Chapitre 4:

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-NON ! Stop ! C'est bien trop long ! NOUS PERDONS TROP DE TEMPS ! Une jolie femme rousse entre dans la pièce violemment.

-Madame...dit tranquillement l'homme en face de moi avec un air déconcerté

-NON NON NON ! ATTENDEZ VOIR ! Je vais lui rafraîchir la mémoire moi !

-Cela ne servira à rien... Madame Romanoff, s'il vous plaît, laissez-moi faire mon travail... Je baisse la tête comprenant que l'on parle de moi. Je me sens rougir.

-Votre travail !!!? DITES MOI MONSIEUR À QUOI VONT VOUS SERVIR LES CAUCHEMARS D'UNE GAMINE DE 16 ANS ?!

-Madame... Chaque élément est élémentaire. Nous ne pouvons pas nous permettre d'omette un détail qui pourrait s'avérer être indispensable... L'homme semble parler avec une sagesse inouïe. Pourtant la dame ne se calme pas... elle traverse la pièce et m'attrape au cou avec une main. Sa force est incroyable. Je suis incapable de réagir.

-DONNE MOI QUELQUE CHOSE ! UN INDICE ! N'importe quoi.... Je... je t'en supplie... Soudain son visage se refroidit. Elle me lâche. Un nouvel homme entre dans la pièce et prend immédiatement la parole.

-Agent Romanoff veuillez quitter cette salle. Nous avons un accord. La dame rousse tourne aussitôt les talons en me lançant un regard noir qui me glace jusqu'à l'os. En quelques instants je me retrouve de nouveau seule avec cet homme que je pourrais assimiler à un psychologue.

-Mademoiselle ?

-Maya... s'il vous plaît...

-Maya, veuillez m'excuser. Reprenons.

-Qu'est-il arrivé à cette dame ?

-Elle a perdu quelqu'un. Répondit-il sèchement.

-Qui ça ?

-Pas de question. Fermez les yeux Mademoiselle.

-Maya... »

Je rêve de la Bretagne, de la mer. Je fais du surf. Tout semble normal. Pourtant un rouleau m'emporte brutalement. Je me débats dans l'eau glacée. Je ne respire plus je lutte pour rejoindre la surface ! En vain. De l'eau rentre dans mes poumons brûlant toute ma gorge. Je m'éveille brutalement en sursautant, la sueur coule sur mes tempes.

Des hommes cagoulés, armées me maintiennent avec des mains de fer sur mon lit. Un chiffon dans ma bouche me maintient en apnée et retient un cri de terreur. Je ne rêve pas. Je me débats dans tous les sens tente de pousser des cris. J'hurle ! Mais rien n'y fait. Chacune de mes plaintes se transforme en un petit miaulement inaudible. Les bras énormes sur mes poignets, mes jambes et mon cou accentuent la pression. Je cesse de bouger. Une lampe torche s'allume au-dessus de mon visage. Puis une voix rauque s'élève. L'homme chochotte.

« -C'est elle ?

-Affirmatif chef. Invisible. »

Je sens mon cœur accélérer comme s'il avait enfin l'opportunité de fuir. Ce qui n'est malheureusement pas mon cas. J'essaye de respirer. De me calmer. Mais rien. Rien ne peut m'empêcher de tout tenter. Je vais me battre. Je donne toute ma force. Tout ce que j'ai. Je ne bouge pourtant pas d'un poil. Les grands costaux me laissent me fatiguer inutilement. Mais même si mon combat est déjà perdu, je veux que ces monstres. Je veux dire ces... je sais pas qui ils sont... mais je veux qu'ils sachent que je ne suis pas du genre à abandonner. Je commence à trembler. Une crise de panique violente. J'ai froid. Pourtant je continue à me tortiller aussi bien que mal. Les mains qui m'empêchent de bouger me passent maintenant des menottes aux poignets et au chevilles. Comme...comme à un meurtrier. Ou non pire, comme à un monstre, un fou, un psychopathe schizophrène hyper violent avec un dédoublement de la personnalité sans oublier des excès de colère incontrôlés dû à des tendances bipolaires aiguës. J'ai peur. Tellement peur. Les hommes me portent à travers la maison. Pas un bruit, pas un craquement, rien ne peut indiquer la terrible épreuve que je traverse. Mes gémissements, mes prières, mes supplications ne font pas plus de bruit que le ronronnement du frigo. 2minutes. 2 minutes. Pas plus. C'est le temps qu'il aura fallu à ces personnes pour m'enlever, m'attacher, me mettre un sac sur la tête, me faire monter dans un camion entre deux hommes qui me broient les avant-bras... c'est... je veux dire c'est comme dans les films, comme dans les grands thrillers d'action. Sauf que là, lorsque la voiture démarre, j'ai la conviction que personne ne viendra jamais me chercher. Il n'y a pas un bruit. Je ne sais pas où je suis ni même où je suis. Je suis réellement et irrévocablement seule. Ces gens-là n'ont pas l'air de rigoler... mais on ne met pas les adolescents en prison parce qu'ils ont fugué en économie. Si ?

MAYA, Nouvelle avengersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant