« - Maya ! Maya ! Maya ! Maya...C'est mon prénom n'est-ce pas ? J'ai une famille... Ils m'aiment hein ? Pourquoi je suis ici ? Il s'est passé quelque chose ? Maya...
-Pas de questions... Fermez les yeux...
-Maya... appelez-moi Maya... C'est mon prénom... Maya...
-Certes... alors Mademoiselle Maya, concentrez-vous sur ma voix je vous prie. »
Différente... Je suis différente des autres... J'étais invisible. J'ai toujours su que nous vivions dans un monde étrange, de héros de méchants, un monde surnaturel, un monde ou des aliens peuvent débarquer dans les rues de New-York, un monde ou le bien et le mal s'affrontent sans cesse dans chacun d'entre nous. Mais moi... De là à penser que... que moi aussi je suis différente, que moi aussi j'ai ma place dans ce monde étrange. J'étais invisible. Invisible. Mais je l'ai toujours été. Et ça me fait très mal. Je voue mes nuits à l'insomnie seule, avec des migraines atroces, avec la lumière des sirènes des gendarmes qui s'infiltre entre mes volets. Ils sont persuadés que je suis poursuivie par quelqu'un de mauvais avec ma prétendue disparition et puis ce cambriolage. 2h54, je tourne toujours dans mon lit, je pense à cette fichue interro d'anglais que j'ai demain. Avec cette professeure hautaine et prétentieuse. C'est surement méchant de dire ça mais parfois quand on est seul et qu'on a mal, rabaisser les autres est une triste manière de se mettre en valeur. Je ne vaux surement pas mieux... Mais ça fait du bien. Les grands oraux d'anglais... je me souviens de ce qu'Agnan m'a dit l'autre jour :
« - Maya met toi la pression ! C'est la dernière note de l'année !
-Hé bien écoute je suis nulle en anglais... C'est une fatalité!
- Mets y au moins un minimum d'enthousiasme... »
Agnan, c'est une chic fille, une grande intellectuelle qui passe ses cours la ou devrais-je dire les deux mains levées, les gens de la classe ne l'aiment pas à cause de ça, mais la jalousie les aveugle voilà ce que je pense, elle a d'incroyables facilitées. Souvent Agnan regrette des choses qu'elle a fait comme embrasser le correspondant de Amélie avec la langue (ce qui était vraiment vraiment répugnant). Je me demande encore comment une telle chose est possible d'ailleurs... Elle est fragile, elle aime me confier tous ses problèmes souvent qu'elle s'invente... Mais pourtant je suis toujours là pour la plaindre je crois que cela lui fait parfois beaucoup de bien, en fait c'est pour toutes ces choses-là que je l'aime.
« Chérie debout il est 30 » La voix de papa puis mon portable vibre. Il affiche un massage de Maman... « RDV médecin passe te prendre à 12h10 au lycée » La voix de papa s'élève à nouveau « Maman vient te chercher à 12h10 pour le médecin » Je grogne et me retourne dans mon lit. Je le vois bien... Ils sont tous inquiets pour moi. La pression de la gendarmerie n'arrange pas les choses.
12h07 je viens de sortir de classe, je suis passée il y a maintenant quelques secondes devant la cabane du gardien. C'est une sorte de petite maison à votre gauche lorsque vous rentrez dans l'institution... Elle est en faux bois, juste derrière il y a des portoirs à drapeau, il y en a trois exactement en général on voit toujours celui du collège-lycée celui de l'Europe et puis finalement il y a le drapeau français été baissé depuis les attentats de Charlie... Sur la gauche, une route bétonnée toute simple qui longe la cabane, elle remonte jusqu'à la prairie du collège ou se tiennent toutes les cérémonies inutiles, les RDV, les évacuations et j'en passe. Si on l'emprunte jusque au bout, on peut rejoindre le parking des professeurs et l'allée des bus. En me retournant je peux encore apercevoir le château qui fait la gloire de notre lycée surplombant la prairie. A l'intérieur les lumières sont toujours allumées malgré l'heure de la journée. On y trouve la salle des profs. Ce lieu à toujours eu pour moi cette mystérieuse connotation et souvent je me prends à imaginer toute une ribambelle d'histoires trop cool qui pourraient s'y dérouler. Je me dis que nos tortionnaires passent tous les vendredis soirs à manger des kebabs en regardant des matchs de foot sur le minuscule écran de la salle des conseils de classe, après quoi ils s'endormiraient sur place ivres morts et se lèveraient le lendemain au son de la sonnerie... La voiture de maman est là. Une DS3 noire brillante. Je grimpe. Le débarquement se fait après trente minutes de route, nous arrivons à Egly ou plus précisément la rue du médecin. Elle est très longue, d'un côté on n'en voit pas le bout tellement la pente est raide ; de l'autre, la route grimpe tranquillement vers l'Eglise, le point culminant je crois. Après quelques pas nous entrons dans la salle d'attente. Le moment que je déteste le plus sans aucun doute, à chaque fois aller chez le médecin me fais stresser et le fais que le docteur Marie Cardine soit systématiquement en retard me laisse mijoter comme un animal avant l'abattoir... A chaque fois que la misérable porte de la mort s'ouvre, mon cœur cesse de battre et je fonds lamentablement sur le petit banc de métal mis à la disposition des patients. L'odeur immonde de transpiration qui flotte dans l'air n'arrange pas mon état : Depuis que je suis entrée j'ai cette sensation d'être en apnée statique sans hyperboler la situation ! Je fixe la poussière, grasse, pourrissant sur le carrelage noir de crasse et qui dégage la même odeur nauséabonde. Sur les murs une peinture sale, jaunâtre, écaillée et qui semble absorber les dizaines de milliards de bactéries expulsés hors des organismes des malades. La porte s'ouvre : « Mademoiselle... s'il vous plaît ? » Ses talons claquent dans le couloir de la mort, elle espère rattraper son retard... Docteur Marie-Cardine, femme très fine, petite, paraît faible à voir comme cela, pourtant j'ai l'impression qu'elle cache une énergie débordante surement ce qui fait d'elle un véritable moulin à paroles. Des cheveux courts. La quarantaine. Ses yeux sont bleus très clairs et ressortent avec son far à paupière, ils me rappellent malgré moi l'effroyable regard de ma prof de maths. « Bonjours Mesdames !!! »
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MAYA, Nouvelle avengers
FanfictionJe ne sais plus ce que je suis... une machine... un objet... Je ne sais plus qui j'étais... On m'a tout volé voilà seulement ce que je sais... mes souvenirs... tout. Ils m'ont tout pris... SHIELD DOSSIER CONFIDENTIEL NIVEAU 4 Maya, repérée le 14/0...