Enigme 3 : Les alignements de Carnac : vers 3500 avant J.-C.
Le village de Carnac, dans le département du Morbihan, abrite le plus impressionnant site mégalithique du monde. Haut lieu culturel français, il attire bon nombre de touristes et de passionnés de la préhistoire tout au long de l'année. Erigés bien avant la construction des pyramides, les 3000 imposants menhirs - "pierres longues" en celte - qui se dévoilent aux yeux de visiteurs sont la preuve de toute la spiritualité et de toute l'ingéniosité des hommes du néolithique. Ils sont alignés et dressés vers le ciel entre le IVe et le IIIe millénaire avant notre ère.
A l'origine, les pierres étaient au nombre de 10 000. Suite aux destructions volontaires au fil des siècles et au terrible tremblement de terre de 1722, il ne reste plus aujourd'hui qu'un tiers d'entre elles. Actuellement on peut observer trois groupes distinct de mégalithes sur un périmètre de trois kilomètre : le Menec, Kermario et Kerlescan. Sur plus d'un kilomètre de long, le Menec compte 1099 menhirs alignés sur 11 files ainsi qu'un cromlech de 71 pierres. Sur une longueur similaire, Kermario réunit 1029 menhirs rangés en ordre décroissant et disposés sur dix rangées. Enfin, Kerlescan, le site situé le plus à l'est, concentre 555 menhirs répartis sur 13 files et se conclut à son extrémité ouest par un cromlech de 39 pierres.
La construction d'un tel ensemble n'est pas le travail d'une seule génération. Malgré les difficultés des archéologues pour dater le site, on peut imaginer que la durée du chantier à du s'étendre sur près d'un millénaire. Le site de Carnac est à relier avec l'entrée des populations d'Europe de l'Ouest dans un mode sédentaire. Les techniques de construction se devinent d'après notre connaissance des instruments que les hommes avaient à leur disposition à cette époque, en l'occurrence des instruments en bois et en cordages. Des expériences de reconstitution des gestes ont permis de conclure à la technique du levier pour dresser des pierres dont le poids se mesure en tonnes. Une autre question, essentielle, demeure à l'esprit des archéologues. Quelle était la fonction d'une telle architecture ?
L'hypothèse du caractère sacré du lieu est avancée. On sait que les menhirs ont été construits pour être des sépultures? Mais quel rôle donner aux dolmens qui ont adopté la fonction de tombe postérieurement à leur érection ? L'hypothèse d'une immense horloge astronomique n'est pas à exclure. On a pu observer que les mégalithes de Kerlescan avaient été disposés d'après la position du soleil à son lever à l'équinoxe. On a également constaté que la place des menhirs de Kermario a été déterminée selon le lever du soleil au solstice d'été. Aussi le professeur Alexander Thom a vu dans la position des pierres de Carnac la matérialisation d'un calendrier préhistorique. Néanmoins, ses théories scientifiques, complétés avec celles issues de l'observation du site de Stonehenge, ont été remises en question et n'ont pas permis de mettre un point final aux interrogations. Les alignements bretons conservent encore une grande part de leur mystère.