à travers la Rive. C'en était presque malsain. Je devais me faire une raison. Après la gifle que je m'étais prise quelques instants plus tôt, je ne pouvais pas nier le fait qu'elle était vraiment amoureuse de lui. Au fond, j'étais tout de même content qu'elle l'ai choisi, lui. Harold était mon ami, donc je pourrai lui pardonner.

Je fis demi-tour. Si elle voulait être avec lui, qu'il en soit ainsi. Je voulais qu'elle soit heureuse, même si cela devait nuire à mon propre bonheur. Harold avait raison. Je trouverait la fille qui me correspond. Et surtout qui m'aimera en retour.

Sur le chemin du retour à la hutte commune, je croisais Varek et les jumeaux. Ils me demandèrent qu'est-ce que que je faisais. Je ne répondit pas et filais jusqu'à ma hutte. J'enjoignis à Krochefer de ne laisser entrer personne, sauf peut-être Harold, ce qui n'arriverait pas.

J'étais triste. Des larmes coulèrent le long de mes joues. Je n'avait pas pleuré depuis longtemps. Cela soulageait. Je pris un papier et un crayon et rédigeai un message à l'intention d'Harold.

Ma lettre terminée, je sortais de ma hutte, et me dirigeais vers le hangar à dragon. Il y avait toujours quelques Terreurs Terribles qui y trainaient, dont certains dressés pour transmettre des lettres. Un petit dragon bleu et vert s'approcha de moi en voyant le rouleau de parchemin et la ficelle que je tenais à la main. De mémoire, il s'appelait Zip. Harold l'avais dressé le printemps dernier. Nous étions à la fin de l'hiver. Cela faisait donc presque un an que ce Terreur Terrible transportait les courriers. Il avait donc de l'expérience. Il serait parfait. J'accrochai ma missive autour de la patte du dragon qui c'était arrêté devant moi.

- Écoute Zip. Je veux que tu donnes ce message à Harold quand il reviendra, et seulement à lui. Si les autres veulent le lire, tu ne leur donnes pas, même s'ils te proposent du poisson. Harold t'en donneras un tonneau entier si tu suis à la lettre mes instructions. Compris Zip ?

Il me regarda et je sus qu'il avait compris. Je repris le parchemin et ajoutai :

«

Donne un tonneau de poisson à Zip, je le lui ai promis.

»

- Voilà, c'est tout bon Zip. Et souviens-toi, à personne d'autre qu'Harold !

Je reculai et il s'envola se percher sur le toit de la hutte commune, pour attendre le retour du destinataire de ma missive. Tout était parfait.

- Aller Krochefer, on y va.

Mon dragon, qui m'avait suivi jusque là, pencha la tête en signe d'interrogation.

- On s'en va Krochefer. Écoute, je voudrais trouver une viking qui veuille bien de moi, car ce n'est pas le cas d'Astrid. On va se préparer au départ.

Krochefer recula, une lueur paniquée dans les yeux.

- Si tu veux, on pourra te trouver une petite copine à toi aussi !

Immédiatement, il revint vers moi. Aaaah, les garçons... On étaient tous les mêmes. Je me dirigeai vers le hangar de nourriture et rempli des sacoches que j'accrochai sur le dos de mon dragon, à l'aide de corde que j'enroulai autour des grands pics qui hérissaient son dos. Repassant devant la hutte commune, je vis au loin le reste de la bande. Décidément, qu'est-ce qu'ils étaient lents !

Je remarquai le petit Terreur Terrible, qui attendait toujours, fidèle à son poste. Je lui lançai un poisson qu'il attrapa au vol, ce qui le fit basculer en arrière. Je ris. Le poisson était plus gros que lui.

D'un coup de talons, je signalai à Krochefer de décoller, il s'envola d'un bond. Je partais.