W.R.O.N.G

2- The destiny of a vagabond

La rancœur... Cette fureur démesurée et sans limite qui me rangeait l'esprit, alimentait mon sang, occupait toutes mes pensées. Je voulais lui faire mal, toucher son point faible, le détruire au même degré auquel il m'anéantissait. J'avais des idées sombres et je réfléchissais à un moyen de l'exterminer et le mettre en dehors de mon passage. Je portais son nom et cela lui conférait tous les droits sur moi. Je m'habillais avec ses vêtements, mangeais sa nourriture et dormais sous ses drags. J'étais sa propriété, sa possession et son butin.

Soumise à son beau-père...

Une fille pathétique et insignifiante...

Orpheline, non considérée par sa propre mère et désertée par son frère...

Père inconnu, origine inconnue...

Fille ramassée de la rue par ce si bienfaiteur Phil Thomson...

Pourrie jusqu'à la moelle...

Sans honneur, sans avenir...

Proie facile...​

Faible...

Cas désespéré...

Mon estime de soi était si basse que j'étais dégoutée par ma personne. Ma situation allait de pire en pire et je ne pouvais rien faire pour contourner mon sinistre destin. J'avais besoin d'un miracle car j'étais incapable d'être mon propre héros. À moins que les anges gardiens existent, un sort mortel m'attendait. J'étais loin de m'apitoyer et m'acharner sur mon histoire mais le monde autour de moi était tellement sombre que je n'arrivais plus à percevoir aucune clarté.

- Faith... Faith... Veuillez répondre à la question que je vous ai posée !

C'était la voix de mon professeur d'histoire qui me tirait de ma rêvasserie torturante. Je fixai la femme en face de moi qui semblait attendre de moi une explication. Elle arborait un air strict qui la vieillissait de quelques années et une moue qui la rendait crispée. De tous les professeurs que j'avais eu, c'était la plus vicieuse. Je ne lui inspirais que haine et répugnance ce qui lui donnait un malin plaisir à s'acharner sur moi. Elle ne connaissait pas mes conditions et je ne lui avais jamais manqué de respect. Pourtant, elle pestait sur moi depuis la seconde où son regard mauvais s'était porté sur moi. Une fois de nouveaux concentrée, je lui demandai gentiment de me reposer la question ce qui évidemment ne l'enchanta pas.

- À quoi pensiez-vous, mademoiselle Thomson ? Partagez avec nous ce monde terrifique qui vous occupe autant. (Cracha-t-elle, ravie de sa remarque)

- Juste une minute d'inattention, madame. Je vous prie de m'en excuser.

- Je demandais simplement quand s'était déroulée la bataille de Gettysburg. Cependant, je suis sûre dorénavant que vous n'en savez rien... (M'adressa-t-elle avec pleins de sous-entendus)

- Entre le 1 et le 3 Juillet 1863. (Lui lançai-je avec défi)

Elle me reluqua de la tête aux pieds, souffla comme pour manifester son indignation avant de tourner les talents vers son bureau.
Je ne comprenais pas pourquoi certains gens adoraient rabaisser et écraser d'autres individus. Ça me mettait hors de moi qu'on s'en prenne à des étudiants en cours d'apprentissage au lieu de leur indiquer le droit chemin. Les professeurs étaient censés être de sages figures. Non ?