Chapitre 8:

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"-Vous pensez que je peux lui... lui parler ?

-A qui ça ?

-Natasha.

-Il est trop tôt Maya.

-Mais je vous en prie... je... je... par pitié... Ça fait des jours que je suis ici. Je n'ai personne. Je vous en supplie...

-Il est trop tôt Maya. Bien trop tôt."

Il fait froid tout d'un coup. Le soleil vient de se cacher derrière un nuage. Amélie, allongée à ma droite frissonne. Elle me sourit.

« -Maya je t'avais dit que la Bretagne n'était pas le bon plan pour nos vacances. Il fait froid.

-Peut-être mais au moins nous n'aurons pas de coups de soleil...

-Nous non... mais... Agnan... » Elle me montre mon amie du bout du doigt aux épaules brulées par le soleil. J'explose de rire. Je me lève abandonnant ma serviette pour rejoindre les autres filles. Ali grimace lorsque le vent fait voler plein de sable sur son visage. C'est le début d'une gigantesque bataille d'eau. Ali pousse Agnan qui s'écrase dans l'eau glacée en râlant. Une autre de mes amies m'attrape par derrière en criant à Ali de venir. Elle fait volte-face et me renverse l'intégralité d'un seau d'eau sur la nuque. C'est le choc thermique. Je me réveille en sursaut. La nature de mon rêve s'explique lorsque je vois Natasha au-dessus de moi, une bassine dans les mains dont le contenu viens apparemment de se déverser accidentellement sur mon visage. Je dégouline, l'eau est glacée. 

« -Lève toi ! Allez ! On commence dans deux minutes ! Ordonne-t-elle.

-Encore... juste... trois secondes...

-Non ! Maintenant. Elle tire sur mon matelas. Je roule sur le béton ciré. » Elle sort de la chambre. Je me lève m'habille au plus vite puis sors à l'extérieur où elle m'attend déjà.

« -C'est quoi ces chaussures !? S'esclaffe-t-elle.

-Des portes bonheurs... ?

-Bon alors c'est parti pour cinq heures de parcours... et retire tes portes bonheur pour ne pas les abîmer. Dit-t-elle d'un air serein comme si j'allais faire une promenade de santé.

-Mais...

-C'est un ordre chérie. Je frissonne.

-A-Alors... en chaussettes ?

-Non. Pieds nus. Réplique-t-elle sèchement. »

Je cours cette fois je connais le parcours. Je me lance doucement en profitant de la pénombre matinale pour ne pas trop m'épuiser. Le soleil n'est pas encore levé mais il s'annonce aussi chaud que la veille.

« Plus vite ! Ce n'est pas un footing très chère. » Elle me hurle dessus. J'essaye de faire abstraction de mes courbatures de la veille. Je me concentre au maximum sur le parcours. Grimper... courir... ramper... sauter... encore. Comme hier.

« -J'ai mal... j'ai mal aux pieds... je peux mettre...

-Non ! Cesse de geindre ! Un jour, j'ai dû vendre mes chaussures pour acheter de l'eau... et surtout pour avoir une chance de survivre à une traversée du désert.

-Mais...  Mais vous êtes une héroïne... une super-espionne.

-Et tu dois le devenir. »

Je ne m'étais pas arrêtée de courir en parlant. Le soleil se lève et ses rayons deviennent de plus en plus violents. Je commence à faiblir lorsqu'elle met ses lunettes de soleil. Je tombe une première fois dans l'eau.

MAYA, Nouvelle avengersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant