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     Je me retourne vivement et frappe son bras.

- Dit pas de conneries, tu sera jamais le grand chef.

- Quoi, ça t'excite pas l'histoire de la petite employé qui sort avec le big boss ?

- Genre à la 50 nuances de Grey ? Demandais-je.

- Ouais mais là c'est 50 nuances de Carter !

Je rigole à ça remarque sans cesser de le regarder. Nous rejoignons le reste du groupe autour de la seule table au centre de la pièce. Tonio sort plusieurs verres en plastiques et une bouteille de champagne. Il fait sauter le bouchon et verse le liquide dorée.

- Désolé c'est pas très classe dans des verres en plastiques. Dit-il en levant son verre. Je suis heureux d'être ici avec vous. J'espère que notre projet avancera bien, on y est enfin. On va pouvoir commencer et c'est grâce à vous les mecs. On est resté soudé et nous avons nourri le même rêve pendant ces dernières années à l'université. Et je remercie aussi Joyce pour nous avoir rejoint malgré que nous soyons tous des gars et franchement t'es une guerrière pour pouvoir nous supporter. À la votre, à notre avenir.

Nous entrochoquons les verres faisant renverser du liquide sur la table blanche. Benjamin profite de l'ambiance pour sortir un enceinte et mettre du son en arrière fond. Lorsque la bouteille est vide nous décidons de partir en direction de l'appartement.

En poussant la porte les garçons partent se coucher exempté Tonio et Ayden. Nous nous asseyons tout les trois sur le canapé, cette scène me rappel une nuit été , et nous nous mettons à chuchoter pour ne pas les réveiller.

- Bon j'ai pensé que Joyce pouvais prendre l'un des deux bureaux pour être isolée, je pense que c'est plus pratique pour dessiner. Annonce Tonio.

Je lui sourit tendrement alors qu'Ayden fait la tête. Tonio l'observe un sourire en coin.

- Fais pas cette tête t'es déjà assez moche comme ça !

- Très drôle...

Tonio ne cesse de sourire en le regardant les yeux pétillants.

- Bon sinon demain matin on va aller faire les magasins pour acheter des meubles, le matériel nécessaire et tout ce qu'il vous faudra.

- Avec quel argent ? Demandais-je.

- On a reçu un prêt. Un truc que la banque nous a filé et qu'on remboursera petit à petit au cours du temps quand notre boîte se développera. C'est pour nous donner un coups de pouce, t'as pas à te soucier de ça Jo.

Pourtant je me sens très mal à l'aise de savoir que je vais pouvoir m'acheter des choses avec l'argent d'une autre personne. J'ai toujours étais habituée à être indépendante et autonome.

Nous arrivons à l'ouverture du magasin. Les allés sont encore vides, à ma surprise je sens les doigts d'Ayden se lier au miens. Je regarde nos mains, un léger sourire se dessine sur mes lèvres. Tout va redevenir comme avant. Nous allons redevenir comme avant.

Après de longues heures à parcourir en long et en large la boutique, nous finissons par trouver la plupart du matériel que nous voulions. Nous avons décidé de partager mon bureau en deux, ce dernier est si grand que je me sentirai bien seule dans cette pièce. Ayden n'a pas pu refuser évidemment.

Nous roulons vers les bureaux pour déposer tout les cartons. Nous arrivons les premiers, les autres doivent être encore en train de faire les magasins.

- Et cette étagère on la met ici ou de ce côté là ? Me demande-t-il en dirigeant sont doigt dans une direction.

- De ce côté là je pense, comme ça en face on pourra placer la commode. Puis il nous restera à installer nos bureaux au centre.

Le jeune homme hoche la tête pour exprimer son accord. Je le regarde déplacer l'énorme carton brun, je l'admire même. Détaillant le mouvement de ses muscles cachés sous son tee-shirt blanc. Ayden se retourne et surprend mon regard. Ces yeux se plantent dans les miens comme pour percer mon esprit, pénétrer à l'intérieur pour savoir à quoi je pense. Pourtant ses yeux se plissent, il m'observe comme le ferai un loup avec un agneau. Il se redresse dans toute sa grandeur pour venir se dresser devant moi. Mon rythme cardiaque accélère, mon souffle se fait plus court. Mon amant en profite pour glisser ses mains le long de mes hanches afin de rapprocher nos corps. Me fixant toujours dans les yeux, ses lèvres viennent trouver les miennes. Il se glisse vers mon oreille, collant sa joue sur la mienne me procurant ainsi un frisson.

- J'ai vraiment hâte que l'on travaille que tout les deux, ici dans cette pièce isolé.

Un sourire étire mes lèvres sans que je puisse le contrôler. Ses mains s'infiltrent sous mon pull. Le contact de sa peau sur la mienne est chaud et agréable à sentir.

Un brouah vient interrompre notre moment d'intimité. Nous sortons alors de la pièce laissant les morceaux de meubles étalés au sol.

- Les gars j'ai trouvé un truc ! Lance Will plein d'enthousiasme.

Nous emboîtons son pas jusqu'à l'ascenseur. En arrivant dehors, probablement l'une des dernières brise d'hiver vient nous accueillir. Benjamin est figé à côté d'un énorme canapé noir.

- C'est ça que tu voulais nous montrer ? Un vieux canapé qui supporte à peine le poids de Benji. On dirait qu'ils vont s'écrouler d'une seconde à l'autre. Se moque gentillement Ayden.

Ceci n'empêche pas Will de s'émerveiller devant sa trouvaille.

- Quand on est sorti du centre commercial, on est passé devant une décheterie et ce vieux canapé, comme tu dit, était abandonné. Franchement il est plutôt en bon état et en plus on a pu le récupérer gratuitement !

Les yeux des garçons pétillent. Je me retient de rire devant leur joie trop prononcé à mon goût.

- Faudra quand même le nettoyer. Tu sais pas qui l'a laissé dans cet endroit, sa se trouve il est infecté ou je ne sais pas quoi. Lançais-je.

Les trois garçons me regardent avec bienveillance, je comprend alors qu'ils ne sont pas de mon avis.

- Arrête de t'inquiète Jo ça va le faire. Bref file nous un coup de main Ayden.

C'est alors que mes amis soulèvent ce monstre sombre pour le faire rentrer dans le bâtiment. Mais le premier obstacle arrive.

- Il rentrera jamais dans l'ascenseur, vous êtes au courant bien sûr ?

- Pour qui tu nous prend Jo ? On va prendre les escaliers.

Je vois le visage de Benjamin se décomposer à ce moment, un long souffle sort de sa bouche.

- Tu peux me rappeler pourquoi on l'a pris Will ?

Pulsions Où les histoires vivent. Découvrez maintenant