10

35 6 0
                                    

- Seulement un peu ? Demande-t-il en levant un sourcil.

Il s'approche très près de moi. Il ne reste que quelques centimètres pour nous séparer. Ses douces mains prennent mon visage, un frisson parcourt mes joues. Son regard fait l'aller retour entre mes yeux et mes lèvres. Sans même m'en rendre compte, mon regard l'imite. Nous comprenons alors que nous désirons la même chose. Ne me fessant pas attendre plus longtemps, il pose ses lèvres tendrement sur les miennes. J'appuie plus fort, passant mes bras autour de son cou. Il glisse ses mains jusqu'à ma taille, rapprochant mon corps du sien. J'entrouve ma bouche durant notre baiser. Il profite pour y introduire sa langue entres mes lèvres. Le doux goût chaud est plaisant. Seule la lune nous observe ainsi que des milliers d'étoiles face à la fenêtre. Les voix graves de ses amis nous sorte de se rêve. Il détache lentement son visage du mien continuant à me regarder.

- Toi aussi tu vas me manquer un peu Joyce.

La porte s'ouvre brutalement. Nous faisons rapidement semblant de ranger des sacs. Benjamin entre avec des yeux rouge. Il nous lance un rapide regard amusé, il a probablement compris la scène qui vient de se dérouler dans sa chambre. Il se laisse tomber sur le lit, fatigué du rangement. Mon bel inconnu et moi échangeons un regard complice.

Les trois garçons encore éveillés s'expliquent sur le déroulement de demain. Les voix augmentent, je me sens de trop ici, de plus mes parents rentrent demain donc c'est plutôt bien qu'ils ne voyent pas ma nouvelle bande d'amis. Je me retire subtilement de la pièce avec un pincement au coeur. Je déteste les au revoir, je trouve ça plus simple de partir comme une ombre dans la nuit. Je me couche, pleins de papillons dans le ventre, ce jolie baisé gravé dans ma mémoire.

Je me lève tristement. Le ciel pleure avec moi. Cette journée est vraiment horrible, mon cœur est serré. Prenant une douche, je médite sur ma vie, sur ses derniers jours puis sur les prochains. Le passé revient toujours dans le futur, un genre de cercle vicieux que la vie s'amuse à nous faire subir. Certaines fois ça peut avoir du bon. Si la vie aurait la bonté de me permettre de revoir Ayden je l'a remercierai. Il reste pour moi encore un inconnu, dans un certains sens je ne connais pas grand chose de lui finalement. Est-ce qu'un baisé et quelques moments passé ensemble peuvent lier autant des gens ?

La voix protectrice d'Alexandre résonne dans la pièce.

- Mais tu connais vraiment rien de lui ? Me demande-t-il.

- Juste son université, qu'il a 18 ans et... ses vaccins sont à jour !

Je l'entend rire, se moquant de moi. Pourtant ce n'est pas un point négligeable, c'est même plutôt rassurant.

- Vous allez vous revoir ? Tu vas habiter à nouveau à Paris et d'après toi vos universités ne sont pas loin.

- J'espère... Oui il m'a dit connaître quelques personnes venant de mon université. Il les a connu grâce à des soirées. Les universités on l'air proche.

- Fais attention s'il t'invite à ses soirées, tu s'es pas comment il sera.

Un rictus apparaît sur mes lèvres mais je ne préfère pas dévoiler tout ce qui c'est passé durant ces quelques jours. Il est peut être mon meilleur ami mais certaines choses sont faites pour qu'on les garde avec seulement les gens avec qui nous les avons partagé. Je change vite de sujet pour être sûre de ne pas être harcelée de ses questions.

- Et au faite t'as trouvé un cadeau pour Chloé ?

Il se lance dans un long récit me racontant ses péripéties. Beaucoup de magasins étaient fermés à cause des vacances, il a courut dans toute la ville mais il a finit par acheter une très belle bague.

- Tu va pas la demander en mariage quand même ? Demandais-je en avalant de travers ma salive.

Je me mets à tousser sentant mes joues devenir de plus en plus rouges. Je l'entend rire et me répond que non. Il me promet que ce n'est pas une bague de fiançailles. Et puis si il veut demander sa main il me préviendrait bien avant. Après cette discution, je décide de ranger un peu dans la cabane en plastique pour que ma mère ne fasse pas de crise cardiaque en rentrant ce soir. Je fait ensuite un peu de sport sans en demander de trop à ma jambe. C'est l'un des moyens que j'ai pour tout oublier et rester dans ma bulle et surtout garder la forme si un jour je peux refaire de l'athlétisme. L'espoir fait vivre.

Je réchauffe une pizza au micro onde. Je chante en même temps la musique qui passe sur mon téléphone, j'espère que mes voisins ne m'entendent pas. Les pauvres. Je me mets à manger tout en étant sur mon téléphone. Puis soudainement je reçoit un appel. Numéro inconnu. Je laisse tomber ma part de pizza dans l'assiette. J'appuie sur le bouton vert et approche mon portable de l'oreille.

- Allo ?

Pulsions Où les histoires vivent. Découvrez maintenant